BLACK LABEL SOCIETY (usa) - Stronger Than Death (2000)
Label : Spitfire Records
Sortie du Scud : 18 avril 2000
Pays : Etats-Unis
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 51 Mins
Voir grandir un enfant, qu'y a-t-il de plus beau ? Il se cherche, se construit, prend exemple sur ses parents. Il devient un homme.
L'émotion n'est pas moindre quand l'enfant est un géant blond tout en poils et cuir. Zakk Wilde, né Jeffrey Phillip Wielandt le 14 janvier 1967 à Bayonne (New Jersey), c'est 100 kg de puissance Heavy Metal à l'état brut. Guitariste virtuose, Zakk a forgé son caractère et sa personnalité auprès d'Ozzy Osbourne dont il a été lead guitar pendant vingt ans (1987 - 2009 avec quelques interruptions). Nul doute que cette expérience intense lui a enseigné l'alpha et l'omega des bons albums de Metal. Les deux musiciens ont un caractère bien trempé et ces vingt années n'ont pas été un long fleuve tranquille. Papa Ozzy a renié deux fois son géant blond de fils spirituel. Mais il en faut plus pour abattre Zakk. Lors de la première séparation, en 1996, il a fait ce qu'il savait faire de mieux. S'enfermer en studio avec sa guitare pour construire des albums de Heavy Metal. Il a appelé son gang BLACK LABEL SOCIETY en hommage à la cuvée spéciale de Johnny Walker, dont il avait parfois tendance à abuser. Au gré des relations chaotiques avec Ozzy Osbourne, BLACK LABEL SOCIETY passe de full time job à side project. Un side project jamais délaissé, Zakk, produisant des albums à un rythme annuel entre 2000 et 2006. Et si, parfois, la quantité a prévalu sur la qualité, force est de constater que BLACK LABEL SOCIETY est resté un groupe opérationnel et actif de sa genèse à aujourd'hui.
C'est sur le deuxième méfait, composé, interprété et produit par Zakk que les tables de la loi de BLACK LABEL SOCIETY ont été gravées. Stronger Than Death est plus qu'un bon album, c'est le code de conduite que se fixe Zakk Wylde pour sa carrière solo naissante. Et c'est aussi le code de conduite qu'il fixe à ses fans. C'est sur cet opus qu'apparaissent en effet les célèbres commandements dont le second degré affirmé en dit long sur le personnage. Comme si, derrière la dégaine de Hell's Angel amateur de gros chiens, de grosses motos et de grosses guitares se cachait un mec subtil et fin qui se marre bien qu'on le prenne pour un gros lourdaud.
God, Family, Beer (dieu, famille, bière)
Suicide is not an option (le suicide n'est pas une option)
Complaint Dept. closed (le service des réclamations est fermé)
Live life stronger than death (vis ta vie plus intensément que ta mort)
Thou Salt Not Spilleth Thy Beer (tu ne dois pas renverser ta bière)
Refuse to lose / borne to booze (refuser de perdre, né pour picoler)
Respect Is To be Shown to all Society Dwellers Worldwide (tu montreras du respect à tous les porteurs de nos couleurs à travers le monde)
Colors must be worn at all Black Label Society shows and events (tu porteras nos couleurs à tous les concerts de BLS)
Fear No Beer (tu ne craindras aucune bière)
Ce décorum qui se consolide au fil des ans autour des chapitres, des couleurs portées aux concerts et de l'univers biker, c'est du spectacle. Zakk a bien retenu la leçon d'Ozzy. Le show, toujours le show. Créer un climat. Donner un sens à son groupe. Proposer plus que de la musique. Mais ne pas oublier la musique. Car sans elle tout ce barnum n'est que de la poudre aux yeux. Et sur ce point là non plus, ça ne rigole pas, mais alors pas du tout chez Zakk.
A partir de Stronger Than Death, BLS adopte une structure qu'il n'abandonnera plus. Une solide armature en acier trempé, montée comme un bulldozer, avec la grosse masse sur le devant, du costaud au milieu, un peu de légèreté ici et là et un final bien costaud. En ouverture, les albums de BLS proposent deux ou trois chansons mastoc. Sur Stronger Than Death, le ton est donné avec "All For You", son riff surpuissant doublé par la voix grondante de Zakk. Un chant qui rappelle celui d'Ozzy Osbourne dans ses intonations un peu nasillardes. Le morceau très agressif donne tout de suite le ton. On est pas là pour rigoler. Un peu plus de légèreté sur l'intro de "Phoney Smiles & Fakes Heroes" mais juste pour annoncer un riff tout aussi trapu et une chanson qui utilise la même recette que la précédente. Et on peut dire à peu près la même chose de "13 years of grief"... à ce stade de l'album on pourrait croire avoir cerné le talent, peut-être un peu limité de BLS. Un riff mastoc qui tient toute la chanson, une rythmique bien lourde, un chant plus puissant que mélodique, de beaux soli et une tendance à abuser du pinch harmonique. Mais c'est à ce moment que Zakk sort son arme secrète : la ballade. Le géant blond est doué pour les chansons langoureuses et il ne se prive pas d'en saupoudrer ses disques. Sur Stronger Than Death, ça donne "Rust" et la très belle "Just Killing Time" sur laquelle Zakk troque la guitare pour le piano. Le chant se pose, la mélodie ralentit et l'artiste déploie des trésors de romantisme, et quelques soli de guitare bien sentis. Ensuite, quand la monture a bien soufflé, le voyage au pays du Heavy Metal reprend de plus belle pour d'autres grosses bûches plutôt sympathique mais qui réutilisent les recettes du début ab nauseam avec un abus chronique de pinch harmonique ("Counterfeit God").
Voila. 10 chansons, 40 minutes, du gros son, des ballades, des variations de style et de genre, le tout avec un talent indéniable pour créer des ambiances. Avec le temps et l'expérience, le chant de Zakk Wylde s'est amélioré mais la recette reste la même, avec plus ou moins de bonheur selon l'humeur et l'inspiration du chanteur quand il s'enferme dans son studio avec ses guitares.
Ajouté : Mardi 10 Novembre 2015 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Black Label Society Website Hits: 6118
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