DOROTHY (hu) - Jobb, Ha Hozzászoksz! (2015)
Label : Edge Records
Sortie du Scud : 14 octobre 2015
Pays : Hongrie
Genre : Alternative Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 36 Mins
Décidemment, je suis les filles de près en ce moment. Non, je ne suis pas devenu le stalker que Sting chantait dans "Every Breath You Take", juste un chroniqueur qui à le don de tomber sur des groupes féminins assez régulièrement.
Et je ne vais pas m'en plaindre, car à défaut de révolutionner le Metal, les demoiselles que j'ai rencontrées ce matin proposent une musique somme toute assez originale, et la jouent avec un enthousiasme débridé. Alors, je m'en contente, et je relaie l'information. C'est mon boulot après tout.
Pour ça, direction la Hongrie, pour les présentations d'usage. Trois musiciennes, Brigi (Brigitta Blaho, guitare), Klo (Klaudia Kovacs, batterie), et Dodo (Dorottya Gere, chant, basse), qui visiblement s'éclatent un max à jouer une musique devant autant au Néo Rock Alternatif qu'au Hard Rock couillu, avec une bonne couche de Pop par dessus pour sucrer le tout.
Jobb, Ha Hozzaszoksz! est donc le deuxième album du trio, et comme le disent les filles elles mêmes, "Vous feriez mieux de vous habituer à nous!". Elle n'ont donc pas l'intention de raccrocher les gants, et c'est tant mieux, puisque leur musique puissante et mélodique est très agréable à écouter, même si certaines similitudes de riffs ternissent un peu l'écoute... Mais du Rock/alternatif bien puissant à la semi ballade intimiste, chaque détail a été amoureusement réglé, et leur professionnalisme ne saurait être remis en cause. Musicalement, les choses sont assez claires, riffs tendus et presque Néo, chant à plusieurs, acidulé et énergique, rythmique simples et solides, le but n'est pas de se prendre la tête mais de vous éclater la votre à grands coups d'hymnes aussi Teen qu'adultes.
Certes, la pêche aux infos a été plutôt rude, puisque les seuls sites abordant leur cas sont en Hongrois, et la traduction Google ne m'a pas été d'une grande aide... J'ai tout au plus compris les banalités d'usage, que ce second album est beaucoup plus mature que le premier, que les compos sont plus compactes et correspondent mieux à leurs envies, mais rien de plus que le discours promotionnel d'usage...
Alors dans ce genre de cas de figure, autant s'intéresser à la musique en elle même. Si la pochette laisse augurer d'un LP plutôt fun et léger, celui ci contient quand même des parties de guitare assez lourdes et appuyées, sans pour autant verser dans l'excès de sérieux. A vrai dire, à l'écoute, les sentiments sont partagés. Si la trame principale évoque la vague Néocore US des années 2010, avec une légère touche de BUTCHER BABIES en moins trash et ouvertement sexy, on pense parfois sans vraiment savoir pourquoi au J-Core à la BABYMETAL, sans doute à cause de ces voix juvéniles et de ces parties furieuses qui font monter la pression. Mais tout ça respire le fun par toutes les cordes et une simple vision du clip de "Amikor a kettő-négy" suffira pour vous en convaincre. Les images de cette vidéo sont calquées sur l'attitude générale du trio qui joue une musique simple, sans chercher midi à quatorze heures, mais en balançant une pelletée d'hymnes Rock N'Core hyper efficaces. Un peu comme si les GO GO's revenaient du passé pour s'acoquiner avec un gros Néo Metal band de derrière les fagots, pour exploser les conventions Pop d'un dynamitage Néocore.
Certains sont d'ailleurs hautement mémorisables, comme ce morceau éponyme qui respire un Rock teigneux par les narines Punk, et qui lâche un énorme refrain Power Pop prenant et entraînant. Mais l'impression est quand même très étrange, et sur certaines interventions, on se croirait presque débarqué en Espagne, pour assister à un concert de charité mené conjointement par LAS KETCHUP et ARCH ENEMY, tant les voix entremêlées des trois musiciennes rappellent les accents nasillards des interprètes d'"Asejeje". Incongru, grotesque ? Peut être, mais ça fonctionne, et sans forcer.
L'homogénéité est de mise, et les filles taillent la route sans regarder en arrière, même si parfois la pédale de frein est sollicitée, pour faire une pause sur la case "Hozzad Hasonlo", qui fonctionne comme une power ballad moderne chantée en duo avec Zoli Varga.
Mais depuis sa création en 2011 (les filles travaillaient dans le même magasin d'instruments), le groupe a eu le temps de faire évoluer son Punk Rock direct vers un Metal qui l'est tout autant, même si on retrouve des traces de ce passé récent dans des morceaux comme "Szabadság Nagybetűkkel" qui ont su garder la spontanéité du Punk Pop, en y insufflant toutefois une énergie purement Metal.
Cette énergie est parfois décuplée pour se frotter à un tempo à la MOTORHEAD, et "Masnapos" de cavaler à belle allure, d'une violence discrète accentuée par une gravité inhabituelle dans le chant.
Et de temps à autres, on se laisse aller à un Hard Rock plus classique et moins systématique, ce qui donne de petites choses délicieuses comme ce catchy "Otthon Barhol", qui s'incruste dans votre cerveau en moins de temps qu'il n'en faut pour s'en rendre compte. Basse ronde en avant, percussions, ça apporte un peu de variété, toujours appréciable lorsqu'un album compact touche à son terme. Terme qui s'illustre par un morceau purement Néo Metal, rappelant autant les KITTIE que DRAIN, avec une atmosphère assez sombre qui contrebalance l'enthousiasme débridé du reste du LP. Piano discret, breaks opaques, chant sous mixé, et final en shunt, c'est une bien curieuse façon de dire au revoir, pas désagréable pour autant...
J'avoue, le Hongrois n'étant pas ma langue maternelle, j'ai eu beaucoup de mal à dénouer les méandres d'informations que les sites me proposaient. Mais je ne regrette rien, car même si Jobb, Ha Hozzaszoksz! est encore un peu trop linéaire pour vraiment étonner et séduire sans arrière pensée, il n'en reste pas moins très frais et débordant d'envie, comme l'oeuvre d'un Power Trio à la lisière du Punk Pop qui se serait aventuré très loin dans les terres du Néo alternatif. Mais comme l'indique son titre, vous feriez mieux de vous habituer à DOROTHY, car je pense qu'on a pas fini d'entendre parler d'elles. N'oubliez pas de lâcher un oeil ou deux sur leur clip, et vos deux oreilles sur leur premier album.
En tout cas, mesdemoiselles, maintenant que j'ai croisé votre chemin, "I'll be watching you"...
Ajouté : Jeudi 22 Octobre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Dorothy Website Hits: 5498
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