En Virginie tout est permis.
Intro lénifiante, j'en suis moi même atterré. Mais il faut me pardonner cher lecteur, car je viens de subir un choc frontal d'une violence inattendue.
Après avoir aligné les chroniques de sorties phares, j'avais besoin de me ressourcer auprès d'un underground que j'avais trop négligé ces derniers temps.
Alors, comme d'habitude, j'ai traîné mes guêtres du côté des blogs louches, des bandcamp pas fréquentables, pour tenter de trouver une perle bien cachée dont vous aimeriez peut être que je vous parle. J'en ai trouvé plusieurs, mais l'une d'entre elles m'a carrément pété à la gueule dès l'archive dézipée et le lecteur lancé !
Oui, ça fait mal, mais ça fait aussi du bien. Beaucoup. Et du bruit aussi. beaucoup aussi.

Difficile de trouver quoi dire sur FIRING SQUAD en tant que groupe, tant les infos sont rares. Ils nous viennent de Richmond, Virginie, mais ça vous le saviez plus ou moins, ils ont déjà joué dans d'autres combos comme les CRETINS ou VIOLENT OUTBURST, mais ça a la rigueur, on s'en fout aussi. Le plus important est de savoir qu'ils jouent du Hardcore classique, mais tellement énergique qu'il laisse pantois.
Oui, pantois, le mot est choisi et à dessein. J'ai bouffé des centaines de démos de Hardcore dans ma vie, mais rarement l'une d'entre elles m'aura autant laissé sur le cul, et avec si peu de titres.
Quatre morceaux pour à peine cinq minutes, on peut dire que les FIRING SQUAD se la jouent concis. Rien ne dépasse, tout rentre sur la cassette, qui d'ailleurs est épuisée depuis quelques temps, mais va bientôt laisser place à un single que j'attends de pied ferme.

Ne tournons pas autour du pot, cette Démo 2015 pourrait être la démo Hardcore de ce premier semestre 2015. Sorte de mélange entre le USHC (non, ça n'est pas une banque, mais bien du US Hardcore) traditionnel, dans sa vélocité et sa fureur la plus primaire, et l'approche plus grasse et lourde de DISCHARGE, cette cassette à l'air innocent ne l'est pas tant que ça. Elle dégage une puissance phénoménale, comme si Terry "Tez" Roberts s'était réveillé d'une cryogénie forcée en 2015, et pas content du tout. A ce titre, "C.T.O." n'est rien de moins que le DISCHARGE de 2015, frondeur, féroce et Heavy. Guitares aussi épaisses qu'un glaviot de chiqueur, rythmique intenable et solide, chant rageur et véhément au possible, tous les ingrédients sont là pour que la charge soit optimale et sans pitié.
Pour illustrer mon propos, quoi de mieux que de parler du premier morceau, "Endless Game", gonflé à la nitro et qui crame le bitume à vitesse grand V ? Ca sent la gomme fondue tout au long de ces quatre titres, et on imagine parfaitement les compères à l'air patibulaire monter sur scène, pressés d'en découdre. C'est simple, après une premier écoute, j'ai coché la case "repeat" de mon lecteur, et j'ai déroulé, pendant une demie heure, sans rien écouter d'autre.
On peut parler d'addiction, car tel est le cas. FIRING SQUAD ne fait preuve d'aucune commisération envers les auditeurs potentiels, et c'est tant mieux. Aussi à l'aise dans les bourrades violentes que dans le Heavy poisseux, les Virginiens se posent en renouveau du Hardcore US avec leur énergie de tous les diables et leur simplicité recentrée.

Non mais sérieux, écoutez, y'a rien d'autre à faire.
Ah bordel... Bordel... Ca me reprend.

Bon j'y retourne. Désolé.

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah!!!!!!!