IRON BASTARDS (FRA) - Boogie Woogie Sessions (2014)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 5 février 2014
Pays : France
Genre : Hard Rock N' Roll
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 13 Mins
Il y a Lemmy, Phil, Mikkey et le reste du monde. Inarrêtables que par la mort. A jamais inatteignables. Il serait indécent de penser au futur, après tout ce que MOTÖRHEAD a apporté au Heavy Metal. Pourtant, en écoutant IRON BASTARDS, difficile de rejeter cette pensée récurrente selon laquelle ce trio strasbourgeois, sans oeuvrer dans un plagiat manifeste, se rapproche quand même dangereusement de la classe ultime de leurs aïeuls britanniques. Tout est une histoire de verre à moitié vide ou à moitié plein (mais à en juger par la voix de David Bour, chanteur, il est à moitié vide). Cafard, bad trip, idées noires, et on se demandera pourquoi IRON BASTARDS a choisi de faire du sous-MOTÖRHEAD plutôt que de monter un cover band. Avec davantage de soleil dans les pensées, davantage de vivacité dans le regard, reconnaissons à Boogie Woogie Sessions, premier EP du petit orchestre alsacien, sa bonhomie intemporelle.
Je préfère voir la chose à travers le prisme de passion qu'IRON BASTARDS a choisi pour son oeuvre. Avec 30 ans de retard ou 30 d'avance, cet EP officie avec la même sympathie dans un registre Hard Rock / Rock N' Roll des familles. La stridence de "Breaking The Past", ses rythmiques galopantes, son chant râpeux, son solo expéditif sont probablement à Boogie Woogie Sessions ce que "Ace Of Spades" est à l'album du même nom. Un premier titre, un premier classique. 2'22 pour la première, 2'48 pour la seconde. Les bâtards vont encore plus vite en besogne. Puis la transition se fait avec "Fast & On Time" dans un ronronnement de basse-batterie très à propos, bien que cette composition soit un peu moins dense que la précédente. Je lui ai préféré "Bastards Are The Future Of The World" avec cette fois-ci, un vrai changement d'identité et une facette Rockabilly prononcée. C'est un peu le "Twist à St-Tropez" des CHATS SAUVAGES joué en mode MOTÖRHEAD. Une tornade tropicale par rapport au Rock bluesy tranquiiiiiiiiiiiiille (à prononcer avé l'accent du Sud) de "Burning On The Giant Chair". Après deux premiers morceaux plutôt vifs et nerveux, IRON BASTARDS lève le pied et prouve qu'il n'est pas juste un masturbateur précoce de Hard Rock frénétique. Par la même occasion, il prend également quelques distances d'avec les gros tubes du répertoire de Lemmy et des siens, sans oublier d'y revenir une dernière fois avec "Boogie Woogie Violence". 5 titres, 13 minutes, Boogie Woogie Sessions fonce en gare sans s'y arrêter, nous permettant d'entrapercevoir la carapace floue d'un bolide fou. Décoiffant sur l'instant mais pas suffisamment nourrissant à long terme, cet EP décharné concentre fun, déconne et plaisir sous couvert de Hard Rock remuant et de quelques vrais bonnes vibes.
IRON BASTARDS aura pris soin de laisser fermenter sa musique dans la plus pure tradition éthylique de Grande-Bretagne. Libéré de son fût par un étroit robinet, ce Hard Rock rugueux, tantôt punky, tantôt bluesy, fera parler la poudre. On lui reconnaitra un peu trop souvent certes des arômes de MOTÖRHEAD, mais qu'à cela ne tienne, c'est foutrement efficace. Et puisque c'est incompatible, on ne le répètera jamais assez : pas de Boogie Woogie Sessions avant de faire vos prières du soir.
Ajouté : Samedi 08 Août 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Iron Bastards Website Hits: 5118
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