JK NORTHRUP (usa) - Wired In My Skin (2007)
Label : Alien Records
Sortie du Scud : mars 2007
Pays : Etats-Unis
Genre : Guitar Hero
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 40 Mins
Wired In My Skin est un fantasme. Le fantasme du guitar hero en mal de reconnaissance, dont la carrière ne se sera jamais envolée, dont les pas dans la rue ne sont pas scrutés par des hordes de paparazzis, dont les exploits musicaux sont relégués au second plan. Comme un pied de nez au destin, le guitar hero se gargarisera de la moindre sortie faite en son nom. C'est moi le patron. JK Northrup est un patron. Et personne ne remettra en cause ce troisième album, car il porte le blaze de son papa, et que les musiciens qui y sont invités n'auront qu'à, pour une fois, évoluer dans l'ombre. On peut dire une multitude de choses, avoir mille pensées quant à la légitimité d'un album "solo pas si solo", qui met en lumière la performance individuelle plutôt que collective. L'erreur ici, c'est que contrairement à certains des participants de cet opus, la prestation de JK Northrup ne sera pas inoubliable. Mais qui a donc osé voler la vedette à l'ami Jeff ?
Dès "Black Moon", une ouverture Heavy et instrumentale, on se focalise sur le jeu de batterie d'une explosivité frôlant l'allégresse, oeuvre de Glenn Hicks (batteur de Paul Shortino). Northrup, pour sa part, se contente de leads brossés dans un esprit Prog, ce qui va lancer l'auditeur sur une fausse piste puisque ni "Wired In My Skin", ni "Big Blue Sky" ne répèteront cette formule. Heavy / Rock FM calibré pour la première, Hard tradi façon DEF LEP' pour la seconde, l'album vire rapidement de bord et se tourne vers le classicisme d'un Rock très US zébré de balades poignantes comme "The Road" et "So Long". Ces multiples changements seront peut-être imputables aux différents line-ups qui contribuent séparément à chaque titre. Aucune ossature n'est répétée deux fois, et par déduction, on devine le caractère de certains morceaux en apprenant qui de Glenn Hicks ou de DanZoid (MOOD GROOVE) tient les baguettes. Un jeu de devinettes beaucoup moins évident en ce qui concerne d'autres compositions, puisque personne n'aura parié sur l'humeur punky (GREEN DAY ?) de "Perfect Imperfection" avec Ted Poley (DANGER DANGER) au micro. Agréable, varié mais sans folie, Wired In My Skin avance avec un brin de nonchalance qui laisse penser que JK Northrup n'est pas un fin songwriter. C'est en effet lui qui est aux commandes de chaque piste, que ce soit pour l'écriture ou pour tenir la guitare, mais rien n'y fait, à part éventuellement "Grind Me Down" qui fleure bon le Hard FM des années 80, aucune de ses créations ne s'impose avec la naturelle évidence des groupes qui ont fait de cette période le l'âge d'or du Hard Rock. Dans le genre, j'ai beaucoup plus de plaisir à écouter un vieux WARRANT par exemple, avec qui JK NORTHRUP semble parfois nouer quelques liens rythmiques et techniques. Je me suis toutefois fait à l'idée que Jeff n'écrirait jamais un "Cherry Pie" bis, alors mieux vaut ne pas trop insister.
Globalement réussi (ou presque) musicalement, un peu moins en tant que concept guitar-héroïque, Wired In My Skin est un opus axé nostalgie et Hard Rock d'un autre âge. Si vos profondes connaissances en la matière vous permettent de vous rappeler au bon souvenir de Johnny Edwards dans FOREIGNER, de Kelly Keeling dans BLUE MURDER et de Terry Ilous dans XYZ, alors il se pourrait que cet album vous interpelle plus que de raison. Pour les autres, il s'agira d'un moment de Hard Rock somme toute classique. JK qui ?
Ajouté : Vendredi 07 Août 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Jk Northrup Website Hits: 5256
|