21OCTAYNE (de) - Marco Wriedt (Juin-2014)
21OCTAYNE voilà un nom original qui, s'il a le mérite d'être mystérieux, n'en ai pas moins des plus difficile à retenir. Peu importe car le combo avec un seul album à son actif suscite déjà l'intérêt de tous les médias. Il faut dire que le gang est constitué d'une pléiade de musiciens ayant déjà un passé très chargé et qui malgré leur jeune âge font déjà office de vétéran du Metal ! 21OCTAYNE nous vient d'Allemagne même si le line-up a un petit côté international notamment grâce à son chanteur Hagen Grohe originaire des Etats-Unis. Certains qualifient déjà la formation allemande de super méga groupe vu la qualité des musiciens en son sein. Le combo pratique un Hard Rock fortement inspiré par les seventies, une sorte de Big Rock version teutonne ou l'improvisation est un élément clef et fondateur. Un cocktail détonnant ou le coté prog/pop s'allie à de grosses guitares puissantes et très Hard Rock. Cette diversité étant dûe essentiellement au fait que chaque membre de la formation vient d'un univers musical qui lui est propre, ce qui leur donne une identité très forte. Formé en 2008 à l'initiative de Marco Wried (AXXIS) et Alex Landenburg (RHAPSODY OF FIRE, STRATOVARIUS, SYMPHONIA, MASTERPLAN), la formation sera très vite rejointe par Andrew Lauer (Paul Gilbert) ce qui leur permettra de composer de nombreux morceaux en un temps record après des jams très prolifiques inspiré par leurs racines seventies. L'idée étant au départ de créer un trio instrumental, une originalité qu'ils abandonneront très vite ! Fort de leur potentiel, nos trois lascars décident alors de chercher un autre compère pour assurer le chant. Par chance, ils trouvèrent rapidement la perle rare en la personne de Hagen Grohe, chanteur des plus doué qui officie au sein du Joe Perry Project et dont la réputation n'est plus à faire. Une vraie bénédiction tant la voix complète à merveille leur horizon musical, une union parfaite. Cerise sur le gâteau, le bougre vit en Allemagne malgré le fait qu'il soit de nationalité américaine. Un plus pour 21OCTAYNE dont l'objectif est tout simplement la conquête absolue du monde. La boucle est bouclée et nos teutons s'enferment très rapidement en studio avec un producteur dont le nom sera gardé secret pour enregistrer ce qui aurait dû être leur premier album, le résultat malheureusement ne sera pas concluant et contribuera à ralentir la machine lancée à pleine vitesse. N'étant pas satisfait de la production de la galette, nos amis n'hésitent pas à le faire passer à la trappe et s'empressent d'en enregistrer une nouvelle version où ils se chargent cette fois-ci de la production. Le résultat est à la hauteur de leurs espérances tant Into The Open est une réussite haut de gamme qui nous propose un mélange de styles toujours très mélodiques et ou les refrains vous scotchent les neurones pour ne plus vous lâcher. Le tout relevé par une performance ultra efficace vu le niveau de nos pointures d'Outre Rhin. L'avenir semble radieux pour les 21OCTAYNE qui s'imposent dès leur premier méfait comme une valeur sûre sur laquelle il va falloir compter à l'avenir. Il n'en fallait pas plus pour que votre serviteur se précipite à la rencontre de Marco Wried, un des membres fondateur qui officie comme guitariste au sein de 21OCTAYNE. Entretien fleuve avec un Marco jovial, très bavard et heureux d'être de retour dans la capitale. Visiblement très motivé par cette nouvelle aventure, notre ami n'hésite pas à nous éclairer sur toute la genèse de Into The Open et bien plus. Magnéto Marco, c'est à toi !
Line-up : Hagen Grohe (chant), Marco Wriedt (guitare), Andrew "The Bullet" Lauer (basse), Alex Landenburg (batterie)
Discographie : Into The Open (2014)
Metal-Impact. Bonjour Marco, tout d'abord peux-tu nous dire comment s'est formé 21OCTAYNE ?
Marco Wriedt. En 2008, mon ami Alex a fait une audition pour incorporer AXXIS, nous étions en train de travailler sur l'album Utopia. Suite à son audition rien n'était clair et nous ne savions pas s'il allait rejoindre AXXIS. Mais nous sommes devenu ami, on avait la même vision musicale et on aimait les même formations. Il a tout de même fait deux ou trois répétitions avec AXXIS durant cette période et il m'a écrit un message sur myspace en me disant que quoi qu'il arrive un jour on formerait un groupe ensemble parce qu'on était sur la même longueur d'onde. Il a ajouté qu'on allait penser à tout cela dans le futur et que l'on ne sera pas toujours des musiciens au service de groupes déjà établi. Alex a joué dans tant de groupes comme RHAPSODY OF FIRE, STRATOVARIUS, BONFIRE, AXXIS et moi j'ai collaboré avec PINK CREAM 69, AXXIS et même TOTO pour quelques shows. On avait envie de monter notre propre combo dont on serait responsable de A à Z.
MI. Comment as-tu rencontré les autres membres de 21OCTAYNE ?
Marco. J'ai demandé à Alex s'il connaissait d'autres musiciens, il m'a répondu qu'il avait un ami Andrew Lauer (bassiste) qui venait de Sacramento en Californie mais qui vivait en Allemagne depuis de nombreuses années. On s'est rencontré et on a commencé à jouer ensemble tous les trois pour voir ce que cela allait donner et au final c'était parfait. C'était intense et très intéressant musicalement. Au départ nous, voulions former un trio instrumental parce que ça sonnait très bien, il y avait une forme de fusion entre nous qui nous rappelait les années 70, on sonnait comme ces groupes-là. Andrew nous a dit qu'on devrait trouver un chanteur mais le problème était de savoir où ! Il nous fallait trouver quelqu'un qui soit inscrit dans nos valeurs parce dès le départ nous savions que ce ne serait pas un projet mais un vrai groupe et cela pour les trente prochaines années. Il nous fallait trouver la bonne personne capable d'écrire avec nous. C'est là qu'il nous a dit avoir un ami Hagen qui était en tournée avec Joe Perry (AEROSMITH) et on s'est mis à rire parce que Hagen vient de la Soul, du R&B et du Funk. Il connait le Rock bien sûr mais ce n'est pas vraiment son univers et donc on ne le croyait pas, on lui a dit : tu dois confondre. Il nous a répondu qu'il allait nous envoyer les liens sur YouTube ou il chante aux côtés de Joe Perry. Alex et moi on a regardé les vidéos et on n'y croyait pas parce que c'était exactement le chanteur qu'il nous fallait. Le plus incroyable, c'est qu'il habitait à vingt minutes de chez nous ! Il jouait avec Joe Perry mais il habitait en Allemagne et non pas aux USA. C'est le destin et je crois à ce genre de chose. On l'a contacté et on s'est rencontré pour la première fois en août 2010. Au final, on a joué ensemble, on a d'ailleurs filmé ces premières jam, vous les verrez dans vingt ans [Rires] ... On a repris des titres d'AEROSMITH, de JOURNEY pour se mettre dans le bain. On voulait savoir comment chacun se sentait en tant que musicien au sein du groupe, on a tous un parcours musical différent et d'ailleurs tu peux l'entendre sur le disque. C'est à cette époque que l'on a commencé à écrire nos premiers morceaux.
MI. Vous avez même enregistré un album un an plus tard qui au final n'est jamais sorti ?
Marco. Oui, tu ne peux pas t'imaginer, tous les morceaux étaient écrit, on avait booké un studio et on a terminé l'écriture en automne 2011. Au final, nous sommes rentrés en studio et on l'a enregistré pendant l'hiver 2011. Ensuite, lorsqu'on a écouté le résultat final, nous n'étions pas satisfaits par ces morceaux. Le producteur était là mais nous avions une vision différente. Pour nous cela ne sonnait pas assez Rock, c'était trop poli. On voulait un vrai album de Rock qui sonne d'une manière puissante et là on avait l'impression que c'était trop soft, on ne sentait pas toute cette énergie que l'on a comme si quelqu'un avait empêché le groupe de rugir.
MI. Qui était le producteur ?
Marco. Je ne peux pas en parler, on s'est assis tous les quatre, 90 % du travail était terminé et même tout si je me souviens bien puis on s'est dit non, ce n'est pas possible. On s'est regardé les uns les autres et personne n'était satisfait du résultat. On est un groupe qui est là pour durer, on s'est dit que pour notre premier opus on devait être fier et content du résultat. Tu enregistres une seule fois un premier opus et tu n'as pas de deuxième chance. Si tu n'es pas satisfait du résultat, tu dois recommencer. Hagen nous a alors dit qu'il voulait le produire car il a débuté dans la musique par la production, il a fait des études dans ce sens-là et a même un diplôme d'ingénieur du son. On était d'accord, il a produit une démo d'un morceau, on a écouté et c'était parfait. On a donc recommencé l'enregistrement en février 2013, on a dû attendre car nous étions tous occupé moi avec AXXIS et Alex avec RHAPSODY OF FIRE. Mais ensuite tout a été très vite.
MI. Pendant cette période un peu instable, vous avez douté ?
Marco. C'est une bonne question. Il y a eu une période durant l'été 2012 où l'on savait que l'on devait tout réenregistrer et nous n'avions pas le temps car tout le monde était occupé avec ses combos respectifs, là on s'est dit que c'était mal parti. On s'est réuni et on a compris que si cette formation devait réellement exister et avoir un futur, c'était maintenant qu'on devait le faire. On recevait des messages sur Facebook de gens qui attendaient l'album. Cela faisait quatre ans que l'on communiquait sur 21OCTAYNE et les fans n'en pouvait plus d'attendre. Comment dire aux gens : "Je suis désolé mais il va falloir attendre encore deux ans", c'était complètement dingue ! [Rires] ... Quand on a commencé à enregistré la deuxième version, on était en totale confiance et tout a été très vite. Là encore, c'est la destinée, tout a été simple. On a trouvé un label, le manager qu'il fallait et par la suite il s'est chargé de tout. Il y a dans cette formation quatre individualités aux caractères forts mais aucun ne décide pour les trois autres. Nous sommes un groupe démocratique et nous votons à chaque décision importante, si trois sont d'accord alors c'est la majorité qui s'impose. Si tu en as deux d'un côté et deux de l'autre qui a raison ? Dans ce cas notre manager intervient et depuis tout se passe en douceur.
MI. Avez-vous retravaillé les morceaux de la première version ?
Marco. Oui, on a changé certains arrangements pour les rendre plus musicaux. On n'a pas fait cela sur tous les titres, je dois être honnête. On a retravaillé des morceaux comme "Dear Friend" ou "Your Life" pour qu'ils soient plus mélodiques. On adore les titres instrumentaux, nous ne sommes pas un groupe de grunge, on aime qu'il y ait de la guitare, du clavier, de la basse et de la batterie. On les a retravaillé car on avait envie que ces chansons soient plus existantes pour nous en tant que musicien. Pour te donner un exemple toute la section basse au milieu de "From Your Life" a été totalement ajoutée dans la version définitive. Mais en même temps, cet opus sonne plus sauvage et plus direct que dans la version initiale qui était trop lisse. Je suis content que nous n'ayons pas choisi de sortir ce disque en l'état, peut être qu'un jour vous pourrez l'écouter ! Qui sait, dans trente ans quand on fera un reunion tour ! [Rires] ... Les morceaux sont restés les mêmes, ce qui a changé c'est la manière de les interpréter que ce soit au niveau du chant ou de la musique car nous y avons mis beaucoup plus de passion.
MI. Vous avez beaucoup progressé pendant ces quatre années ?
Marco. Oui, énormément. Le premier album est toujours quelque chose de très spécial, c'est la première trace que tu laisses dans le monde de la musique et c'est important. En même temps tu es libre, tu peux choisir le moment où tu te sens prêt pour l'enregistrer et ensuite te mettre à la recherche d'un label. Nous savons maintenant que le deuxième opus sera prêt pour l'automne 2015, c'est-à-dire moins d'un an et demi après celui-là mais nous sommes satisfait des morceaux donc très confiant aussi.
MI. Vous avez déjà écrit de nouveaux morceaux ?
Marco. Oui, on a déjà commencé à composer. On va vraiment travailler sur ce deuxième opus en juillet 2014.
MI. Je suppose que vous êtes très ouvert d'esprit comme le laisse supposer le titre Into The Open ?
Marco. Oui, le titre Into The Open montre comment 21OCTAYNE à trouver son chemin. Cela veut dire que ce groupe est ouvert à tout, on peut faire ce que l'on veut musicalement. Si on a envie de faire une ballade acoustique avec seulement une guitare et une voix on le fait, si on veut écrire un morceau agressif et très Metal idem. Chacun de nous vient d'univers musicaux très différent et on aime faire un mixage de ces différentes influences. Voilà pourquoi Into The Open nous correspond parfaitement. C'est l'aboutissement de différents univers mais qui reste dans un moule Metal.
MI. Est-ce que la pochette à une signification particulière ?
Marco. C'est en lisant les textes des morceaux que tu trouveras la réponse. Tout le monde pense que c'est Hagen notre chanteur qui est représenté sur la pochette mais ce n'est pas lui, même si la silhouette de l'homme que l'on voit lui ressemble beaucoup. Cette photo peut correspondre à beaucoup de choses, ça peut être comme monter sur scène lorsque tu passes des coulisses à la lumière. Cela peut correspondre au commencement d'une nouvelle ère de la vie, le combat de la vie de la nuit à la lumière aussi. Certains journalistes m'ont dit que cela faisait penser à la mort, au moment où tu montes au ciel, le passage au paradis. Tu as une chanson "Your Life" qui traite de la vie et de la destinée. Est que ce qui t'arrive dans la vie est écrit ou bien est-ce que cela t'arrive sans aucune raison particulière. Tu peux l'interpréter de différentes manières, il faut lire les textes et regarder la pochette.
MI. Chacun y voit ce qu'il veut y voir !
Marco. Oui, c'est ça. Bon point [Rires] ...
MI. De quoi traite "Dear Friend", votre premier single ?
Marco. C'est au sujet de l'amitié et ce qui peut arriver lorsque tu en abuses. Certains amis peuvent faire des erreurs et cela brise l'amitié. Je n'arrive pas à trouver les mots. C'est sur la souffrance que peut engendrer les relations humaines. Dans ce cas précis, Hagen a été trahi et manipulé par un ami. L'amitié c'est un peu comme une relation de couple. C'est un titre qui parle de la rupture d'une amitié.
MI. Les textes sont très émotionnels dans Into The Open ?
Marco. Oui, c'est vrai, sauf celui de " She's Killing" qui parle d'une groupie [Rires] ... Encore une fois là aussi c'est une histoire de relation humaine mais ici c'est un texte plus typé Rock qui colle bien à la musique. On a aussi des titres très fort et très profond comme "Dear Friend" et d'autres plus romantique comme "Turn The World". En général nos textes parlent de choses qui peuvent toucher les gens et qu'eux mêmes peuvent vivre. Mais qui sait de quoi nous parleront sur le prochain opus !
MI. Penses-tu que ce que vous écrivez musicalement colle parfaitement avec les textes qu'écrit Hagen Grohe ?
Marco. Bonne question ! Pour Into The Open, nous avons écrit toutes les chansons en premier ensuite Hagen a écrit les textes. Il n'y a aucun texte qui a été écrit avant la musique, Hagen à découvert les titres lorsqu'ils étaient terminés, c'est à ce moment qu'il a trouvé les paroles et les mélodies vocales. C'était parfait car il a pu adapter ses paroles à chaque morceau et de ce fait on n'a pas eu à faire l'inverse. C'est bien pour un chanteur de pouvoir s'inspirer de chaque morceau, ça lui permet d'écrire en fonction de son ressenti à l'écoute de ce que nous avions composé.
MI. Est-ce que 21OCTAYNE est un pas important dans ta carrière de musicien ?
Marco. Oui pour moi 21OCTAYNE c'est l'avenir, c'est tout ce que je peux dire. Je pense que nous sommes là pour les vingt prochaines années car je suis persuadé qu'il va y avoir un gros problème très rapidement au niveau de la scène mondiale. Dans dix ans, il n'y aura plus de AC/DC, WHITESNAKE, c'est triste. Le Rock a vraiment du souci à se faire car il n'y a rien qui arrive après eux. Actuellement, je ne vois aucun groupe qui pourrait dominer la scène comme ils le font actuellement. Peut-être auront nous de nouveaux combos qui vont s'imposer ce que je sais c'est que nous voulons en faire partie. C'est très ambitieux et prétentieux de dire cela je le sais mais on veut devenir incontournable et être une institution. On veut s'imposer et faire partie de la nouvelle génération et être là pour tous ceux qui écouteront de la musique dans le futur. Ce combo n'a rien à voir avec un projet, c'est un vrai groupe pour le présent et l'avenir.
MI. Quand on regarde les têtes d'affiche des festivals cette année ce sont majoritairement des combos issus des années 70 ou 80 que ce soit BLACK SABBATH, AEROSMITH, IRON MAIDEN, DEF LEPPARD. Comment expliques-tu qu'il n'y ait pas de relève après eux ?
Marco. Je sais, je pense qu'il y a de très nombreuses raisons et d'ailleurs on pourrait en parler des heures si tu avais le temps mais ce n'est pas le cas ! [Rires] ... Pour faire court, je pense que le problème c'est que tous les groupes que tu as cité sont les créateur du Rock'n'roll que ce soit AEROSMITH, BLACK SABBATH, AC/DC, KISS, LED ZEPPELIN, WHITESNAKE, il y en a tellement. On peut aussi mentionner RUSH, tout ce que tu veux, ils ont découvert cette musique, ils l'ont créé dans les années 70 puis 80. Ensuite il y a le rôle des maisons de disque qui ont aussi aidé à cette naissance et ont soutenu tous ces groupes. C'est grâce à cela qu'ils sont devenus célèbres et ont pu se développer, il ne faut pas négliger la fonction de ces majors dans cet essor. Dans ces année-là, l'industrie musicale était très puissante et a pu assurer leur promotion car ils avaient des millions à dépenser. Ce n'est pas le seul problème, l'autre souci et ce n'est bien sûr que mon opinion, c'est l'arrivée du Grunge dans les années 90. Celà a totalement changé l'univers musical du Rock. D'un coup il n'était plus important de bien jouer, les combos montaient sur scène avec les vêtements qu'ils portaient dans leur vie quotidienne, c'était une attitude de classe ouvrière. Cela n'avait plus rien à voir avec des formations comme SLADE. Gene Simmons a dit que de nos jours et surtout aux Etats-Unis, le Rock ne s'en ai pas remis : le Grunge a cassé le truc. Quand tu regardes aux USA, il n'y a pas de festivals comme en Europe. Ici il y a des millions de festivals plus incroyable les uns que les autres alors qu'au pays de l'oncle Sam il doit y en avoir deux ou trois pas plus. C'est dû au fait que le Rap domine et s'est imposé petit à petit à la place du Rock. Pour moi les nouvelles Rock Star sont des Rap Star. C'est incroyable, bien sûr il y a des nouveaux combos fantastiques qui sont arrivé mais il n'y a pas d'industrie pour les soutenir et c'est là le gros problème. Les labels n'investissent pas dans ce style, ils préfèrent s'engager aux côtés d'artiste comme Lady Gaga ou un nouveau combo de Rap car c'est beaucoup plus facile à vendre à la jeune génération. Ce qui se passe de nos jours c'est que le Rock est devenu un peu comme un musée, tu vois ce que je veux dire, c'est devenu une culture historique, j'adore cette culture de musée. Par exemple on a pu aller voir AEROSMITH en concert et rencontrer Joe Perry puisque Hagen est son chanteur, j'étais très enthousiaste car je les adore. Mais que va-t-il se passer dans dix ans quand tous ces musiciens seront trop vieux pour monter sur scène et partir en tournée. Le Rock risque de redevenir underground, les gangs se retrouveront à jouer dans des clubs de 200 personnes. Il y a trop de formations, trop d'albums mis sur le marché, les gens ne peuvent pas acheter deux cent albums par mois, le marché est totalement saturé. Nous on a l'expérience grâce à nos groupes respectifs, AXXIS est là depuis vingt-cinq ans, RHAPSODY OF FIRE depuis vingt ans aussi. Hagen a tellement appris en jouant au côté de Joe Perry, AEROSMITH ce sont de vraies légendes. On ne veut pas commettre les erreurs que d'autres ont fait ces dernières années, c'est pourquoi nous avons réenregistré notre premier album car on veut que tout soit parfait pour avoir un impact important dès le début de notre parcours. Aujourd'hui, nous sommes dans les playlist de trois radios en Allemagne et en permanence, c'est un bon signe bien sûr. On veut grandir album après album, on va sortir le deuxième l'année prochaine on ne veut pas attendre trois ou quatre ans pour enregistrer car nous voulons nous imposer et être le combo du futur, on adore le Rock'n'roll.
MI. Comment vous es venu l'idée de choisir comme nom 21OCTAYNE ?
Marco. Au tout début, nous nous appelions MOTHERSHIP parce qu'on adore LED ZEPELLIN et on trouvait que ce nom sonnait bien. Le problème c'est que MOTHERSHIP avait été utilisé des millions de fois, j'ai été voir sur Google c'était incroyable le nombre de formations que l'on trouvait avec ce nom. On s'est dit ok on a un problème, ce n'est pas une bonne idée. Puis Alex est arrivé avec cette idée d'OCTAYNE mais sans le y, juste le nom classique. Et là encore il avait été utilisé des milliers de fois. Il a suggéré d'ajouter un y et la chance a voulu que cette fois ci le nom était utilisé une seule fois aux USA, on s'est alors dit qu'il fallait ajouter quelque chose devant et on a choisi 21 qui correspond à notre siècle actuel. Donc 21 pour le siècle et OCTAYNE qui signifie pouvoir ou impact.
MI. Je pensais que 21 signifiait le nombre de cd que vous vouliez sortir ! [Rires] ...
Marco. [Rires] ... Penses à cette belle idée, pour l'année 2021 dans sept ans on pourra sortir un album qui s'appellera 2121 [Rires] ... Ce serait parfait.
MI. Vous venez de donner quelques concerts, c'était vos premiers shows ?
Marco. Oui, nous avons ouvert pour PINK CREAM 69. J'ai d'ailleurs joué avec eux en tant que guitariste il y a trois ans. Donc je les connaissais bien et ils m'ont proposé d'ouvrir pour eux en Allemagne, on a donné quatre concerts avec eux. Ensuite, on a fait une petite tournée en Allemagne en compagnie d'un combo allemand signé chez AFM et qui joue dans un style proche d'AC/DC et on a bien aimé. Sinon on a joué au côté de FM les Anglais et aussi Dan Reed Project.
MI. Quelles ont été tes premières impressions après avoir joué tant d'années au sein d'AXXIS ?
Marco. Bon point, c'est vraiment une très bonne question. En premier, on a dû se trouver en tant que groupe, je dois être honnête parce que chacun d'entre nous a eu une carrière différente et a joué dans différent styles qui nous a marqué individuellement. AXXIS ne ressemble pas à RHAPSODY OF FIRE, par exemple nous avons un code vestimentaire spécial ou nous étions tous vêtu de noir. 21OCTAYNE a un jeu très coloré car chaque musicien a une influence différente et on avait envie de le montrer. Lors des premiers concerts que nous avons donnés nous n'étions pas prêts, on avait l'apparence d'un combo américain typique. On s'habillait un peu dans le style de Hagen car il portait des vêtements Rock venu des USA. Puis on a vu quelques clips sur YouTube et Alex nous a dit qu'on devait se démarquer individuellement au niveau du look. Je suis branché par la musique progressive et théâtral, Alex est plutôt dans le Metal Prog comme DREAM THEATER où SYMPHONY X. Andrew est plus attiré par la Soul, le Funk, la Pop et la Fusion. Sur la dernière tournée nous avons voulu présenter une image en fonction de la personnalité de chacun. On veut trouver quelque chose de plus profond. On est tous les quatre tous différents et ce que l'on joue s'en ressent. Sur scène nous n'avons pas de deuxième guitariste et on veut développer cet aspect-là, on va jammer ensemble ce qui sera moins classique.
MI. En écoutant Into The Open, on sent des musiciens ayant chacun une très forte personnalité qui vous permet d'improviser un maximum !
Marco. Bonne remarque. On espère faire beaucoup mieux dans le futur. Avec ce premier essai, on voulait créer une musique excitante et captivante et on a fait attention à écrire de bonnes mélodies à tous les niveaux que ce soit musicalement mais aussi vocalement et nous voulions que tout le monde puisse le remarquer. Quand on joue les morceaux en concert c'est différent. Par exemple sur "Don't Turn Away", il y a un solo de basse funky joué par Andrew, sur scène on fait une sorte de duel guitare /basse, on s'échange les instruments, je joue de la basse et Andrew de la guitare, c'est une sorte de Ping Pong musical et on espère encore faire mieux sur notre prochain méfait.
MI. Vous êtes fortement inspiré par les seventies !
Marco. Oui, tu le penses vraiment ?
MI. Oui, c'est évident à l'écoute du premier morceau d'Into The Open...
Marco. Je suis d'accord avec toi. Quand j'ai écrit "She's Killing", je voulais montrer mes racines qui viennent de LED ZEPPELIN, AEROSMITH, WHITESNAKE. De plus je savais que Hagen était aussi dans ce style là et je savais qu'il allait adorer et moi j'aime écrire dans cette veine. Définitivement c'est vrai qu'il y a une vibe seventies. Et puis comme je l'ai dit, nous avons enregistré Into The Open tous ensemble dans une pièce, on a juste ajouté quelques overdubs et les voix par-dessus. Mais tous les morceaux ont été enregistré et écrits dans cet esprit-là. C'est juste trois gars qui jouent leur musique. Il y a tant de combos plastiques, la production Rock est devenu tellement synthétique à causes des nouvelles technologies et des ordinateurs que l'on retrouve cela nulle part.
MI. Vous n'êtes pas un groupe Mp3 !
Marco. Non, tu as vu c'est ce que l'on a voulu créer. Le Rock c'est avant tout de l'émotion et du feeling et ça je le retrouve très peu de nos jours. Bien sûr, il existe des formations qui sont dans cet esprit-là mais de moins en moins et nous on veut retrouver ce feeling Rock qui existait avant.
MI. Vous ne travaillez pas avec des échanges par e-mails de fichiers MP3 ?
Marco. Non, c'est ce que j'ai toujours dit ; on n'a pas enregistré nos parties à la maison et envoyé le tout par e-mails, il y a tellement de formation qui font ça. Chacun s'envoie ses fichiers et le producteur mixe le tout, cette manière de travailler ce n'est pas pour nous. On veut être en réaction à cette attitude nous on a fait un vrai album de Rock.
MI. Tu as débuté au côté de Jeff Scott Soto...
Marco. Oui, on a fait des concerts ensemble il y a une bonne dizaine d'année. J'ai débuté à Cologne, c'est à cette époque que j'ai commencé à jouer sérieusement de la musique. J'avais un groupe et on a ouvert pour lui. On était quatre copains qui jouaient du Rock, c'est un peu mes premiers pas dans ce monde. On a joué en Allemagne et en Belgique, c'est son guitariste qui m'a demandé si je voulais bien jouer quelques morceaux avec eux. Il nous regardait tous les soirs, il était sur le côté de la scène et il nous étudiait. Moi je connaissais l'époque Malmsteen et aussi de TALISMAN et je connaissais tous les morceaux. Et son guitariste m'a dit que si je le souhaitais je pouvais me joindre à eux, c'était très spontanée. Je n'étais pas sûr d'être capable de le faire parce qu'en ce temps-là j'avais 18 ou 19 ans. Jeff m'a pris sous son aile et j'ai pu donner quelques concerts avec eux, j'ai appris énormément avec Jeff, c'est une légende. Il a été le chanteur de JOURNEY pendant onze mois, c'est devenu un ami très proche même encore maintenant, c'est comme un mentor pour moi. Il m'a appris tant de choses que ce soit musicalement ou au niveau du business. Je lui en suis tellement reconnaissant, c'est un type tellement gentil et un grand chanteur. Ensuite, il m'a demandé de le rejoindre à Los Angeles mais je ne l'ai pas fait car je voulais rester en Allemagne, il m'a manqué. Et puis j'ai eu cette offre d'AXXIS alors que je n'avais que vingt et un an. Tout est arrivé au bon moment, je pense que c'était écrit, je ne sais pas pourquoi. Il y a eu trente guitaristes qui ont auditionné pour AXXIS, il y en avait vingt-cinq que je connaissais, ils étaient jeunes eux aussi, ils avaient entre 20 et 25 ans. Moi j'étais beaucoup plus jeune que les musiciens d'AXXIS donc je n'étais vraiment pas sûr qu'ils me choisiraient car je pensais que j'étais trop jeune. Les proches qui me soutenaient moralement m'ont dit que si ça devait marcher ça le ferait. Et maintenant, cela fait huit ans que je joue avec eux, j'ai enregistré trois albums et un dvd et énormément tourné. J'ai joué la première fois à Paris alors que je n'avais que vingt-deux ans, c'était à l'Elysée Montmartre au côté de HELLOWEEN et GAMMA RAY. C'était ma première tournée européenne, je n'oublierai jamais. Quand j'ai donné mon premier concert à Paris, j'en ai profité pour visiter le Sacré Cœur, c'était très spécial pour moi et je suis tombé amoureux de Paris et de la France. J'adore revenir chez vous à chaque fois que je le peux, c'est un grand honneur pour moi.
MI. Vous avez d'ailleurs organisé il y a quelques mois une listenning session à Paris !
Marco. Oui, c'est vrai c'était fin mars 2013. On a organisé ces sessions parce que les gens nous connaissaient et avait entendu parler de cet album depuis tant d'années qu'il fallait leur faire découvrir. Ils nous demandaient sans cesse de poster quelque chose sur YouTube car ils voulaient écouter nos morceaux. Mais le problème c'était que l'opus était terminé, si nous avions mis quelque chose sur YouTube aucun label n'aurait voulu sortir le disque parce que tout le monde aurait pu se le procurer gratuitement. Donc pour signer avec une maison de disques, on ne pouvait pas se permettre d'agir ainsi. On s'est demandé comment faire comme on ne pouvait pas l'offrir via le net on a décidé de faire venir le public à nous. C'était l'idée de ces sessions d'écoutes. La première a eu lieu à Düsseldorf, on a enchainé avec Cologne, les réactions ont été très positives, les personnes qui étaient là ont adoré Into The Open. On a posté sur Facebook des réactions venu d'Allemagne, de France, d'Angleterre, d'Espagne. Le souci c'est qu'en septembre/octobre et même novembre ont avait toujours pas trouvé de label pour nous soutenir. On avait fait beaucoup de dépenses pour venir en Angleterre, en Espagne et cela semblait vain. On avait beaucoup investi et on ne voyait rien venir en retour. Pourtant c'était fantastique, certains fans sont revenu écouter Into The Open plusieurs fois, ils sont venu à Barcelone, Paris ou bien en Angleterre parce qu'ils adoraient le disque. Ils voulaient l'écouter plusieurs fois. On s'est dit qu'on allait aussi le faire aux Etats-Unis et on a organisé une session à Hollywood. J'ai des contrats là-bas avec certaines marques d'ampli qui me sponsorise donc on a pu le faire. Et cette fois-ci cela a eu un impact important et on a signé dans la foulée un contrat avec AFM.
MI. Ça n'a pas été facile !
Marco. On a eu plusieurs offres mais nous voulions absolument trouver la bonne compagnie qui comprendrait notre vision et qui serait déterminée à nous soutenir pendant de nombreuses années et pas seulement dans le cadre d'un album. On en a parlé avec eux car pour nous 21OCTAYNE ce n'est pas un projet. Les gens peuvent le penser car chacun de nous appartient à d'autres formations et il y a tant de projets aujourd'hui que le public a tendance à penser que c'est systématique. Mais ce n'est pas notre cas, nous voulons perdurer dans le temps et AFM l'a compris et a accepté de nous soutenir à fond, ils ont fait un travail incroyable. Et puis je les connais bien car cela fait huit ans que je travaille avec eux. AXXIS a été signé par eux et j'ai enregistré deux opus qui sont sorti chez eux : Doom Of Destiny et Utopia. Je connais donc bien l'équipe.
MI. Quelles sont les réactions depuis la sortie d'Into The Open ?
Marco. J'ai lu une cinquantaine de chroniques dont certaines venaient d'Inde. Into The Open est sorti il y a trois semaines et les premières ventes sont très bonnes, notamment en Allemagne. Je n'ai pas encore les chiffres mais tout le monde est très heureux et les réactions sont parfois très drôles. On a eu des commentaires à la fois totalement dingues et ridicules. En Suède, par exemple, un journaliste nous a décrit comme un mélange de DEF LEPPARD et de PINK FLOYD. On a trouvé cela intéressant, d'autres nous ont comparé à AUDIOSLAVE, certains nous compare à un mélange d'AEROSMITH et de DREAM THEATER. D'autres à une rencontre entre Bryan Adams et MEGADETH. On s'est dit ok, pourquoi pas. Mais en règle général, ils ont tous aimé l'album et on a eu des réactions incroyables et je ne dis pas ça parce que je donne une interview, cela a été vraiment démentiel. Chacun a entendu quelque chose de différent et c'est très bien. En ce moment on est aussi en pleine promotion aux Etats-Unis car les américains adorent le Classic Rock et Hagen bien sur sonne comme un chanteur Us et ils en raffolent. Nous sommes avant tout une formation internationale.
MI. Vous faite des reprises sur scène ?
Marco. Non. On a donné un show en tête d'affiche à Hambourg pour la sortie de Into The Open, on a joué tous nos titres et chacun a fait son solo que ce soit la basse, la batterie, la guitare, on a pas mal jammé aussi c'est ce que nous aimons offrir au public. On le refera à l'avenir lors de chaque concert parce que nous sommes en mesure de le faire.
MI. Encore une fois, c'est très typique des Seventies !
Marco. Oui, je sais mais j'adore cette époque. J'ai grandi avec cette musique et c'est bien de pouvoir retrouver cet esprit sur scène.
MI. Pour conclure, souhaites-tu rajouter quelque chose ?
Marco. J'ai toujours adoré venir à Paris. J'ai grandi en écoutant aussi de la musique classique car ma mère jouait du piano et pas seulement du Rock ou du Metal. Il y a beaucoup de musiciens classiques français que j'apprécie, Debussy est mon compositeur favori. J'apprécie aussi la Pop française comme France Gall [Rires] ... Tu sais, mes parents écoutaient France Gall tous les jours ! [Rires]
MI. Tu parles Français ?
Marco. Oui, j'ai appris votre langue à l'école mais j'ai tout oublié car je n'ai pas pu pratiquer le français quotidiennement par contre j'ai beaucoup parlé anglais. J'aimerai réapprendre le français car j'ai encore quelques reste comme : "Je m'appelle Marco et toi tu t'appelles Pascal" [Rires] ...
MI. Je t'ai compris ! [Rires] ...
Marco. Oui, magnifique ! [Rires] ... (ndi : en Français dans le texte). Je souhaite rajouter que j'adore Paris, votre pays et la culture française, je m'y sens bien. J'aime aussi votre cuisine et on est vraiment pressé de revenir jouer dans la capitale, on espère que ce sera le plus rapidement possible.
MI. Merci beaucoup Marco !
Marco. Merci à toi, ça été un vrai plaisir avec de bonnes questions de ta part. A bientôt.
Ajouté : Mardi 27 Janvier 2015 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: 21Octayne Website Hits: 6555
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