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FAITH NO MORE (usa) - Sol Invictus (2015)






Label : Reclamation Recordings
Sortie du Scud : 19 mai 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Fusion
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 39 Mins





Lorsqu'on a pas le temps, ni l'envie, inutile de chercher l'humilité. Surtout lorsqu'on avance des arguments à la hauteur des prétentions. Surtout lorsqu'en cas de silence radio, on continue de répandre des ondes tenant plus du choc sismique que du PO/GO à la friture hésitante. Surtout quand on a défini les grandes lignes d'un style qui n'en est pas un, et qui n'en sera jamais un. Quand on endosse la panoplie d'un superhero, tout en donnant l'impression de n'être qu'un quidam un peu barré parmi tant d'autres. Quand on s'est permis d'aligner les albums sous haute influence centripète pendant des années, en restant désinvolte et en ayant l'air de rien. Quand on abrite en son sein un des chanteurs les plus fabuleux de la création, de ceux qui font passer le hurlement final de Dieu/Alanis Morissette pour un joli murmure discret et à peine audible. Quand on est presque un dogme à soi tout seul...

En gros, pas la peine de la jouer profil bas quand on s'appelle FAITH NO MORE. Ca vous rappelle des trucs ? Moi aussi.

Ils nous avaient quitté en 1997, nous laissant avec rien de moins que l'album de l'année. Ils reviennent aujourd'hui comme un soleil invaincu. Oui mais mon cul. Désolé les gars, mais vous avez du gamberger quand même avant de remettre les pieds dans un studio. La magie, ça peut réapparaître comme ne jamais disparaître, mais ça, on en sait rien, c'est pas comme le vélo. Ca s'oublie. A la base, il était inconcevable que le comeback ne se fasse pas dans des conditions optimales, avec le line up de légende. De ce côté là, on savait que vous ne reviendriez pas sans une armée au complet. Et en effet, vous êtes tous là, ou presque, en rang d'oignon, la mine renfermée comme d'hab. Vous avez récupéré Hudson, ce qui n'est pas un mauvais choix, comme si l'histoire ne s'était pas mise en suspens pendant... Dix huit ans. Ok, c'est bon, je pige. La séparation est aujourd'hui majeure et vaccinée alors autant la laisser voler de ses propres ailes.

Mais juste un truc, comme ça, avant d'entamer la VRAIE discussion. Vous êtes conscient quand même que PERSONNE n'a oublié les étapes ? Qu'aucun fan n'a rangé dans le placard à souvenirs vos délires genre The Real Thing ou Angel Dust ? Que même ceux qui avaient délicatement snobé King For A Day et affiché des grimaces d'ennui en découvrant Album of the Year crevaient la gueule ouverte de pouvoir espérer un jour en avoir d'autres du même tonneau ? Je pense que oui, comme vous saviez aussi que si vous vous repointiez avec du matos de troisième zone, les mêmes allaient vous crever la gueule sur la place pubique. Parce qu'avec vous, on ne sait jamais si on va tomber sur une blague de cul salace ou sur une analyse psychologique de comptoir. Alors, on y va, on remonte son caleçon, et on boit un coup, c'est parti.

Surprise, you're not dead. Facile celle là hein ? Oui mais il fallait la placer. Alors Ok, vous n'êtes pas morts, mais il faut présenter les choses telles qu'elles sont, même si l'affirmation à suivre est d'une évidence lénifiante. Alors je la jette comme ça et tant pis. Sol Invictus ne ressemble à aucun autre de vos albums. De loin, pas du tout, et de près, pas des masses non plus. Certes, la voix de Mike P est là, elle n'a pas changé, toujours aussi versatile. La basse de Billy claque toujours autant, et brasse du groove. Mike Bordin n'a pas oublié avec quel coulé il est capable d'enchaîner des rythmiques contradictoires et faussement simples. Roddy est discret, plus que sur certaines tranches du passé, mais ses ébènes et ivoires ont toujours leur place. Et Jon riffe classe, sobre, mais efficace. Ok pour les retrouvailles.

Le seul truc qui ne change pas, c'est que le single avant coureur est loin d'être la pièce de choix. Même si "Superhero" avait bien calmé les foules, il se noie dans un album beaucoup plus complexe qu'il n'y parait aux premières écoutes. Et là, comme ça, objectivement, avec des heures de bercement doux ou pas dans les oreilles, je peux dire une chose. Sol Invictus n'est peut être pas votre album le plus expérimental/novateur/risqué (biffez les mentions qui vous dérangent), mais il fait incontestablement partie de vos plus grandes réussites, et pour l'instant, mérite amplement sa place aux côtés d'Angel Dust.

Le recul, les expériences perso, l'âge, les envies qui changent, la hype qui s'est dispersée, tout à joué. Rien n'a été laissé au hasard on le sent, et pourtant, ce disque sonne frais, neuf, enthousiaste osons le dire. Ce qui - malgré leurs qualités intrinsèques indéniables - était loin d'être le cas de vos deux derniers longs. Billy, en s'arrogeant la supervision de l'ensemble, à fait du bon boulot. Le tout est cohérent, d'un clair obscur délicieux, et les morceaux, même si certains restent immédiatement identifiables, prennent du temps à se dévoiler.
Première très bonne idée, le format court. Pas de remplissage, pas de liste interminable et de coda à rallonge pas forcément inspirée, Sol Invictus est court et concis. Deuxième bonne idée, la production. Mais ça c'est une constante chez vous, je n'ai jamais connu un groupe qui soit capable de trouver LE son correspondant à l'atmosphère idoine sans jamais se planter. Et aujourd'hui, ça n'arrivera pas plus qu'hier.

Troisième bonne idée, la créativité. Mais était ce utile de le préciser ? Oui, parce que rien n'était sûr. On retrouve ce qui fait votre unicité dans ce travail décidemment très collectif. On pouvait craindre que vos excursions en solo ne déteigne sur votre boulot, mais vous avez su encore oublier qui vous étiez pour vous souvenir que vous étiez ensemble. Et ensemble, vous êtes sans contestation possible un des meilleurs groupes du monde.

Vous vous imaginez bien cher(s) lecteur(s), que je ne vais pas m'amuser à faire du track by track, pour ça, démerdez vous. D'une parce que je n'ai pas envie, de deux parce que vous n'en avez rien à foutre, de trois, parce que ce serait une insulte envers le travail accompli.
De quatre, parce que cet album est court, hermétique et pourtant clair, et que je ne m'étendrai pas sur trois ou quatre pages. Nous avons tous - fans - une relation particulière avec FNM, la mienne est ce qu'elle est, et je ne prétend pas connaître la votre. après tout, une histoire d'amour, même à plusieurs, se perçoit différemment.
Tout ce que je vais faire, c'est vous dire ce que j'ai préféré, comme ça, pour le moment, parce qu'avec le temps, ça changera, forcément.
"Superhero", parce que c'est le seul titre qui se rapproche du passé. C'est instinctif, viscéral, et immédiat. Mais pas que. "Black Friday", parce que c'est roublard, nonchalant, que le refrain éclate comme une bombe, et parce que le chant de Patton sur la basse de Billy c'est hyper sexy.
"Rise Of The Fall", parce que je n'ai toujours pas compris ce que j'ai entendu. Parce que ça a des relents d'Angel Dust, parce que c'est biscornu, et parce que les arrangements, les cocottes de guitare et cet accordéon qui s'exténue dans le lointain, ça m'a branché, vraiment.
Et puis "Matador", parce que ça symbolise à merveille l'osmose entre ces mecs qui à la base sont tout sauf des potes. Six minutes et des poussières, les cordes de Billy qui brillent et qui grondent, la voix de Mike qui s'envole comme avant dans les nuages, les plans qui s'enchaînent comme s'ils avaient fait ça toute leur vie, la guitare en arrière ET en avant plan, et quelques délicates touches synthétiques. Merde, c'est grand, c'est beau, ça ne sent pas le sable chaud.

Surprise You're Dead/From The Dead. Marrant la boucle non ?

Je finira vite et easy (like a sunday morning). T'as chanté avec les DILLINGER Mike, tu t'en souviens bien sur. Mais sans déconner, t'avais pas dit ça par hasard alors. You're the best thing that we ever had...



Ajouté :  Jeudi 04 Juin 2015
Chroniqueur :  Mortne2001
Score :
Lien en relation:  Faith No More Website
Hits: 6428
  
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