Certains commencent leur semaine par un lundi de travail. Pas de bol, c'est comme ça. Pour d'autres, dont moi, le lundi est un jour chômé. Et si la plupart des gens commenceraient doucement, café, télé, glandage en règle dans le canapé, je préfère nettement y aller carrément parce qu'après tout, demain c'est mardi, alors autant y aller à fond dès le début.
Ok, donc lundi matin, petit tour sur mes blogs préférés, à chercher des nouveautés, on teste deux, trois trucs, non, la conviction n'y est pas. Et puis, à force de fouiner, on tombe sur un nom bizarre, mais dont la mention n'est certainement pas anodine, puisque je la retrouve sur ma source favorite. On prend le truc, on écoute, et paf. LE truc à découvrir un lundi matin pour avoir la force d'affronter les quatre jours à venir sans avoir envie de mourir.

Mais qu'ai je donc trouvé en ce lundi matin plutôt ensoleillé ? Un truc court, rapide, bien méchant, et qui nous vient du nord du nord de l'Amérique. Vancouver, si bien chanté par notre Véronique nationale, abrite en effet une cohorte de vilains qui se complaisent dans la violence musicale, pour notre plus grand bonheur. Et ce soir, cette belle cité portuaire à l'honneur (ou pas), de nous présenter un de ses fleurons, distribué par un label estampillé DIY local, OAF. OAF, c'est du pur, du brut, du qui fait mal au gosier, en gros, une boisson d'hommes comme on dirait. En deux mois, ils se sont payé le luxe de sortir deux démos que j'ai découvertes ce matin, et je dois avouer qu'ils envoient la sauce avec une violence et une conviction rares.

OAF, c'est l'essentiel, on s'accroche à la racine, et on ne la lâche pas. Dotés d'une production incroyablement épaisse et grasse, les mecs s'en donnent à coeur joie et nous balancent un Hardcore Punk très métallisé qui ne fait preuve d'aucune décence ni retenue. Quatre morceaux, tous sous la barre des deux minutes, une inclinaison naturelle à foncer tête baissée, à ne pas s'embarrasser de breaks inutiles. En écoutant ces quatre saillies impitoyables, je me suis pris à penser à un melting-pot de références connues, comme des patchs fièrement cousus sur un perf ou une veste en jean élimée, arborant fièrement les armes d'AGNOSTIC FRONT et de DISCHARGE. La furie street rage des premiers, le son et la production massive des seconds, et leur approche métallique d'un style plutôt sec à la base, tout est dit et tout est là.

Difficile de faire un choix, d'autant plus que l'éventail proposé est bref, très même (à peine six minutes, soit un seul titre en langage Metal de base). Mais ça tombe bien, parce que le choix, ils ne vous le laissent pas. Enfin si, un peu en quelque sorte. Si les trois premiers morceaux passent dans un cauchemar à une vitesse hallucinante, "Jock Parade" change un peu la donne, et reste coincé sur un up tempo soutenu par un riff gluant, laissant parfois la place à des crises de folie délirantes. Le reste ? Speed, dru, agressif, et assez étrange dans son traitement. Si la donne est clairement Punk dans son éthique, on ne peut s'empêcher de penser qu'avec un traitement sonore plus clair et moins fouillis, la chose aurait pu flirter avec le Thrash ou le Crossover. Pour vous dire, en allant un peu plus profond que la surface, j'ai eu le sentiment par moments que cette démo aurait pu, à une autre époque, être signée par les FEARLESS IRANIANS FROM HELL ou un EXCEL parti dans un side project Hardcore moins léché.

Il n'en reste pas moins qu'en à peine plus de cinq minutes, les OAF signent une démo qui donnent vraiment envie de les entendre sur une durée un poil plus longue. C'est brutal, goguenard dans le chant, clair dans les riffs, vraiment méchant sur la rythmique, et c'est juste... bon.<br< Oui, pas la peine de couper les cheveux en quatre, cette démo des Canadiens est un must.
Et c'est parfait pour un lundi matin qu'on ne souhaite pas improductif. "I Don't Like Mondays" chantait ce vieux Bob G. ? Moi, tant que je tomberai sur des trucs comme OAF, je les aimerai bien.