- Salut, tu connais KING OF THE NORTH ?
- Le seul roi du Nord que je connaisse, c'est Rob Stark et il est mort dans "Les noces sanglantes" !
- Je ne te parle pas de Game of Throne mais de Hard Rock australien...
- Ah, non merci, encore un énième gang qui marche dans les traces d'AC/DC !
- Tu n'y es pas du tout, KING OF THE NORTH est un duo avec un batteur et un guitariste !
- Ah ouais, super original dis donc. Et c'est quoi la différence avec les WITHE STRIPES, les BLACK KEYS et ROYAL BLOOD ?
- Alors d'abord, ROYAL BLOOD c'est un bassiste et un batteur. Mais ce qui différencie KOTN de ces autres groupes, c'est qu'ils ont trouvé une technique pour sonner à deux comme s'ils étaient cinq sur scène.
- Ouais, ben çà aussi je sais comment on fait: on prend des pré-amp ou bien on cache un musicien de support backstage !
- Ils n'utilisent pas de pré-amp, ne font pas jouer d'autres musiciens qu'eux et garantissent que tout ce qu'ils font en studio, ils sont capables de le reproduire sur scène. C'est le guitariste, Andrew Higgs qui a inventé une technique qu'il appelle "la guitare trois en un". Il utilise une pédale loop pour superposer les séquences musicales. Je l'ai vu faire en live, c'est bluffant. Le guitariste enregistre successivement les différents pistes, enrichissant sa mélodie couche après couche. Une fois que la toile de fonds rythmique est complète, il tisse dessus sa propre partition. On oublie bien vite que les musiciens ne sont que deux.
- Ok, mais la pédale loop a été inventée pour çà, donc on ne peut pas dire que çà soit une innovation majeure !
- Non, tu as raison. Ils n'ont inventé ni la pédale loop, ni le power duo batterie / guitariste, mais çà n'a pas beaucoup d'importance. Ce qui en a en revanche c'est que Sound the Underground, leur debut album, vient de sortir en France chez Bad Reputation et que c'est un super bon son. Un Hard Rock très influencé par LED ZEP, BLACK SABBATH et KYUSS.
- Tu m'intéresses là !

Les australiens de KING OF THE NORTH, on a vraiment très envie de les voir jouer dans nos contrées. Ils ont ouvert pour UNIDA en Australie et John Garcia leur aurait dit un soir "Vous savez quoi les gars, çà va être super dur de passer après vous". Et c'est vrai qu'ils sonnent pas mal comme un mix entre LED ZEP pour la batterie et l'agressivité de la guitare et KYUSS pour le groove, les mélodies et le chant. C'est frappant sur "Surrender", "Take It Or Leave It" ou "Wanted".
Le défaut inhérent, c'est que les influences ne sont pas très fondues. On reconnaît clairement les emprunts.
Mais on dira que c'est un défaut excusable pour un premier album. Et puis c'est vraiment la seule chose à déplorer. Pour le reste, les deux australiens mettent la barre très haut en terme de réalisation et d'ambiance. La production est au poil, très propre. Toutes les chansons sont accrocheuses, les ambiances sont variées, les paroles recherchées, comme celles de "Take It Or Leave It". La chanson parle de la passion pour la musique et les faux semblants, le chanteur explique à sa copine comment il voit la vie "Sorry to desapoint you, cause I ain't no Rock Star, I'm Just a guy who songs and play guitar. You won't find me with the latest haircut, you won't find me me in ya fancy clothes. Cause I can think for myself and I do just what I want".

Pour faire la synthèse, le Hard Rock old-school n'est pas mort. Il survit dans la musique de groupes qui arrivent à en retirer les influences positives et y ajouter leur touche bien à eux. KOTN n'a pas inventé le loop ni le power duo mais ce qu'ils proposent vaut qu'on y consacre une oreille.