ANSOTICCA (nl) - Rise (2010)
Label : Rockfeld Records
Sortie du Scud : 5 novembre 2010
Pays : Pays-Bas
Genre : Gothic Metal symphonique
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 60 Mins
Finalement, de quoi on se plaint ? De la recrudescence des groupes de Gothic Metal qui s'engouffrent dans la brèche easy-listening ouverte par EVANESCENCE et qui surfent sur la vague de la popularité métallique de NIGHTWISH ? Oui, c'est notre droit. Et oui, un paquet de formations font effectivement dans le Gothic Metal décongelé au micro-onde, d'où notre méfiance. Mais quand éclot une fleur aussi délicate qu'ANSOTICCA, finalement, de quoi on se plaint ? Car entre l'indigeste et l'engouement, il n'y a parfois qu'un pas et aujourd'hui (ou plutôt hier), cette formation originaire des Pays-Bas et désormais installée à Berlin (deux terres pas franchement hostiles à leur confort stylistique) n'est pas tombée dans le panneau saturé de la surenchère sympho-guindée. Mieux encore, Rise s'est planté dans le décor avec une autorité que lui accorde généreusement son déroulement impeccable.
Assumant sans sourciller son appartenance à l'univers Gothic Metal à chanteuse, ANSOTICCA joue sur ce tableau avec une sérénité qui frôle l'arrogance. Le faste pompeux de leur introduction épique "A New Dawn" n'est pas qu'un leurre, il symbolise à lui tout seul l'ambition et l'appétit gargantuesque de ce quintet qui va faire de son premier album une épopée mystique au royaume des songes. Rise invite à la rêverie sans forcer l'imagination grâce principalement à trois atouts majeurs dont l'équilibre se révèle imparable. Premièrement, comment ne pas évoquer la prestation de Carie Van Hedden ? Entre la puissance vocale de Cristina Scabbia (LACUNA COIL), la pureté de Sharon den Adel (WITHIN TEMPTATION) et la justesse technique de TARJA (ex-NIGHTWISH), voilà une chanteuse multitâche dont les envolées lyriques raviront ceux qui croient encore en l'existence de sous-genres à l'intérieur même du Gothic Metal. Deuxièmement, citons les guitares, étonnamment martiales, fédératrices, mises en avant ("Endless Sacrifice", "Open The Gates"). Ça ne va pas très vite, mais qu'est ce que ça joue fort ! Troisièmement et pour finir, soulignons le travail de création de celui qui magnifie chaque riff, chaque accord, chaque moment : le claviériste Maarten De Vries. Si Rise contient tant d'hymnes, c'est assurément grâce à son sens de l'orchestration qui enrobe les morceaux dans un nappage d'une brillance miroir. Presque parfait sur la forme, cet opus l'est tout autant sur le fond puisqu'ANSOTICCA enchainera tube sur tube jusqu'à la fin. Encore plus épique, encore plus grandiloquente, une composition comme "Our Time" qui sonne pratiquement le début de la fin de l'album est tout aussi passionnante qu'une "Heaven Burns", preuve s'il en est qu'après de longues minutes passées en leur compagnie, on découvre encore et encore de nouvelles facettes de leur personnalité à l'endroit même où les autres souvent s'arrêtent de jouer. Seule grosse fausse note aux allures d'exception qui confirme la règle dévoilée dans ma phrase précédente : "Willing To Believe", l'incontournable balade mièvre toute de pianos et de douceur vêtue. Zzzzzzzzzz.
On remarquera Rise plus qu'un autre, c'est l'évidence même. Et quelle juste récompense pour ce groupe qui, pour un premier full-lenght, a fait preuve d'une constance rare, d'une créativité bluffante, réussissant presque à nous faire oublier les traditionnels clichés qui reviennent comme des lames de fond à chaque arrivée d'un nouveau joueur. Entre dramaturgie, musique symphonique et Metal discipliné, ANSOTICCA n'a pas choisi la simplicité, et les faits lui donnent entièrement raison.
Ajouté : Vendredi 20 Mars 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Ansoticca Website Hits: 6274
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