"Le groupe WALNUT GROVE DC vient tout récemment de sortir son premier album dans une veine Stoner/Metal/Hardcore qui dépote !"
Du Stoner Hardcore ? çà sent un peu le mariage contre nature pour attirer à la fois amateurs de Stoner et les coreux. Cette punchline m'a rappelé une phrase de Clem, de TEXAS CHAINSAW DUST LOVERS à propos du Stoner en France : "Les histoires de cases, d'étiquettes et de styles sont une vaste blague la plupart du temps, notamment dans le Stoner. Ce genre est devenu un vrai fourre-tout. Surtout en France où il y a beaucoup de gens qui ont pas très bien compris ce que c'était".
Certes. Mais il ne faudrait pas non plus considérer le Stoner comme un coffre dont on aurait perdu la clé. Après tout, KYUSS a splité il y a plus de 15 ans et la longévité d'un courant repose aussi sur son évolutivité... C'est donc plus expectatif que dubitatif que j'ai écouté le dernier effort de WALNUT GROVE DC. Et j'ai constaté que le mariage des deux genres n'est pas antinomique et qu'avec les rochelais, la mayonnaise prend même diablement bien.
On part sur une base musicale Stoner avec des grosses guitares saturées, une rythmique qui pèse des tonnes et un chant Hardcore en screaming très agressif. On pense à MUDWEISER ainsi qu'à L'Epreuve Du Contraire, de LOFOFORA mais surtout à COFFIN ON TYRES dont le deuxième album, Erase, propose une expérience musicale de même nature.
Les quatre furieux de WALNUT GROVE DC vont, tout au long des 7 pistes de leur deuxième EP, égrener cette sonorité badass grâce à deux guitares, une basse et une batterie. Des musiciens, la quarantaine radieuse, plutôt blanchis sous les harnais. La recette du groupe c'est des intros catchy, des dialogues de guitares bien gaulés, des gros riff trapus et une structure narrative classique comportant : refrain, couplet, pont. Bref, ce n'est pas l'album qui va révolutionner le Metal, mais ce choix a le mérite d'être efficace et pas trop casse gueule. Le projet souffre d'un mix qui fait un petit peu trop de place à la rythmique. Elle a tendance à écraser le reste de l'instrumentation. Par exemple sur "Too Much Lies", le solo de guitare est quasiment en sourdine, il faut tendre l'oreille pour bien en profiter. Ce n'est pas systématique et à l'inverse, sur "In God We Trust" qui est le morceau le plus marquant de la galette, le mur rythmique épais reste bien sagement derrière avec les variations de guitare dessus et au sommet le cri éraillé d'un frontman qui gueule ses lyrics avec hargne.
Si le CD s'écoute d'une traite sans lassitude, force est de constater une certaine répétitivité dans la tracklist. Tous les titres sont sympas, mais ils se ressemblent beaucoup trop. Et si on retiendra plus particulièrement "In God We Trust" qui sort du lot, tant par le thème que par la réalisation, les six autres pistes sont une déclinaison du gros son développé par le quartet. La musique Stoner, le chant Hardcore et une structure narrative classique. Pas désagréable. Mais pas mémorable.