IRON REAGAN (usa) - The Tyranny of Will (2014)
Label : Relapse Records
Sortie du Scud : 15 septembre 2014
Pays : Etats-Unis
Genre : Punk Hardcore
Type : Album
Playtime : 25 Titres - 33 Mins
Alors que j'étais tranquille chez moi à déguster un Mister Freeze Banane verte/ciboulette, je laissais mon esprit vagabonder, comme d'habitude. Je me félicitais du retour en force de TOKYO HOTEL, après avoir célébré celui de KYO, et me disais que le Rock ne se portait pas si mal en fait. Les tongs aux pieds, un poster de Camping avec Franck Dubosc sous les yeux, j'appréciais la vie et mon short Waikiki. Après tout, j'aime les saucisses, les merguez et les soirées pastis, je m'en suis mis plein la panse cet été, j'ai dansé comme un fou sur "Tu Pues du Cul" de Francky Vincent, alors la vie est belle. Pourquoi se prendre la tête ? Allez, je vous laisse, y'a Touche pas à mon Poste qui va commencer. Et ça me fait trop rire...
Pause (rires gras en arrière plan, dialogue : "Qu'est ce qu'il est con ce Hanina!!!", "Ah putain, ouais, il a encore fait semblant de péter!!!!", rires très gras en arrière plan). Interruption.
Pardon, désolé, mon cousin a encore taxé mon PC. Quel crétin... Non mais sérieux... Des tongs ?????
Allez soyons raisonnable. Bon OK, j'aime bien "Tu Pues du Cul", mais quand même... Mais je ne suis pas là pour vous parler de ça, mais d'autre chose. Un truc tout con, mais qui m'a rendu heureux, pendant une bonne demie heure. Non, pas Cyril Makuna qui parle de slip. D'un truc plus proche de nous, genre un album de Punk Hardcore super bien foutu...Voyez un peu le machin ?
Si le style vous sied, et si le Crossover bien velu est votre tasse de thé, vous devez déjà vénérer MUNICIPAL WASTE. Si tel n'est pas le cas, sortez immédiatement. Si vous êtes encore là, laissez moi alors vous préciser que IRON REAGAN n'est rien d'autre que la rencontre entre Landphil Hall et Tony Foresta de MW et quelques autres imbéciles heureux fans de boucan et parpaings de douze, comme Mark Bronzino (Kicking Spit, ANS), Ryan Parrish (Darkest Hour), et Rob Skotis (Hellbear). Donc, par un simple système d'équation du premier degré, vous aurez deviné que le side project de tous ces animaux ne pouvait donner autre chose qu'une joyeuse ménagerie Core bien bordélique, ce qui justement est le cas.
Car The Tyranny of Will, disons les choses telles qu'elles sont, n'est rien d'autre qu'une cour de récré géante dans laquelle se retrouvent tous les cancres de la classe, un genre de Breakfast Club pour tarés congénitaux qui ne peuvent pas s'empêcher de faire la foire. Certes, on connaît depuis longtemps le pedigree des trublions de la décharge municipale, et leur aptitude à coller des beignes au premier intello qui passe. Mais ce qu'on ignorait, c'est qu'une fois en bande, la tournée de bouffes allait dégénérer en lynchage organisé, autour du cadavre encore fumant d'un pauvre drille passé là par hasard. Fuyez fans de COLDPLAY !!! Outre leurs références personnelles, déjà bien cacophoniques, le joyeux quintette a aussi pensé à mettre dans son cartable un bon dico de Punk Hardcore, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils le connaissent par coeur ! Tout ici respire l'authenticité du Crossover des années 80/90, la production des années 2000 en sus. Ca cogne, ça fait mal, mais on en redemande.
Outre la voix si particulière et charismatique de Tony Foresta (dont le timbre rappelle souvent les intonations juvéniles de Dave Baumann d'ACROPHET), frontman indispensable, on retrouve toutes les composantes nécessaires à la pratique d'un Hardcore de bon ton, tendance Speedcore, soit une rythmique solide, versatile et tonitruante, des soli torchés vite fait, des choeurs guerriers à la MADBALL / AGNOSTIC FRONT, et surtout, des riffs, des tonnes de riffs efficaces et simples, qui s'incrustent comme un pain dans la gueule et laissent la tronche déformée. Et ce, dès le premier titre éponyme qui met les choses aux poings.
Si le groupe privilégie bien évidemment les flambées limite combustion spontanée (on plane rarement au dessus des deux minutes), ils ne crachent pas sur un massacre Heavy du meilleur cru, et le manient à merveille. Ils n'hésitent pas non plus à pratiquer le vol en piqué bourre pif en plein dans le groin en flirtant dangereusement avec les limites de vitesse ("Bet On Black" qui aurait fait enrager D.R.I, "Glocking Out", plus CRYPTIC SLAUGHTER que nature, "Patriotic Shock" si lumineux qu'on s'en veut de ne pas y avoir pensé avant), ne crachent pas sur une ou deux blagues de potache (les douze secondes lapidaires de "Your Kid's An Asshole", plus ANAL CUNT qu'une diarrhée, "Consensual Harassment" pamphlet débile ET jouissif), mais la plupart du temps, foncent pleine bourre debout sur leur skate pour pourchasser les petits malins qui essaient de leur échapper.
Mais aucune issue ici, et les malheureux ne s'en sortent pas indemnes. Les hymnes ne manquent pas, on peut même affirmer sans exagérer qu'il n'y a quasiment que ça, même lorsque la bande tombe dans l'explication sérieuse et développée (le très Heavy "Four More Years", plombé et décapant avec ses guitares couinantes). Mais rassurez vous, la majorité de l'album est constitué de saillies furieuses, de chant exalté, de rythmes déchaînés, de quoi s'occuper pendant les dix minutes de la pause dans jamais freiner. Là n'est pas le but !
En gros, et sans jouer les vieux profs qui ont tout vu tout lu, The Tyranny of Will est tout ce qu'un album majeur de Crossover doit être. Ludique, efficace, et qui fait les choses à fond, avec application, mais sans se prendre au sérieux. C'est une blague drôle, courte, qui laisse l'assemblée sur les genoux, et une sale envie de claquer tout le monde sans laisser de pansements pour s'excuser. C'est LA tuerie de cette rentrée, et Dieu sait pourtant si les super groupes ont l'habitude de se ramasser sur le gravier dans les grandes largeurs. Mais là, que voulez vous, même en réécoutant la copie des dizaines de fois, je ne lui trouve toujours aucun défaut.
Et en ce cas, mon instinct originel d'enseignant prompt à prendre en affection les cancres intelligents prend le dessus. Et c'est donc logiquement que j'accorde la note maximale à ces trous du cul que j'adore.
Monsieur le proviseur Relapse, vous pouvez être fiers de vos rejetons. Ah les enfoirés, ils remettent ça !!! Lâchez ce rouquin bordeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeel !!!!!
Ajouté : Mercredi 28 Janvier 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Iron Reagan Website Hits: 6116
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