TACKLEBERRY (FRA) - Tackleberry (2014)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 18 février 2014
Pays : France
Genre : Stoner
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 44 Mins
Comme on se retrouve ! Le 11 avril 2013, je découvrais TACKLEBERRY à l'Opa Bastille à PARIS partageant l'affiche avec YET et CAPTAIN AMERICANO. Un plein d'énergie déjà ! avec des titres comme "Kicking", "Defenceless", "Liberty"... Quelle meilleure introduction à cette chronique que d'aller zieuter le live-report paru à l'époque sur notre webzine Metal-Impact !
Le navire aurait pu sombrer après les turbulences qui ont affecté le line-up. Romain Petit, guitariste, a dû prendre le micro pour l'enregistrement de l'album suite au départ de Thibault, chanteur originel. Sitôt fait, Nico à la basse, et Charles, batteur, mettent les voiles à leur tour, la galette à peine refroidie.
Un coup à démâter.
Heureusement que le rhum embarqué à bord est de qualité, ça requinque son monde !
Romain et Guillaume écument les obscures tavernes du port, ils retrouvent bien vite Antoine, un compère du temps de MEDLAR FOR WEASEL et le sauve in extrémis d'une cirrhose ravageuse. Karim, nouveau batteur, ne trainera pas longtemps sur le pont, avalé par une vague à tribord. Alors, si vous tapez sur des bambous, et si vous voulez être numéro 1, envoyez votre candidature à TACKLEBERRY. Trop tard ! Raphael s'est pointé...
Au milieu de ces embardées, l'équipage du TACKLEBERRY nous envoie une salve, sans coup de semonce, dans un déluge d'étincelles avec un CD éponyme Tackleberry qui sent la poudre.
Que toutes ces métaphores maritimes ne vous induisent pas en erreur quant à l'artwork de l'album ! la pochette n'est pas à l'image d'un Poseidon de DAGOBA, mais plutôt celle d'une vision post-apocalyptique industrielle illustrée par Jean-Yves Coulaud, de l'encre coule dans ses veines... si ce n'est du bitume liquéfié ! Un robot assis sur un amas de ferrailles désarticulées y plante un drapeau en lambeaux, de chair ! Une mascotte qui peut augurer le Freddy de TACKLEBERRY.
"Comatose Overflight" s'annonce comme une ode à la vie, texte de Romain, texte qui lui est très personnel. Sur l'outro du morceau, le jeu de la batterie a tout d'un rythme cardiaque déclinant pour se muer en un silence, silence d'un encéphalogramme plat. Thanatos a encore sévi !
Le titre suivant "Defeat Dance" annonce la couleur de l'album, de l'énergie en barre, de la spontanéité comme de la dynamite à mèche courte, parfaite illustration de la prestation scénique du combo. Le chant se démarque par son côté vindicatif, plein de hargne, en phase avec les propos de l'album, en phase avec l'univers musical du groupe appuyé par le jeu incisif des guitares, bordé par une rythmique implacable. La réverbération sur la voix donne de la profondeur au chant.
Avec "The Last Chance" on replonge dans un texte sombre, sombre mais jamais désespéré car au loin vacille toujours cette petite lueur d'espoir, celle de la lampe tempête portée à bout de bras contre vents et marées.
Quand le temps n'est pas compté, comme pour les 7 minutes 51 durée du titre "Red Fields", TACKLEBERRY soigne les arrangements, avec des breaks, mid-tempo, soli, ... pour nous transporter sur un rythme obsédant.
Si le groupe persiste à vouloir s'émanciper de l'étiquette Stoner qui leur colle parfois trop à la peau, il faut avouer que le morceau "Tackleberry" est bien connoté dans le genre, tous les ingrédients y sont réunis, et nous sommes nombreux à nous en délecter, à voir tous ceux qui emplissent la "Valley" lors du rendez-vous annuel du Hellfest.
Ce qui est appréciable avec ce premier album, c'est de constater que TACKLEBERRY a voulu échapper à l'enregistrement direct en mode live, en soignant l'écriture et les arrangements sans sacrifier à l'énergie dont ils font preuve dans leur interprétation sur scène. On acquière déjà une certitude, celle d'un groupe qui ne s'est pas contenté d'une solution de facilité, celle de la première prise pour faire authentique. J'en veux pour preuve le morceau "Black Lodge" qui, avec ses notes cristallines sur des riffs pachydermiques, est gage d'originalité et d'un esthétisme soigné. TACKLEBERRY, un éléphant dans un magasin de porcelaines qui nous gratifie d'un strike au milieu d'un jeu de quilles.
"Paranoïd Crusader" tourne en boucle dans notre tête, le single par excellence, régalez-vous de cette version CD ou chargement MP3, en boudant volontiers la vidéo du Hangar à Ivry qui ne rend pas justice à ce morceau.
Une intro plombante nous accueille avec "the Damage Is Done" relayée par un mid-tempo nous interdisant toute fuite en avant, gagné par les vrombissements de la basse.
En guise d'épilogue, le titre "Freedom State" nous hache menu par son intro affutée qui passe bien vite le relais à une ambiance syncopée en retrouvant le chant de romain en écorché vif.
En résumé, avec cet album, TACKLEBERRY, ces fous de la gâchette, visent leur cible en plein dans le mille, ça sent la poudre et le sol est jonché de douilles... les funestes corbeaux de Noir Mécanique survolent la zone...tous aux abris, le casque sur les oreilles à écouter Tackleberry pour un freedom state, un monde meilleur...
Ajouté : Dimanche 30 Novembre 2014 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Tackleberry Website Hits: 7734
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