BLOODLINE (se) - Werewolf Training (2003)
Label : Selbstmord Services
Sortie du Scud : 20 octobre 2003
Pays : Suède
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 42 Mins
Au rayon des all-star bands qui avaient tout pour plaire mais qui ont finalement capoté, BLOODLINE tient une place centrale. Qui aujourd'hui pour se souvenir de ce premier album et de ses intentions diaboliques ? Même le récent Hate Procession et son line-up autrement plus cohérent n'aura pas fait date. Au bal des rendez-vous manqués, aussi appelé Werewolf Training, on retrouve à l'accueil un visage bien connu de la scène scandinave : l'aussi immense que détestable Nattefrost de CARPATHIAN FOREST. A ses côtés, l'Italie d'ABORYM est fièrement représentée. Par Nysrok Infernalien d'abord. Par Set Teitan 131 ensuite, lui qui a tenu la guitare sur un certain Reinkaos (DISSECTION). Enfin, n'oublions pas de mentionner Sasrof de DIABOLICUM et Nigris, celui qui s'est retrouvé là par simple copinage. Les éléments sont réunis, la crème de la crème est prête à en découdre. Alors pourquoi Werewolf Training est-il aussi dispensable ? Eléments de réponse.
Commençons par le commencement. Un morceau éponyme long de neuf minutes broyé par des samples réguliers. Jusqu'ici, rien d'anormal, surtout que Nattefrost est dans le coup. Par contre, ça se gâte sérieusement à l'arrivée de ces claviers nébuleux, presque aussi terrifiants que la bande-son du "Château de Bowser" dans Mario Kart Double Dash. Ceux qui tombent toujours dans la lave en fusion en essayant de choper le raccourci vers la fin savent à quel point cette musique peut énerver ! BLOODLINE n'en manque pas une pour ses grands débuts ! Non seulement c'est long, mais en plus c'est plat et pénible. Certes, on peut difficilement trouver plus stéréotypé que ce Black Metal composé par des gens qui ont été importants jadis pour la scène, mais le propre de ces fins créateurs n'est-il pas justement de savoir se renouveler à partir de rien ? Ici, on a rien mais pour le renouvellement, on attendra. Dix-sept minutes précisément, le temps que "Retalation" se mette en ordre de marche. Avec sa basse vrombissante, son tempo Rock N' Roll, son excellent solo et cette friture permanente sur la ligne, on se retrouve plongé dans un bon vieux morceau d'HELLHAMMER. Très vite alors, on pense avoir trouvé le morceau phare de Werewolf Training et on n'a pas complètement tort. Tout au plus, "Retalation" pourra partager son titre honorifique avec "While The City Sleeps", qui aurait éventuellement fait bonne figure sur le Black Shining Leather de CARPATHIAN FOREST ou même sur le Volcano de SATYRICON pour l'esprit Black N' Roll des rythmiques. Mais quand cet opus revient brutalement sur terre, par l'entremise de la kitschissime "New Sodom" et de ses orchestrations gothiques qu'un NIGHTWISH n'aurait jamais osé imaginer, ou de la barbante "Inhale Thorns", alors on a vite fait de comprendre que toute la magie de cette œuvre limitée réside en deux-trois instants de grâce.
S'il y a une amélioration indéniable sur la fin, principalement inhérente à la durée de plus en plus courte des compos, on ne peut pas non plus dire que BLOODLINE nous fasse sauter au plafond. Ce premier album est très approximatif et c'est d'autant plus décevant qu'avec un line-up pareil, les paramètres étaient regroupés, les astres alignés. Comme quoi, les grands esprits ont beau se rencontrer, ils ne se comprennent pas toujours.
Ajouté : Mardi 09 Septembre 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Bloodline Website Hits: 7352
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