FOREVER IN TERROR (usa) - Forever In Terror (2013)
Label : In Demand Records
Sortie du Scud : 29 octobre 2013
Pays : France
Genre : Metalcore mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 48 Mins
Comme quoi, tout vient à point bla bla bla...
Alors que le successeur de The End était programmé pour le second semestre de 2012, et qu'on ne l'attendait pas franchement avec une impatience démesurée, FOREVER IN TERROR a eu la bonne idée de lui coller un an de retard et de remettre de l'ordre dans son jeu. Un répit pour nous, une bénédiction pour eux. Car pour ceux qui ne connaissent pas encore ces Américains, et vous êtes nombreux en dépit de mes articles désespérés, vous ne manquez rien. Enfin, c'est ce que je croyais. Jusqu'à ce que sorte ce troisième album éponyme, que comme d'habitude, je m'y intéresse par la force des choses et que comme d'habitude, j'en dise du mal. Ou pas tout à fait. Aussi surprenant que ça puisse paraître, après quatre années de cogitations diverses et de probables remises à niveau, ce groupe a décidé d'empoigner le Metalcore par le coltard, avec toute l'autorité que ne lui conférait pas Restless In The Tides et le non-moins prometteur "The Chosen One". Une paire de couilles, ça vous change un homme...
Mais le plus paradoxal dans cette affaire bizarrement emmanchée, c'est que pour la première fois, on peut coller une influence flagrante et légitime sur leur Metalcore, qui était pour l'heure dépourvu de muse, promenant son anus dilaté de chibres contagieux en bites souillées. Cette influence, elle s'appelle THE DEVIL WEARS PRADA, et si le refrain de "We All Die Young" n'est pas une main au jarret de "Rumors", alors c'est qu'il s'agit d'un formidable concours de circonstances. Entre riffs chaotiques, hurlements déchirants et chant clair lumineux, l'ombre de TDWP 2.0 (pas celle de l'ère Plagues) rôde comme une âme en peine sur ces compositions. Ce n'est pas du tout une passation de pouvoir, mais l'évidence consiste à dire que pendant que la bande à Mike Hranica décline ostensiblement, celle conduite par Chris Bianchi renaît d'entre les morts. L'énergie très adolescente de The End s'est muée en boule de feu au service d'une écriture plus réfléchie, plus organique aussi. Pour la faire court, quand tu écoutes, "Lakes Of Fire" ou encore "This Burden" (AS I LAY DYING like !), il y a cette noirceur philosophique atypique, cette détresse intellectuelle qui te saute à la gorge. Ce qui n'est pas si dramatique quand on sait qu'avant ça, conceptuellement, c'était le néant qui régnait. Je préfère largement les structures visqueuses de "Demons" aux orchestrations improbables de "Sunlight Sands". Et quitte à réfléchir un peu plus (ce qui ne va pas vous demander un effort considérable, ça reste du Metalcore), c'est sans déplaisir qu'on va se goinfrer des tumultueux "Flesh And Blood" et "Above The Ground". Il n'y aura finalement que la longue "A Pair Of Hearts" et son côté Blues-core, avec l'acoustique et les gémissements de fillettes, pour nuancer mon excitation, preuve que FOREVER IN TERROR n'est pas encore totalement débarrassé de sa personnalité caricaturale !
Vous serez peu nombreux à vous intéresser à cet album après la lecture de ce papier. Comme je vous comprends. Pour les quelques courageux qui feront cet effort (et je les remercie d'avance), il se peut que vous ne saisissiez pas de suite la pertinence de mes mots. Car après tout, FOREVER IN TERROR est un groupe de Metalcore tout ce qu'il y a de plus classique. Sauf que je suis leur parcours depuis Restless In The Tides, qui était précisément ma 16ème chronique, et que celle là est désormais ma 978ème. Permettez-moi donc de vous assurer que de s'abreuver d'un verre vide à un verre à moitié plein, ça ne passe par inaperçu, et ça fait une sacrée différence pour ces rescapés du désert.
Ajouté : Samedi 23 Août 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Forever In Terror Website Hits: 6280
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