NECRODEATH (it) - The 7 Deadly Sins (2014)
Label : Scarlet Records
Sortie du Scud : 13 mai 2014
Pays : Italie
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 41 Mins
Si l'Allemagne et les USA se sont taillé la part du lion dans les 80's question Thrash, quelques olibrius excentrés de la carte du tendre ont aussi joué leur joker. Il y eut quelques frenchies, des brésiliens, des anglais, des suisses, quelques rares slaves, mais aussi des italiens.
Comment oublier BULLDOZER et son démarquage furieux à peine déguisé d'un VENOM version atomique ? Ou des OS comme SCHIZO, NUCLEAR SIMPHONY et... NECRODEATH ?
Justement, puisque nous abordons le cas de ces derniers, autant y aller franchement, puisqu'ils viennent de sortir un nouvel album, classiquement intitulé The 7 Deadly Sins. NECRODEATH, c'est d'abord The Shining Pentagram, une première démo en 1985. Puis le premier album Into The Macabre, deux ans plus tard. Un autre, puis un split LP avant le... split ! Un hiatus de 10 ans, histoire de laisser passer les 90's, puis une reformation, comme beaucoup d'autres, à l'orée des années 2000. La moitié du line-up original ayant déjà disparu à cette époque, il n'est pas étonnant de ne retrouver en 2014 qu'un seul membre des débuts, le batteur Peso, qui aura donc joué sur tous les albums.
Si dans les années 80 NECRODEATH faisait figure de joyeuse bande d'allumés sans aucune limite (un peu comme BULLDOZER d'ailleurs...), les années n'ont rien arrangé, et leur Thrash nucléaire ne s'est en aucun cas calmé.
Les sept péchés capitaux si chers à David Fincher les ont ils inspiré ? En tout cas, avec neuf pistes pour sept péchés, les Italiens n'ont pas hésité à déborder, et c'est peut être là où le bât blesse...
Car même si ce disque franchit à peine la barre des quarante minutes, la lassitude guette assez rapidement, et ce, malgré une tentative de varier les tempi qui ne sauve pas l'ensemble.
Sans déjà chercher la petite bête, avouons quand même que l'album est de bonne facture. Mais l'enthousiasme déclenché par l'amorce "Sloth", qui ironiquement digresse sur la paresse à une vitesse hallucinante (qui rappelle d'ailleurs les moments les plus furieux d'ACCUSER) ne se confirme pas au fil des écoutes, et les riffs se répètent, les passages s'enchaînent, et semblent au bout d'un moment assez similaires.
Si dans les années 80 ce genre de Thrash extrémiste était une marque de fabrique vous permettant de vous différencier des groupes plus mesurés, l'eau à coulé sous les ponts depuis, et ce genre d'approche ne suffit plus.
J'ai eu la sensation au fur et à mesure des lectures de me retrouver confronté à des éléments autrefois proposés par les hystériques PROTECTOR, notamment au niveau de la rapidité d'exécution qui semble parfois verser dans le chaos, par les non moins fameux EXHUMER, en moins calqué SLAYER, ou même si j'ose aller un peu loin, par ATROPHY, pour cette façon d'aborder le mid tempo. Alors certes, "Graveyard of the Innocents" à cette folie débridée qu'on retrouvait chez les groupes de Thrashcore d'antan. Certes, "Lust" aborde tous les aspects du Thrash contemporain et sa puissance mâtinée de mélodies acoustiques est séduisante.
En effet, "Greed", tout au long de ses sept minutes montre tout le potentiel d'un groupe très capable sur un format plus long, mais lorsque les pistes se succèdent d'une traite, il devient difficile d'isoler une partie plutôt qu'une autre, et loin d'homogénéiser l'effort, cet état de fait rend l'ensemble hermétique, répétitif, et roboratif au final.
Alors bien sur, vous me direz qu'il s'agit de Thrash, et sous une de ses formes les plus violente. Je ne saurais vous contredire, et si vous piochez un titre par ci par là, The 7 Deadly Sins saura vous contenter. Mais il illustre à merveille toute la distance qui sépare un groupe créatif de premier plan, et un groupe qui n'a jamais pu quitter la seconde division, par manque d'opportunisme. Si NECRODEATH n'a jamais rien signifié d'autre qu'un groupe sympathique que l'on écoute de temps à autre, la raison semble évidente ici. Et même l'utilisation poussé de ta cloche (à la manière d'un ACID REIGN) Peso ne changera pas les choses.
A vous de voir. Si vous aimez vous éclater sans être trop pointilleux, ce nouvel effort de NECRODEATH pourra faire l'affaire. Moi je retourne écouter BULLDOZER. Parce qu'Ilona, c'était vraiment la meilleure après tout.
Ajouté : Dimanche 27 Juillet 2014 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Necrodeath Website Hits: 10686
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