SONIC STATION (se) - Next Stop (2014)
Label : Avenue Of Allies
Sortie du Scud : 23 mai 2014
Pays : Suède
Genre : AOR
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 52 Mins
Vous savez tous que je suis un indécrottable romantique. Moi, les oiseaux, les fleurs, les petits lapins, c'est mon truc. J'aime le bisous, les câlins, les dîners romantiques, les mariages en grandes pompes et le lait au sirop. Je déteste la violence, la méchanceté, et les gens qui disent des choses pas gentilles. Au fond, il y a une midinette en moi qui ressort régulièrement, cherchant les bons sentiments et les attentions douces. Je cherche à cacher cet état de fait en écoutant du Black Metal, en regardant des films d'horreur qui font peur, et en m'habillant en noir, mais personne n'est dupe.
Et je vais encore vous en donner une preuve aujourd'hui. Parce qu'il fait beau, parce qu'on est dimanche, et j'adore le dimanche.
J'ai découvert aujourd'hui le second album de SONIC STATION, Next Stop. Un peu par hasard d'ailleurs. Mais le hasard faisant bien les choses, il s'avère que ce LP était exactement ce que j'avais envie d'écouter aujourd'hui. D'où le partage via cette chronique.
SONIC STATION, c'est le bébé d'Alexander Kronbrink, guitariste/compositeur suédois fou de son West Coast US. Accompagné d'une multitude de musiciens, ses albums au son léché revisitent l'Amérique mélodique des années 80, qu'il adapte aux exigences du 21ème siècle, sans trahir leur essence première.
Si son premier essai éponyme avait encore un goût un peu trop sucré, s'il donnait trop le sentiment d'avoir été le fruit d'une réflexion personnelle unique, Next Stop rectifie le tir et homogénéise le propos. On a cette fois ci le sentiment que l'enregistrement a bénéficié d'un effort de groupe, et non de la créativité d'un seul homme. Même si cette impression est illusoire bien sur.
Pour vous situer la démarche d'Alexander, SONIC STATION suit plus ou moins le même principe qu'ALAN PARSONS PROJECT. Avec ses chanteurs choisis à dessein pour s'adapter à chaque titre, son roulement de participants extérieurs, les analogies sont flagrantes, mais restent un souci de gestion. Musicalement, l'auberge suédoise est en effet beaucoup plus proche des chefs de file de l'AOR/Soft Rock des 80's, et avec le talent de guitariste de Kronbrink en sus, l'ombre de TOTO vient plus d'une fois planer sur les pistes de ce Next Stop. On pourrait sans paraître hors jeu évoquer les noms de Christopher CROSS, CHICAGO (dans sa version moderne et FM), JOURNEY bien sur dans les moments les plus furieux, ou encore le JEFFERSON STARSHIP le plus musclé.
Les instants les plus ciselés et calmes remémorent certaines intonations de la carrière de STEELY DAN, avec cette touche de soft Jazz, et les moments les plus POP citent volontiers le Kenny Loggins hors Footloose bien sur.
Le fait de mélanger les voix de ses interprètes lead apporte à l'ensemble une indéniable fraîcheur, et évite la redite, d'autant plus qu'Alexander à confié l'interprétation à Marika Willstedt et Johan Boding, qui allient tous les deux une puissance vocale fabuleuse à une sensibilité nuancée. Le compositeur à eu en outre l'intelligence de ne pas confier que des ballades à Marika, ce qui aurait pu transformer sa participation en un ersatz de BERLIN assez indigeste. L'énergie dont elle fait preuve sur l'up tempo "Brighter After Dark" rend d'ailleurs cette chanson irrésistible, et classe ce morceau parmi les plus saignants du lot.
Mais comme tout album de Hard FM/AOR réussi, Next Stop regorge de tubes, parmi lesquels vous pourrez faire votre choix en toute sérénité. Outre une production fantastique et claire, des arrangements travaillés et tout sauf gratuits, le guitariste s'est arrangé pour soigner les compos, non seulement en termes de qualité, mais aussi de variété.
Et tout lui sied. Du démarquage de TOTO première période, prénom en "a" compris ("Amelia", l'imparable single qui ouvre l'album), au TOTO des 90's mené par Lukather ("Broken Man" qui aurait sans conteste pu être signé par Steve), en passant par le Rock fin et mélodique d'un MISTER MISTER ("Stopped Beating"), la Pop musclée ("Love Clash"), et même le Hard Rock ("Brighter After Dark", déjà cité). C'est un fait, l'homme est doué, ne le nions pas. Et même si son talent de guitariste n'est plus à prouver, tant il nous régale d'interventions pertinentes et techniques, il sait se mettre en retrait pour ne pas transformer ses chansons en simples écrins n'existant que pour permettre à son ego de s'épanouir.
Pour beaucoup de lecteurs de Metal Impact, cet album sophistiqué sera hors sujet. Certes, les guitares sont bien présentes, certes les rythmes sont parfois lourds ou au contraires rapides, mais si vous êtes allergiques aux mélodies prédominantes et à la "Toto's Touch", fuyiez à grandes enjambées. Next Stop n'est pas à proprement parler du Hard Rock, il en est même parfois très éloigné, mais évoque avec flair l'atmosphère radiophonique d'une certaine Amérique des années 80, qui se délectait de morceaux aux harmonies riches et à la puissance effective. Seul reproche à formuler, une tendance en milieu de parcours à laisser tomber la pression et à privilégier des atmosphères plus douces, parfois un peu soft, qui auraient gagné à être boostées par des titres plus percutants.
Mais saurez vous faire preuve d'ouverture d'esprit ? Si tel est le cas, délectez vous de ce second album de SONIC STATION. Il n'y a pas de mal de temps en temps à radoucir son propos et être un peu fleur bleue.
Ajouté : Dimanche 27 Juillet 2014 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Sonic Station Website Hits: 12710
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