GRIDLINK (usa) - Longhena (2014)
Label : Handshake, Inc
Sortie du Scud : 19 février 2014
Pays : Etats-Unis
Genre : Grind
Type : Album
Playtime : 28 Titres - 42 Mins
Rédiger une chronique qui n'est en fait rien d'autre qu'une rubrique nécrologique, c'est chiant. C'est un peu genre, "Ah ouais, je l'aime bien lui, ça fait plaisir, qu'est ce qu'il devient?" "Bah il est mort", "Ah merde, c'est con"...
Ouais.
Je vous l'annonce donc, après seulement trois albums et dix ans d'existence, GRIDLINK est décédé. Mais attention, de sa belle mort, et volontairement, pas à l'insu de son plein gré. Mais un peu d'histoire ne nous fera pas de mal.
GRIDLINK venait du New Jersey, la patrie de BON JOVI. Sauf qu'à la différence du beau Jon, ils ne voulaient pas faire rêver les minettes. Non, eux, ils voulaient nous ouvrir l'esprit en occupant tout l'espace sonore. Ce qu'ils parvenaient parfaitement à faire. En même temps, quand on choisit l'option Grind, on sait que les temps calmes de nos colos d'enfance sont rares. Mais loin du foin bestial teinté de Gore, et pas non plus très proche du noisy politisé et radical, les gus avaient opté pour la déviance Techno Grind. Le genre de case un peu vague qui leur permettait tout et n'importe quoi.
Mais Longhena arrive justement un peu tard pour prouver qu'ils ne faisaient pas n'importe quoi. En tout cas, pas que.
GRIDLINK, c'était, dans l'ordre ou pas Jon Chang au chant (Discordance Axis, Hayaino Daisuki), Takafumi Matsubara à la guitare (Mortalized, Hayaino Daisuki), Bryan Fajardo au kit (Kill the Client, Noisear), Ted Patterson à la basse (Burnt by the Sun) et Steve Procopio à la seconde guitare (Human Remains). Comme d'hab dans le petit monde de l'extrême, ces joyeux drilles multipliaient les casquettes, et au final, nous en laissent une bonne qui plombe la tronche. Et en forme de boutade s'il vous plaît, sinon, c'est pas drôle. Ainsi, si Longhena contient au final 28 titres, c'est tout simplement parce vous trouverez deux fois les mêmes, dans leur version chantée et en couleur karaoké. Et pour ajouter à l'ambiance guillerette, sachez que le label a mis en ligne une fausse version de l'album, contenant 28 morceaux aussi, mais uniquement constituée de bruits d'ambiance, de cris de bébé et autres réjouissances. Il faut dire que si vous avez acheté la version vinyle de l'oeuvre, vous avez eu droit à une copie digitale gratos. Que certains se sont empressés de mettre en ligne dès le lendemain de la sortie, au grand bonheur du groupe et du label. Merci mon cul, à bientôt. Et ça, c'est quand même TRES TRES CON.
Mais bon, le groupe est mort et c'est comme ça. Peut être que le jour où plus personne ne proposera de musique, les gens comprendront. Même pas sur. Mais parlons musique.
Nonobstant les quatorze versions karaoké, dont votre humeur du moment déterminera la pertinence, les quatorze autres titres hurlés devraient satisfaire les amateurs de Grind qui ne crachent pas sur un brin de créativité. Certes, Longhena cavale à une vitesse folle, certes Jon crache ses poumons comme un tuberculeux haineux, mais vous trouverez ici des riffs catchy, des rythmiques qui ne se contentent pas d'aligner les blast à la chaîne, et même des passages mosh/crust sacrément bien troussés. Pour un album de Grind, aussi concis soit il, Longhena ne joue pas la répétition en comique de situation, mais veut bien faire avancer les choses, un peu à la TOTAL FUCKING DESTRUCTION, en moins hilare.
Et du coup, c'est dommage. Dommage que les cinq potes se cassent comme ça, avec un au revoir posthume qui ne nous laisse même pas le temps de leur dire qu'on va les regretter. Mais bon, ils ont fait leur boulot après tout. Alors, parce que c'est du tout bon et puis aussi un peu par respect, achetez l'album. En vinyle ou copie digitale, comme vous voulez. Mais gardez le pour vous surtout, les autres n'auront qu'à faire pareil s'ils veulent l'écouter.
Ajouté : Vendredi 09 Mai 2014 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Gridlink Website Hits: 10546
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