OCEANO (usa) - Incisions (2013)
Label : Earache Records
Sortie du Scud : 1er octobre 2013
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 47 Mins
Rechercher, assimiler, découvrir qu'OCEANO était jadis un groupe de Grind et mourir. Car il est vrai qu'aujourd'hui, on fait difficilement plus cliché qu'OCEANO et c'est d'autant plus étonnant que leur Deathcore est encore l'un des moins pires qu'on puisse trouver. Ce n'est pas tant parce qu'Adam Warren est un chanteur de couleur, ni même parce qu'il symboliserait le côté profondément atypique du groupe. Il y a tout simplement eu Dephts en 2009, un très bon Contagion en 2010 et maintenant, ce Incisions, toujours sous la houlette d'Earache Records. Et forcément, le Deathcore ayant encaissé, encaissé, encaissé, parfois légitimement mais sans avoir jamais pu vraiment rendre les coups, on se retrouve plutôt marri quand (re)vient une formation de ce calibre, qui n'a pas son pareil pour distiller une bonne punchline de derrière les fagots. Incisions ne dérogera pas à la règle. Haters gonna hate et tutti quanti.
Peut-être moins clinquant, moins bling-bling et plus torturé que son prédécesseur (son thème y est sans doute pour beaucoup), ce troisième full-lenght jette une première bombe avec "Eternal Wasteland". Trois ans après les "Quarantine", "Weaponized" et autres "Remnants Aflame", le choc est rude. On n'était plus vraiment habitué à cette lourdeur caractéristique, qui en plus de ça, s'est amplifiée. OCEANO a viré au rouge sang coagulé (donc au noir) durant ces dernières années et cette noirceur a considérablement taché leur Deathcore. La simplicité enfantine de Contagion s'est discrètement éclipsée au profit de différentes nuances rythmiques, tessitures vocales, ambiances glauques dignes d'un snuff-movie. On pourrait presque croire que les Américains surjouent un peu, mais la moiteur de ce disque empêche vite de délirer. Et pourtant, je vous en donne ma parole, Incisions est une sortie vraiment bateau, qui ne troquerait pour rien au monde son petit confort technique (magnifié par la présence de Tim Georgen, chanteur de WITHIN THE RUINS sur "Severed Appendages") contre un peu de splendeur. En d'autres termes, breakdowns d'sa mère et bizutages polyrythmiques sont de sortie. Mais pas de chant clair ("Incisions" ? Non, ce n'en est point), pas de pause stratosphérique. OCEANO est un groupe qui a encore les pieds sur terre et qui se débat comme un beau diable pour éviter de crever la gueule ouverte, étouffé par ses propres stéréotypes. Il n'y a que ce formatage d'une brutalité très stérile, comprimé en une apologie standard de l'oppression et du malsain à sauver. Et c'est déjà tellement. Quand une chanson heavy et décadente comme "Embrace Nothingness", mouchetée de nombreuses variations, coule à travers tes oreilles, tu peux pratiquement être sûr qu'au fond, OCEANO n'a pas tant de points communs avec les autres groupes de Deathcore.
Mature, sombre et cohérent, Incisions est un troisième effort qui s'écoute sans déplaisir, probablement le meilleur jamais composé par OCEANO. S'il fallait relativiser, on pourrait dire de lui qu'il n'apporte strictement rien à ce style éculé. Pour autant, le peu qu'il apporte aujourd'hui, en 2013, fait déjà office d'un petit exploit. A une époque où tout semble retouché superficiellement pour créer l'illusion, le moindre rayon de soleil passe pour une période de canicule sans fin. D'où un jugement surement tronqué, mais à ce jour valide.
Ajouté : Lundi 21 Avril 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Oceano Website Hits: 5928
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