HORNED GOD (br) - Chaos, Bringer Of All Revelations (2003)
Label : Listenable Records
Sortie du Scud : 27 octobre 2003
Pays : Brésil
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 35 Mins
Blowjob. Rimjob. Titjob. Assjob. On le sait, le Brésil accueillera la Coupe du Monde de football 2014. C'est d'ailleurs pour que les corps se mêlent mieux dans l'exaltation d'un but marqué ou d'une pute démarquée que les prostituées brésiliennes reçoivent depuis quelques temps maintenant des cours d'anglais. Ce serait bête de la mettre dans le mauvais trou pour une histoire de réal ou à cause d'un anglais approximatif. Peut-être même que sur les plages de Copacabana, on retrouvera les mecs d'HORNED GOD. Eux, sont plutôt du style no job depuis la cessation de leur activité principale : le Death Metal. On ne va pas refaire des cours de géo-métallico-politique, mais le Brésil a une légitimité dans le milieu, une scène, une histoire, un actif et un passif qui n'a rien a voir avec une autre pratique sexuelle. Fabiano Penna peut ranger son veston en cuir façon "fisteur-arrête-de-fister", Bruno Correa peut lui aussi retirer ses lunettes noires très SM dans l'âme, Chaos, Bringer Of All Revelations n'est qu'une simple histoire de Death Metal.
Pour un deuxième album (deux ans après Absit, 2001), il faut reconnaître qu'HORNED GOD a fait les choses bien. Petite signature sur Listenable Records, bel objet qui pue le rustique à plein nez avec sa police de caractère gothique et son visuel kitsch, Death Metal traditionnel mais pas trop naze, percutant sur la forme, caoutchouteux sur le fond, oui, cet opus a de bien belles qualités, même pour une analyse retardataire de dix ans. En incorporant sa touche blackened au détour d'un blast ou en faisant fleurir les pentagrammes dans le booklet, le quatuor nappe sa musique d'une ombre de mysticisme, d'ésotérisme et d'obscurantisme qui, pour ce dernier, se retrouve davantage en musique que dans le visuel. HORNED GOD, que ce soit dans les structures, dans l'intensité, dans la violence de son propos ou de ses riffs, ne laisse pas franchement de place au progrès. L'introduction laisse brièvement planer un doute quant à leurs motivations mais la fracassante "War Goes On" démystifie illico toute impression de savante musicalité orchestrale. Il y a effectivement une forme d'avalanche bruitiste et chaotique qui s'abat sur nos oreilles, instaurant un climat délétère et un sentiment de méfiance. Le Death Metal de ces garçons n'est pas inaudible. Il est volontaire, autant que brouillon. Et en bon symbole de ce souci attachant d'hyperactivité, les Brésiliens font exactement ce que font bon nombre de leurs compatriotes : un Metal brossé, charpenté mais qui, a vouloir aller partout ne va finalement nulle part. De ce fourbi malintentionné ne ressort réellement que "The Sheated Sword", dont le bruit sourd et mécanique qui le rythme donne une franche impression de décadence. A côté, "Envenomed To Survive", "Satan Isn't The Enemy Of Men" ou "Slimy Embrio" seront des valeurs ajoutées qui contenteront cette sortie au simple rang de disque efficace mais anecdotique. Ni les innombrables leads de la paire Hudy / Fabiano, ni la vitesse d'exécution de Bruno derrière ses fûts, ni la voix caverneuse d'Erico ne feront réellement décoller un album qui n'aura que son authenticité pour faire parler de lui dix ans après.
Pourtant, on en parle encore. Dieu seul sait à quelles sortes de perversions macabres ces sauvageons s'adonnent désormais. Il est incontestable que leur don pour le Death Metal aurait mérité une meilleure fin. Car quoi que je puisse en penser, même si ce n'est pas la façon de pratiquer le Death qui me pétrifie d'énergie, Chaos, Bringer Of All Revelations est un coffre vermoulu susceptible de plaire aux moins regardants. Les mêmes qui pourront y trouver un trésor.
Ajouté : Lundi 21 Avril 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Horned God Website Hits: 6402
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