PASADENA NAPALM DIVISION (usa) - Pasadena Napalm Division (2013)
Label : MinusHead
Sortie du Scud : 28 mai 2013
Pays : Etats-Unis
Genre : Crossover
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 38 Mins
"Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas mangé un bon chili !"
"Hum... Ca veut dire que tu veux que j'en fasse ?"
"Bah ouais, pourquoi ça te dérange ?"
"Non, mais y'a longtemps que j'en ai pas fait... Je me souviens bien des ingrédients de base mais bon..."
"Bah alors vas y, tu les mélanges et ça donnera forcément quelque chose... Morue!"
Il n'a pas tort le Raymond. Le chili, c'est bon. C'est traditionnel. Et puis, avec de la viande hachée, des haricots rouges, des oignons, de la sauce tomate, du sel et des épices, pas facile de se planter. Il suffit d'un peu de savoir faire et la machine est lancée.
Oui, quoi ? Le rapport avec la chronique d'aujourd'hui ?
Bah... Je sais pas. C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe ?
Oui c'est un peu ça. En même temps, la soupe, j'aime pas ça, mais le chili, oui. Parce que c'est épicé, parce que ça donne la pêche, parce que c'est un incontournable, parce que c'est... Caliente ! Et donc, par extension, plein de points commun avec PASADENA NAPALM DIVISION.
PASADENA NAPALM DIVISION, c'est d'abord l'art du dosage de musiciens. Un cinquième de D.R.I. (Kurt Brecht), trois cinquièmes de DEAD HORSE (Greg Martin, Ronnie Guyote, Scott Sevall), et un cinquième de VERBAL ABUSE (Bubba Denis), avec ça, difficile de passer à côté. Des références Core à la pelle, des origines séminales (D.R.I. et VERBAL ABUSE, désolé mais c'est quand même du pilier de première source), et un savoir faire indéniable en matière de Crossover/Thrash fatal qui vous mets les tripes à l'envers un peu comme... Le chili justement !
Mais quid de cette association justement ? Parce que même avec cinq chefs de choix derrière les fourneaux, il est parfois difficile de trouver un terrain d'entente et de laisser de la place à tout le monde...
Allons y franco. Les préparateurs ont encore de la tomate sur les mains, le plat est de choix, hume bon le soleil du Texas, mais manque parfois de piquant, notamment dans ses passages les plus Heavy. La référence la plus évidente reste bien sur les derniers forfaits de D.R.I., qui oubliaient le Hardcore en route pour célébrer comme il se doit le Thrash Californien. Tout est carré, ciblé, carton, mais comment dire... Il manque la folie, cette folie dégénérative qu'on trouvait sur Dirty Rotten Imbeciles, Verbal Abuse, ou les albums de Wehrmacht. Non que l'humour soit absent ("100 Beers with a Zombie", "Non Ti Amo", Spell It Out"), non que la vitesse soit proscrite ou trop raisonnable ("Don't Care", plus speedcore qu'un caleçon de Les Evans, "Failure" à la limite du débordement, "All Of A Sudden Dead", typique de l'humour hystérique de Brecht), mais si le tout se laisse digérer facilement, il manque d'une petite pincée de piment qui aurait rendu l'affaire jubilatoire. Et même si les lyrics se mettent au niveau ("Did you have sexual relationship with the deceased?", "Before or after the incident?", "Spell It Out" et son Spelling Bee core hilarant), même si certains morceaux fleurent bon la Californie des années 80 ("Speaking In Tongues", "My Own Little God"), on sent que le tout aurait pu s'envoler beaucoup plus haut et sentir encore un peu plus fort.
Attention, Pasadena Napalm Division est tout de même un sacré album qui vous filera des crampes et vous débarrassera de toutes vos pellicules, et il faut bien sur tenir compte du fait que certains musiciens ont commencé leur carrière il y a plus de trente ans, mais avec pas grand chose, les treize morceaux auraient pu au final ressembler à un concours de pets king size, et pas seulement à une accumulation de flatulences pas toujours de bon aloi. Car certains passages Heavy redondants ont un terrible goût de réchauffé, certaines lignes vocales semblent un peu pataudes, mais ce ne sont bien sur que des critiques qui vous paraîtront injustifiées tant cet album respire la santé.
Alors, pour contrebalancer cet avis un peu mitigé, je ne saurais que trop vous conseiller de reprendre à large écuelle une bonne dose de "Murder the Bearded Lady Killer", entonné à l'unisson avec le flingué Tony Foresta de MUNICIPAL WASTE, qui prend déjà des allures d'hymne Core qu'on hurlera encore dans quelques années, l'estomac bien plein et le crâne dévissé.
Bon, Ok, j'ai peut être été un peu dur parfois. Car il est bon ce chili quand même, même si moins explosif qu'il y a quelques années. Mais ça fait du bien parfois de retrouver certaines saveurs qu'on avait un peu oubliées, surtout lorsqu'elles sont préparées par des cuistots fameux, à la patte toujours aussi (peu) fine.
"Putain Raymond, c'est toi qui pue comme ça???"
"Non mais ho, ça va aller!!! C'est ce putain de chien!"
"Ouais, c'est ça, prend moi pour une conne...Merde, le chili, c'est fini!!!"
"Arrête de me faire chier, et moi...Ben j'arrêterai aussi!"
Ajouté : Vendredi 07 Mars 2014 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Pasadena Napalm Division Website Hits: 5630
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