C'est toujours sympa et intéressant de se pencher sur de petits groupes qui démarrent en indépendants. Certains se révèlent même être de sacrées bonnes surprises pour lesquelles on peut espérer un avenir plus que prometteur. UNDERFLESH est l'un d'eux. Un groupe formé en 2008 au sein de l'Île-de-France. Fraîchement découvert lors d'un festival, la formation m'avait laissé sur une bonne impression après leur show mais sans plus. C'est en me penchant de nouveau sur leur cas au travers de leur premier LP, The Sailing, qu'il a fallu que je revoie mes opinions à la hausse. Le groupe pratique un Death atmosphérique pas piqué des hannetons, qui, tout en évoquant légèrement le travail de GOJIRA se révèle particulièrement bien travaillé, original et extrêmement prometteur pour la suite. Regardons ça de plus près.

L'intro donne le ton. Les arrangements de la guitare et de la basse, et même du clavier, échauffent et préparent nos oreilles au voyage. On n'a pas affaire à un groupe de Death lambda. Puis vient ensuite "After All", avec des riffs travaillés et originaux qui nous plongent directement dans une atmosphère au cœur de laquelle les guitaristes Florian et Stéphane (qui s'occupe également du chant), tirent assurément leur épingle du jeu. Les arrangements à la guitare sont extraordinairement variés et intelligents, avec à la fois des riffs mélodiques ou plus agressifs qui rappellent sans peine ceux utilisés par GOJIRA sur l'album The Link par exemple. Chaque riff de l'album est intelligemment composé et travaillé pour un plaisir sans cesse renouvelé. La basse de Pierre, pour notre plus grand plaisir, se fait particulièrement entendre dès le morceau d'intro ou encore sur un break de "But A Hole". A la batterie, Guillaume assure un travail remarquable et fournit le rythme qui colle parfaitement aux compos de ce full-lenght, que ce soit sur les parties plus calmes ou sur les parties plus agressives, avec ce rouleau compresseur de blasts jouissifs. Stéphane, en plus de son travail à la guitare, révèle ici de belles capacités au chant. Que ce soit au niveau des growls ou du chant clair qui s'entremêlent parfois ("The Scream"), tout est placé là où il faut. Rien n'a été improvisé ou placé au hasard, ce qui apporte assurément une plus-value à l'ensemble. Vous l'aurez donc compris, nos quatre artisans travaillent de concert pour nous livrer ce bijou peaufiné dans les moindres détails.

Comme je l'ai dit ; à l'écoute de The Sailing, on sent l'influence de GOJIRA sur le travail fourni par le groupe. Cependant, UNDERFLESH ne se contente pas d'imiter leurs aînés. Au contraire, ils puisent dans leurs compositions pour créer une musique unique et inimitable, qui colle à leurs propres aspirations. Du début à la fin, les Franciliens nous dévoilent toutes ces capacités de compositions avec des plans sans cesse changeants. Leur atmosphère est certes facile à saisir, mais le travail fourni par le groupe est tellement riche que cet album procure, même après plusieurs écoutes, le plaisir d'une musique généreuse, variée et hors des sentiers battus. La qualité de composition ne faiblit à aucun moment. Il offre, en plus de ces compositions très haut de gamme, de très nombreuses surprises, avec, par exemple ces breaks plus calmes, qui surviennent au moment où l'on s'y attend le moins. Ou bien encore l'apparition de nouveaux arrangements, au moment où, justement, on pensait en avoir fait le tour. Chaque morceau est unique et contient plus qu'un niveau d'écoute. On ne s'ennuie pas une seule seconde durant ces 57 minutes.

UNDERFLESH n'est assurément pas à considérer comme un groupe de Death lambda. Nos tout jeunes Français ont bien écouté et bien appris de leurs influences, qui leur servent ici de creuset pour un son novateur, riche et varié dans sa composition. The Sailing est un chef-d'œuvre de bout en bout. Je n'ai qu'un mot à dire : continuez comme ça les gars. En attendant, je vais de ce pas reprendre le large avec UNDERFLESH sur le voilier The Sailing. Bon vent, et à la prochaine !