WOBBLER (no) - Hinterland (2005)
Label : The Laser's Edge
Sortie du Scud : 6 septembre 2005
Pays : Norvège
Genre : Rock progressif
Type : Album
Playtime : 4 Titres - 57 Mins
Je connaissais le célébrissime Whopper du Burger King, le Flubber du professeur Brainard mais alors le WOBBLER... J'étais circonspect quant à la forme que pouvais avoir cette bestiole et je le suis encore plus à la vue de cette pochette mystérieuse et à l'écoute de cet album saisissant. Hinterland est un voyage low-cost en Norvège et je vous garantis que le dépaysement est total, tant cette œuvre puise sa force au cœur de la musique folklorique locale. FINNTROLL sait faire ça, ENSIFERUM et KORPIKLAANI également mais la musique de WOBBLER ne ressemble à aucune autre et surtout, n'évoque rien qui soit de près ou de loin Metal. Non, l'œuvre de ce quintet norvégien dépasse les étiquettes habituellement collées aux artistes qui garnissent ces pages et puisqu'il faut en mettre une malgré tout, parlons alors de Rock progressif, parce que c'est flou et que ça floute encore plus les pistes laissées par WOBBLER tout au long de son tableau, qui est d'ailleurs le premier d'un triptyque composé également de l'EP Afterglow (2009) et de Rites At Dawn (2011).
La chose essentielle à savoir, c'est peut-être que Steven Wilson aurait pu participer à cet effort, dans la plus grande discrétion. Ca situe le niveau d'exubérance et de créativité d'un combo qui possède le squelette classique du groupe de Rock (chant, guitare, basse, batterie) orné de Lars Fredrik Frøisle, un multi instrumentiste jouant pas moins de quinze instruments folkloriques, parmi lesquels le Mellotron, l'orgue Hammond, le Minimoog, le Clavinet, le piano, le glockenspiel, le clavecin ou le stylophone. Cette diversité technique permet à WOBBLER de développer une très grande variété de textures, de motifs, de sonorités dans son Rock alambiqué et piquant. Inutile par ailleurs de vouloir décortiquer les compositions qui figurent sur cet album dans le détail, car à part l'introduction "Serenade For 1652" qui dure une quarantaine de secondes, les trois autres s'étalent entre 13 minutes et une demi-heure ! C'est "Hinterland" qui détient la palme de la création la plus complexe, du haut de ses 28 tours de trotteuse et pour peu qu'on supporte ce conglomérat de notes bizarroïdes, il ne se passe rien de particulier. Les Norvégiens semblent constamment en quête d'un grain, d'un son qui ferait la différence, mais c'est trop vite oublier que les expérimentations à échelle humaine sont pour la plupart proscrites. Du coup, dans cette aventure un peu hasardeuse, WOBBLER tient le choc de l'hiver mais pas l'auditeur, qui croit tomber sur un programme comme seul Arte sait les diffuser à quatre heures du matin. Parfois théâtral, parfois burlesque, le Rock des Scandinaves s'étale dans le temps sous couvert de progressisme, une excuse qui passe un peu mal devant le manque d'allant de ce disque qui, si l'on excepte un "Clair Obscur" assez pénétrant, est trop intellectuel dans son raisonnement pour qu'on puisse le comprendre.
Je n'ai pas fait de grandes écoles et généralement, quand un groupe déblatère un discours que je ne peux saisir, je me réfugie derrière mon prétexte favori : le feeling, le jugement du cœur, l'émotion primaire. Et là, voyez-vous, il ne s'est pas passé grand-chose. J'ai même la curieuse impression que WOBBLER, par le biais de son registre musical relativement touffu, brise les efforts des groupes de Rock et de Metal scandinaves qui visent à populariser et à rendre accessible la culture nordique. A laisser aux ufologues.
Ajouté : Dimanche 23 Février 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Wobbler Website Hits: 5826
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