LOWBAU (at) - A Darker Shade Of Blues (2013)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 15 février 2013
Pays : Autriche
Genre : Sludge Doom Metal
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 72 Mins
Si vous êtes le genre à écouter du BEHEMOTH, MAYHEM,… il va falloir passer votre chemin car là où nous transporte LOWBAU, il n’y a pas d’église à brûler. C’est la chaleur du groove que nous sommes invités à partager, ravivée par les braises du Sludge. Replonger dans les racines du Blues, mais toujours baignés dans la noirceur du Doom lancinant.
Une autre information utile, LOWBAU a tourné avec CROWBAR, et GRAND MAGUS, alors ça vous tente ? On y va.
Ces derniers mois, LOWBAU a usé le bitume de Belgique en enchaînant plusieurs dates, quelques concerts également dans leur pays d’origine l’Autriche.
Le boitier entre les mains, je me dis que pour une auto-production nous avons un art-work soigné, avec un livret généreux dans une teinte sépia sombre, un logo discret illustrant la force à travers l’illustration d’un mammouth face à un bulldozer, comme Hercule face à Samson, et tout aussi discrètement, l’envol d’une tourterelle sur le clair obscur au verso du boitier.
Après la première écoute, je me dis que je me suis bien fait avoir par l’approche visuelle, et la bio-presse, car force est de constater que pour trouver du Blues, il faut vraiment plonger profond, dans les méandres, pour trouver les racines. Le Sludge est donc bien le genre véhiculé par l’album. La gente féminine est représentée à la batterie, par Maria-Beate Landl, elle est également créditée de l’accordéon, je rassure tout de suite les réfractaires à Yvette Horner, le piano à bretelles est plus que discret voire inexistant. Seul, l’harmonica, apportera cette coloration blues, bayou de Louisane.
Pour leur premier album, LOWBAU se veut généreux en nous offrant 13 titres pour plus de 72 minutes, durée ambitieuse qui peut rebuter pour une première découverte et amènera plusieurs auditeurs à zapper, à n’en pas douter.
L’album ouvre sur un instrumental, « 13 » comme le titre du dernier album des maîtres du Doom, BLACK SABBATH, des accords de guitare acoustique qui s’égrennent sur une ligne de basse ronflante. Cette intro, pour vite enchainer sur « The Prosecution Rests », un titre bien rentre-dedans, avec des ruptures de rythme qui laissent place à des riffs pachydermiques allégés par des soli bien maitrisés. Le chant de DeGuyten est en parfaite osmose, une voix qui ose, chaude, révoltée, et parfois mélodique. Ce morceau révèle le bon niveau technique des musiciens, et d’une volonté de soigner les arrangements. Il convient de citer Pollany et Ebner aux guitares.
Maria-Beate, à la batterie, s’affirme sur « Order Of The Bull », une frappe sans complexe, et efficace, elle ne fait pas dans la dentelle, et participe par son jeu au style énervé du morceau.
L’album nous réserve des morceaux plus mélodiques comme « A million Years Of Rain » avec l’usage de steel guitar, l’harmonica, ambiance typée, le chant se fait murmure brisé par des éruptions de sons massifs et menaçants. Réveil des volcans endormis d’Auvergne. « Grounded » nous envoie du lourd, morceau qui fait la part belle à Roland Eder à la basse. Le combo sait varier les plaisirs en glissant dans les compositions un titre groovy teinté rock comme « The Theft Of Time ». Un morceau comme « The Maestro » livre des sons, des ingrédients à la MACHINE HEAD. Ambiance plus jumpy, du feeling dans le chant, avec « Alcoholic » qui témoigne de l’humour dont sait faire preuve LOWBAU. « Nanny » retient toute notre attention avec une intro section rythmique jouée en pointillé sur laquelle vient broder un solo guitare, une belle signature pour ce titre.
LOWBAU fait de la scène, et il y a un morceau tout désigné pour un circle pit, j’ai nommé « Moneyfest », ambiance assurée. Le titre éponyme clôt l’album, signature Doom pleinement assumée, l’interprétation, dans ses arrangements, est allégée par quelques notes éthérées bien venues.
Après l’écoute de l’album, et la découverte de ce combo, l’impression est mitigée, partagée entre un savoir-faire évident des membres du combo, et une conduite un peu embrouillée qui fait perdre de l’homogénéité à l’album, ambiguïté également sur la voie à suivre, le style musical à privilégier. Un groupe qui se cherche encore. LOWBAU demeure toutefois un bon représentant de la scène Metal des pays de l’Est, région Autriche, Hongrie avec des groupes comme SUNDUST, STONEDIRT,… Il conviendra de suivre LOWBAU sur le prochain album afin de vérifier qu’il a bien affirmé ses choix. Ses origines autrichiennes font que LOWBAU est entrainé dans de valses hésitations.
Ajouté : Dimanche 15 Septembre 2013 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Lowbau Website Hits: 7040
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