Depuis ma récente ouverture à ce style qu'est le Folk Metal, je me sens épris d'une incontrôlable curiosité qui me pousse à farfouiller un peu partout. Puis me voilà avec DUR DABLA, un groupe français venant tout droit de Brest. Depuis 2007, nos gaillards ont eu pas mal de difficultés à stabiliser leur line-up, entre les membres s'en allant, les nouveaux ne s'investissant pas assez, etc... Mais l'année 2012 leur a donné un nouveau souffle et l'équipe semble à peu près bien cimentée (en tout cas, je l'espère pour eux). Ici, nous sommes donc en présence d’un EP au nom aussi incompréhensible qu'imprononçable : Spered Ar Broioù Koz. Je vous mets au défi de le prononcer dix fois d'affilée.

Toute plaisanterie mise à part, cet EP est, pour tout vous dire, une œuvre assez complète : 37 minutes pour 9 pistes au total. Le premier morceau est entièrement instrumental et nous met tout de suite dans le bain. DUR DABLA semble avoir compris les ficelles du style. Ils aèrent beaucoup leurs morceaux, un peu trop même (4 pistes sur 9 sont dépourvues de chant, c'est vous dire) mais au moins, on ne peut pas dire qu'ils en font trop. Les instruments folks sont utilisés à bon escient et la formation nous laisse le temps de nous reposer entre leurs interventions. Ce doux mélange colle à merveille à nos oreilles et nous incite à danser autour d'un bon feu de camp à l'ancienne ! Bien évidemment, Spered Ar Broioù Koz n'est pas exempt de défauts. Les instruments manquent un peu de coordination de temps à autre, ainsi que les vocaux qui, bien qu'efficaces, sont un peu communs, ce qui n'empêche pas quelques passages émotionnels du plus bel effet ("Brokeltann"). De plus, DUR DABLA s'est trouvé une frontgirl peu après l'enregistrement de cet EP. Je ne peux que les encourager à utiliser ce nouvel atout qui à l'avenir, leur permettra de se faire une petite place sur la scène Folk Metal française ! A condition de l'utiliser judicieusement et avec modération, bien évidemment (de ce côté-là, je ne me fais pas trop de soucis). Pour en revenir à l'EP, il remplit le cahier des charges comme il se doit : ça envoie, c'est entraînant, c'est DUR DABLA! Voilà qui est dit ! Et afin de terminer en beauté, je vous invite à écouter la magistrale "Scots" qui est la dernière piste de l'album et qui démontre clairement que la troupe a plus d'un tour dans son sac avec un final ravageur à vous faire entrer dans un état de transe.

Au fond, je dois bien avouer que j'ai été entièrement emballé. DUR DABLA à tout ce qu'il faut pour réussir et d'ailleurs il a réussi. Réussi à nous faire bouger, danser, remuer, et j'en passe. Apportant un vent de fraîcheur des plus agréables dans ce style. J'attends la suite avec une impatience dévorante ! Et pour les évènements futurs, je leur souhaite honneur, gloire, et non pas la mort comme le suggère les derniers mots de Spered Ar Broioù Koz.