A LIFE ONCE LOST (usa) - Ecstatic Trance (2012)
Label : Season Of Mist
Sortie du Scud : 16 novembre 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Groove / Metalcore progressif
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 37 Mins
A LIFE ONCE LOST, c’est la cacophonie d’une mégalopole et de paysages qui évoluent à vue d’œil. On ne s’y sent pas forcément à l’aise et à chaque fois qu’on y retourne, quelque chose a changé. Comme les autoroutes de la périphérie bâloise, ce groupe est toujours en travaux et c’est sous une forme nouvelle, une de plus, que les Pennsylvaniens se présentent à nous à l’heure de dévoiler les contours d’Ecstatic Trance, un cinquième album qui intervient cinq ans après le plutôt médiocre Iron Gag. Certains membres ont déserté, d’autres sont toujours là, comme l’infatigable Robert Meadows qui reste indétrônable en première ligne. Il fallait bien ça pour que le mythe ne s’effondre pas après le départ précipité de deux de ses membres fondateurs. Ce nouvel opus, qui représente une fracture temporelle au cœur d’une discographie jusque là plutôt stable, ne va pas se cantonner à un simple rôle de transition. C’est un acte drastique d’autorité qui est concédé.
Fort de son Metalcore un peu groovy, un peu Stoner, A LIFE ONCE LOST a toujours été une sorte de précurseur, un constat qui ne tient plus après cette longue absence et des structures qui se fondent dans le décor. Les Américains auront probablement souffert de l’explosion stylistique du Metalcore durant leur silence et devant la désormais toute-puissance médiatique du mouvement Djent, les choix présents sur Ecstatic Trance feront débat. J’espère que leur petite bulle de confort était reposante car désormais, il va falloir faire face à la réalité. Les mecs ne sont plus dans le coup et assurément, le rythme très lent et décousu de leur cinquième effort va leur porter préjudice. On est encore très loin d’un album de pur Djent, c’est une concession qui faut leur laisser. Mais dans l’approche de ces riffs déstructurés, parfois redondants, il y a connivence. Douglas Sabolick ose souvent des solos volubiles (« People Star »), mais l’illusion n’est pas parfaite car derrière, le retour de ces boucles de guitares psychédéliques nous obsède, au point d’en oublier le reste. Le jeu de batterie de Jordan Crouse n’a aucun impact sur l’affaire puisqu’il se contente de surfer sur des acquis qui vont de mouvements Neo Metal cycliques à des frappes plus hésitantes, entre Punk et Stoner. Entêtant sur l’instant, peut-être même inquiétant, Ecstatic Trance s’émulsionne, s’entortille, se plie en quatre pour offrir un dégradé de Metalcore qui joue avec la psyché de l’auditeur, plus qu’avec une appréciation musicale primaire. Alors vous l’aurez compris, il demande de la concentration, il demande même peut-être un état second provoqué par l’ingestion d’un cocktail Lexomil-diabolo fraise. Inabordable ? Surement plus qu’Iron Gag. Mais dans le fond, s’il y a effectivement tentative de progressisme, le contenu de la galette reste définitivement scotché à je-ne-sais-quelle ambition musicale. Instable. Incohérente. Incompréhensible, comme pouvaient l’être les hiéroglyphes avant l’arrivée de Champollion. Avis aux amateurs.
Pour un retour, c’est un retour, mais uniquement sur le papier. A vouloir faire trop alambiqué, trop intellectuel, A LIFE ONCE LOST s’est un peu perdu dans un univers pas assez personnel. Assurément, leur Metalcore ne l’a jamais vraiment été et c’est là tout le paradoxe d’un Ecstatic Trance pas déplaisant, mais qui aura du mal à jouer une carte en ces temps incertains. Il n’en fallait pas plus pour que les groupes aux noms moins ronflants et à la créativité moins poussive se fassent un plaisir de clouer hermétiquement ce semblant de cercueil.
Ajouté : Mercredi 06 Mars 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: A Life Once Lost Website Hits: 8856
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