WINTERSUN (fi) - Time I (2012)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 19 octobre 2012
Pays : Finlande
Genre : Epic Metal
Type : Album
Playtime : 5 Titres - 40 Mins
Ces derniers temps, il ne fait pas bon être fan de Jari Mäenpää et carté à l’UMP. Si vous correspondez à ce profil, vous ne devez certainement pas vous ennuyer. Entre la sortie controversée de Time I et les palabres électoraux qui agitent la rue de Vaugirard, c’est scandale sur scandale. Et puis il y a les autres, comme moi, qui sont extérieurs à toute cette agitation et qui ne comprennent pas le barouf ambiant. Si vous me le permettez, on va exceptionnellement se concentrer sur WINTERSUN l’espace d’un instant, car il faut reconnaître qu’en matière de buzz, le deuxième album des Finlandais se démerde plutôt pas mal. Bref rappel des faits : WINTERSUN, c’est à la base le side-project de Jari Mäenpää, un ex grand monsieur de la maison ENSIFERUM. C’est aussi le symbole d’une attente et de retards digne d’une très grande panne SNCF. Huit années séparent le Wintersun de 2004 et ce Time I. Forcément, certains sont morts entre temps. Face à tous ces éléments défavorables, il semblait dès lors évident que ce second album ne serait pas épargné.
Et il ne l’a pas été, même si ce qui se dit de lui ne relève pas toujours de la bonne foi. Certains s’offusquent. Huit années de tergiversations pour seulement 5 titres (dont 2 instrumentaux) et 40 minutes. Et quoi ? Sous prétexte que l’attente aura été interminable, il eut fallu que Time I s’étende sur deux heures ? Du point de vue neutre qui est le mien, je trouve cette structure tout à fait honnête pour un album dont on sait déjà qu’il aura une suite dans un futur très proche. Musicalement aussi, j’ai tendance à penser qu’il tient la route. Tout commence par un « When Times Fades Away » très orchestral et cinématographique, qui n’est pas sans évoquer le registre féérique du grand Klaus Badelt. Les premières sonorités métalliques envahissent l’espace quand vient le tour « Sons Of Winter And Stars ». Du haut de ses quatorze minutes, ce morceau est divisé en quatre parties. Ce qu’on peut en dire, c’est qu’en dépit d’une virtuosité très théâtrale mais finalement peu surprenante, il captive. Ce n’est ni mou, ni pompeux, ni prétentieux. Jari Mäenpää, après huit années d’atermoiements, n’a rien perdu de son talent de compositeur néoclassique et parvient toujours à instaurer un climat glacial au cœur de sa musique, peut-être une des plus épiques qui puisse exister. Les orchestrations sont légions, les envolées lyriques sont magnétiques mais rien ne pourra surpasser la présence de ces nombreux chœurs, œuvre d’invités prestigieux parmi lesquels Heri Joensen (TYR), Mikko Salovaara (KIUAS), Jukka-Pekka Miettinen (EMPYREAN BANE), Olli Vänskä et Mathias Nygard (TURISAS), Sami Hinkka et Markus Toivonen (ENSIFERUM). La crème du Finnish Metal s’est prêtée au jeu et l’alchimie n’en est que grandissante. Très sceptique au début, je me suis finalement laissé bercer par cette osmose et anesthésier par le froid polaire qui souffle sur une sortie tout à fait cohérente et légitime. Je ne vois pas vraiment à quel moment précis ce Time I n’est pas à la hauteur de l’attente qui a précédé sa parution. Pour peu que la magie ne soit pas une notion qui vous laisse de marbre, WINTERSUN aura cette musicalité enchanteresse comme crédo, loin d’une escamote de pacotille.
Perfidie d’invertébré ou coïncidence de circonstance, c’est à l’heure où ENSIFERUM semble accuser le contrepoids de bientôt deux décennies de carrière que Jari Mäenpää sort de l’ombre. On peut le trouver arrogant, fin stratège ou génie parmi les génies, plus rien ne pourra lui enlever l’impact d’une telle sortie. Comme un drôle de clin d’œil au destin après ces longues années de silence, Time I a toutes les capacités pour devenir l’acte fondateur d’un renouveau. Et que dire de son titre, qui suggère que le meilleur est encore à venir ?
Ajouté : Mercredi 06 Mars 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Wintersun Website Hits: 8710
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