Si les fêtes et les abus qui vont avec vous ont démoli l’estomac ou retourné la tête, voici l’album qu’il vous faut pour vous remettre d’aplomb. Encore que ce dernier va tellement vous botter le cul, je ne suis pas sûr que vous en sortirez indemnes !!! Alive And Kicking, deuxième album live de KORITNI après un déjà très bon Red Live Joint (2008), porte bien son nom, il n’y a rien à redire là-dessus. Et il faut croire que KORITNI aime la France, puisque si le précédent effort en public avait été enregistré à Savigny-Le-Temple, Alive And Kicking regroupe trois concerts : le premier donné au Hellfest en Juin 2012, le deuxième donné à Paris en Mars 2012 et le troisième retraçant un bref passage aux Zacoustics de Francis Zégut sur RTL2 en Mai 2012. Pour l’anecdote, KORITNI et la France, c’est une grande histoire d’amour : Lex Koritni, son chanteur australien, vit en France ; son guitariste soliste, Eddy Santacreu, est Français, et le second guitariste Luke Cuerden était remplacé sur cette tournée par le frenchie Manu Livertout. Cocorico, quoi !

Difficile de préférer un set plutôt qu’un autre, puisque l’intérêt de ce live réside dans la capacité de KORITNI à briller en toutes circonstances. Sa prestation au Hellfest confirme sa réputation de super groupe de scène, et notamment en plein air : habilement débuté par un « Sometimes » qui s’enflamme en fin de morceau, agrémenté d’un solo de tueur de Santacreu, ce concert fait la part belle au dernier album Welcome To The Crossroads, avec pas moins de 5 extraits, dont les énergiques « Better Off Dead » et « TV’s Just A Medium » ou encore le mélodique « Lost For Words ». On aurait aimé entendre un « Let’s Go Crazy » mais face à une telle montée d’adrénaline, impossible d’exiger plus ! D’autant que Lex Koritni n’oublie pas de piocher dans ses albums précédents, à commencer par son passé avec GREEN DOLLAR COLOUR (« Heart Donation »). Et puis quel plaisir de réentendre le riff typique du Hard Rock australien de « Highway Dream » ! « Red Light Joint » (issu de Lady Luck en 2007) donne surtout l’occasion à Eddy Santacreu de briller une fois encore, alors que Manu Livertout s’éclate sur « Highway Dream ». Tandis que Chris Brown maltraite ses peaux comme un fou, ce grand frontman de Lex se donne sans retenue, essoufflé parfois, mais jamais fatigué, se permettant même un petit coup de guitare slide sur « Welcome To The Crossroads ». Et ce show donné au Hellfest s’achève avec une bonne et habituelle reprise du « Sweet Home Chicago » de Robert Johnson, que KORITNI maîtrise à la perfection avec un enchaînement de soli superbes : quand on vous dit que le Hard Rock vient du Blues !!

La deuxième partie d’Alive And Kicking offre un aperçu vraiment écourté du show donné au Divan du Monde le 28 Mars 2012. On regrettera que seuls 5 titres n’aient été retenus de cette date, dans la mesure où le réel concert avait duré beaucoup plus longtemps que ça (le groupe avait ouvert les hostilités avec de gros problèmes de son) … Là encore, point de « Let’s Go Crazy » retenu, mais la plupart des titres joués ce soir là sont déjà disponibles sur <o>Red Live Joint, alors … En revanche, « Game Of Fools » et son intro très « Angus Young », le groovy « Party’s Over » (où la voix de Lex porte à elle seule le morceau), la survitaminée reprise des BEATLES « Got To Get You Into My Life », les bluesy « Stab In The Back » et « I Wanna Know » (GREEN DOLLAR COLOUR) passent l’épreuve de la scène avec succès.

Les deux derniers titres d’Alive And Kicking sont donnés en acoustique chez Tonton Zégut : Lex, accompagné d’Eddy à la guitare et de Matt à la basse, rend hommage au Rock australien, en reprenant MIDNIGHT OIL (le tubesque « Beds Are Burning ») ou les plus obscurs COLD CHISEL (la ballade entraînante « Khe Sanh »). En un mot, même en acoustique, la voix de Lex fait des merveilles.

Enfin, précisons que le label Verycords ne fait pas les choses à moitié : un DVD de la prestation de KORITNI au Hellfest est joint à l’album, et alors là, la baffe devient visuelle, on se la prend en pleine tronche. Quelle énergie ! Quel pied ! Le bassiste Matt Hunter bouge dans tous les sens, sans compter que le son offre une patate d’enfer à notre groupe franco-australien préféré ! Manu Livertout semble parfaitement à son aise, et c’est un Lex décontracté qui en impose, autant physiquement que vocalement. Sympa aussi, le moment où Lex se positionne derrière Eddy pour s’emparer du manche la guitare de Monsieur Santacreu (je précise, hein …) et s’offre un petit plaisir guitaristique.

Histoire de prendre conscience par vous-même de la puissance de feu de KORITNI, je vous rappelle que le groupe sera bientôt en tournée en France (et oui, encore, l’histoire d’amour continue), à savoir à Nantes (le 12/01/13), à Nancy (le 15/01/13), à Rouen (17/01/13), à Lille (le 18/01/13) et à Paris (le 19/01/13). Si après ça, vous les ratez quand même, c’est que vraiment vous le faîtes exprès …