STRATOVARIUS (fi) - Nemesis (2013)
Label : earMusic
Sortie du Scud : 22 février 2013
Pays : Finlande
Genre : Power Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 57 Mins
Mes pas résonnent dans la nef de la cathédrale de Chartres, sous le regard réprobateur de la Vierge noire. Je suis à la recherche du confessionnal.
-« Mon Père, je l’avoue j’ai pêché par désamour. Mon idylle avec STRATOVARIUS remontait pourtant à 1997, ça s’imposait comme une destinée, pour l’infini, avec les albums Destiny en 1998, et Infinite en 2000. »
-« Mon fils, quelle est la raison de votre rancœur ? »
-« C’est le kiss of judas entre Timo Tolkki et Timo Kotipelto en avril 2008. Et le départ du batteur Jörg Michael, en 2011, a fini par me faire perdre la foi que j’avais en ce groupe ».
-« Vous manquez de tolérance, votre engouement aveugle a-t-il laissé une chance à Lauri Porra, basse, Matias Kupiainen, guitare, et Rolf Pilve, batterie. Et que faites-vous du fidèle Jens Johansson, aux claviers, qui a traversé toutes ces tempêtes sans sombrer. Mon fils pour votre acte de contrition vous me ferez la chronique du nouvel album Nemesis. »
La pochette de l’album me brûle déjà les mains par sa couleur, dominante feu, ses illustrations d’éclairs, de fumées orangées d’un combat entre avions de chasse et soucoupes volantes menaçantes. Mais rassurez-vous braves gens, sur la mégapole, veille une amazone ailée et dénudée, brandissant une épée vengeresse. Fantasme en plein marasme.
Nemesis s’apprivoise dès la première écoute, les différentes plages se dévoilent sans réticences. Le côté Power Metal l’emporte sur le Speed de la première heure. Dès le titre d’ouverture, les choses sont claires, Matias Kupiainen a définitivement imposé sa marque de fabrique. A la guitare, par un jeu plus ciselé, et aussi par les compositions et les arrangements qui donnent une identité à chaque morceau.
« Abandon » nous délivre le premier solo de Matias, amorçant un duel avec Jens Johansson, aux claviers. Autre surprise, le tout nouveau et jeune batteur, Rolf Pilve, qui s’impose avec toute la fougue de sa jeunesse. Belle entrée en matière, ça tape, ça bataille. « Stand My Ground » est aussi dans cette veine, enrichi par les chœurs qui donnent de la profondeur au morceau. Une belle satisfaction à l’écoute de l’album, on n’a pas cantonné Jens Johansson à un simple strapontin.
« Unbreakable » renoue avec les refrains vite mémorisables, avec un chant de Timo Kotipelto qui passe sans trop de dommages le poids des années, un timbre lui aussi bien reconnaissable. Nous en avons une nouvelle preuve sur « Fantasy ».
L’originalité se dévoile avec « Halcyon Days », une surprise pour plus d’un, un titre qui flirte entre l’électro et le symphonique. Confessions on a dance floor. Une prise de risque pour STRATOVARIUS qui fédère ou qui devient délétère avec un tel morceau.
« Out Of The Fog » avec ses 7 minutes au compteur nous tient par son côté atmosphérique faisant la part belle aux vagues instrumentales. Intro voix et piano pour le titre suivant « Castles In the Air » emportée par les chœurs, à l’unisson. Matias Kuplainen s’impose sur la deuxième partie du morceau, morceau qui s’avère bien équilibré permettant à chacun de s’exprimer.
Section rythmique bien appuyée sur « Dragons » et « One Must Fall » avec là encore des chœurs omniprésents, les amateurs seront ravis, et titillés par moment par les nappes électro de Jens, on lui connaissait pas ce côté bravache. Sortez mouchoir et briquet, voici l’heure de la ballade avec « If The Story Is Over », un morceau unplegged qui s’inscrit dans la lignée du projet Kotipelto et Liimatainen avec l’album Blackoustic produit par le même Matias Kupiainen, ça ne sort pas de la famille. Le titre éponyme de l’album clôt la galette (pour nos lecteurs bretons), ronde comme une hostie (pour les amateurs de White Metal) et rond comme une queue de pelle (pour les adorateurs de St Bière).
En résumé un album qui ne se révèle pas être la bande son du visuel de la pochette, péchant par une offensive rythmique tout en retenue, à moins qu’elle se présente à nous en tenue de camouflage et là ce serait une belle réussite car je n’y ai vu que du feu. Des riffs bien appuyés auraient pu illustrer les combats aériens, et la désolation de la mégapole en ruines. Par contre l’homme du match se révèle être Jens Johansson qui a su loger des balles surprenantes dans « Halcyon Days » et « One must Fall ».
En faisant pénitence, j’ai appris qu’avec STRATOVARIUS c’était comme pour le Testament, il y a l’Ancien et le Nouveau, et en chacun il y a ses adeptes. Acta est fabula.
Ajouté : Mardi 12 Février 2013 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Stratovarius Website Hits: 7408
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