BLACKRAIN (FRA) - Tout le groupe (Mai-2013)
L’histoire de BLACKRAIN ressemble un peu à un véritable conte de fée. Le parcours est parfait et pourrait servir d’exemple à de nombreux groupes français. Un mode d’emploi idéal pour tous les musiciens qui ont décidé un jour de jouer du Rock’n’roll aux quatre coins du monde. Dix longues années auront été nécessaires pour atteindre leurs rêves ! L’aventure commence en 2002 en Haute Savoie à Annecy plus exactement, pas vraiment la patrie du Metal. Deux copains, Swan Hellion (Chant/Guitare) et Max 2 (Guitare) tous deux fans de MOTLEY CRUE, WASP ET GUNS & ROSES décident de monter leur combo, ce sera BLACKRAIN. Leur rencontre avec Kenny Snake (Batterie) et Math (Basse) sera décisive, les Glameurs n’étant pas légion dans la région. Tout va ensuite s’enchainer très vite, les lascars se mettent à composer d’emblé leurs propres morceaux et déboulent en 2004 avec leur première démo : Twilight, Rain and Darkness devenu collector depuis. Un premier pas qui va leur servir de carte de visite. Il faudra encore attendre deux ans avant que nos savoyard sortent leur première offrande sobrement intitulée BLACKRAIN. Une véritable surprise qui vient du fait qu’on est encore loin du BLACKRAIN d’aujourd’hui, le combo officiant plutôt à cette époque dans un Heavy Power Metal. Si musicalement nos glameurs sont encore hésitants, on sent déjà chez eux un fort potentiel qui ne demande qu’à exploser. A la même époque, nos amis partent en tournée au Japon pour une vingtaine de dates grâce à un de leurs amis qui leur propose une opportunité qu’ils ne peuvent refuser. License To Thrill marquera une étape décisive, les Sleasers trouveront leur véritable style et se donneront les moyens d’obtenir le son qu’il faut. Pour cela ils n’hésitèrent pas à aller enregistrer en Suède au Polar Studio. La pépite fut produite par Chris Laney qui a travaillé avec de nombreuses formations allant de EUROPE à CRAZY LIXX en passant par CRASHDIET ; une référence qui va leur permettre de faire un pas de géant dans l’hexagone et en Europe. La machine est lancée et nos killers vont en profiter pour tourner intensivement à travers l’Europe. L’hexagone ne sera pas épargné et le combo commencera à se forger une solide réputation scénique auprès d’un public de plus en plus nombreux. La rencontre en 2010 avec Dany Terbèche marquera un tournant décisif dans l’essor de BLACKRAIN, l’homme deviendra très vite le sixième membre de la formation qui agira dans l’ombre pour le plus grand bien de BLACKRAIN. Les bad boys quittent alors leur région natale pour s’installer au cœur de la capitale, lieu stratégique pour espérer passer dans la catégorie supérieure. Le changement est radical, les bougres s’offrent des premières parties de prestige allant de ALICE COOPER, EUROPE en passant par SCORPIONS. Le 14 février 2011 sort leur troisième opus, Lethal Dose Of… une vraie réussite qu’ils célèbreront par une tournée acoustique d’une vingtaine de dates à travers toute la France. Un concert complet à l’Alhambra sera le point d’orgue de cette année riche en évènements. Cette fois-ci, rien ne peut arrêter nos provinciaux en quête de succès, une soif de réussite omniprésente qui leur colle à la peau. Ce qui les caractérise c’est une volonté et une détermination impressionnante qui va leur permettre, au fil du temps, de s’imposer comme un des leaders de la scène française. Ils ne reculent devant aucun sacrifice pour imposer leur Rock’n’Roll et conquérir de nouveaux territoires encore inconnus. 2013 sera l’année BLACKRAIN, un véritable tsunami Glam qui va ravager tout sur son passage. Cette fois-ci, rien ne sera laissé au hasard, ils choisissent de travailler avec une légende de la production, Jack Douglas (AEROSMITH, CHEAP TRICK, ALICE COOPER, JOHN LENNON…) qui collectionne les disques de platine et qui n’hésitera pas le moins du monde à venir à Paris pour travailler sur la production des nouveaux morceaux ! Un véritable honneur quand on connait le palmarès hallucinant du bonhomme ! Un signe qui ne trompe pas notre américain ayant littéralement craqué sur les petits frenchies ! L’année 2012 sera consacrée à l’écriture et l’enregistrement de leur nouveau brûlot : It Begins, un nom parfaitement en phase avec leur destinée. D’emblée le ton est donné, il faudra compter sur BLACKRAIN en 2013, cette pépite prouve que BLACKRAIN est capable de prendre des risques et d’évoluer, il suffit d’écouter « Re-Revolution », « Nobody But You » ou encore Young Blood pour comprendre que le combo a plus d’un tour dans son sac et que l’avenir s’annonce radieux. Comme si cela n’était pas suffisant, les BLACKRAIN n’ont pas hésité à participer à l’émission La France à un Incroyable Talent, une idée de génie qui leur permit de présenter leurs nouvelles compositions à un public qui ne les connaissait pas et qui n’était pas forcément habitué aux décibels à haute dose. Le risque était bien présent et le challenge risqué, pourtant à la stupeur générale nos Rockers se retrouvèrent propulsés en finale, une vraie réussite ! Une véritable déflagration dans le paysage audiovisuel français qui, après la stupéfaction et l’interrogation, aboutira tout de même à une sixième place, de quoi se réjouir ! Les répercussions furent énormes et vont changer à jamais le destin de nos rockers savoyards. Après cette expérience unique pour un groupe de Metal, le gang en profite pour signer dans la foulée avec la major : Colombia/Sony qui fut, après ce dernier éclat, convaincu du potentiel international de nos garçons, un fait assez rare pour un groupe français ! Autant vous dire que MI était sur la pole position pour en savoir un peu plus sur ce parcours incroyable qui a vu quatre enfants du terroir de notre beau pays se retrouver en quelques années porte étendard du Metal en France ! C’est le groupe au grand complet qui a accueilli votre serviteur pour la présentation de leur nouvelle galette : It Begins ! Rencontre avec des musiciens sympathiques et sincères ! Magnéto les gars !
Line-up : Swan Hellion (Chant/Guitare), Max2 (Guitare), Math (Basse), Frank F (Batterie)
Discographie : Blackrain (Album - 2006), Licence To Thrill (Album - 2008), A Lethal Dose Of... (Album - 2011), It Begins (Album - 2013)
M-I Interviews du groupe : Swan et Max (Mars-2011), Tout le groupe (Mai-2013)
Metal-Impact. Après la sortie de Lethal Dose Of…. vous avez effectué une tournée acoustique française, quel souvenir en gardez-vous ?
Swan Hellion. Ça s’est super bien passé, on a tourné dans tout l’hexagone à travers le réseau des magasins Fnac. Cela faisait très longtemps qu’ils n’avaient pas vu ça, surtout avec un groupe de Rock. On y a pris beaucoup de plaisir et on a appris à travailler avec des instruments acoustiques, c’était une première pour nous, on n’avait jamais eu l’occasion de faire ce genre d’expérience. Cette tournée nous a amené plein de nouveaux fans et nous avons pu faire découvrir notre musique à plein de gens qui ne nous connaissaient pas auparavant vu qu’on n’avait pas l’habitude de jouer dans des magasins de disques. Tout a été très positif.
MI. Je suppose que vous avez du réadapter les morceaux ?
Swan. Oui, on a du retravailler tous les titres et ça a représenté un travail énorme. On a d’ailleurs recommencé l’acoustique pour It Begins mais cette fois ci on a été beaucoup plus vite.
MI. Est-ce que cette expérience a eu une influence sur la composition des nouveaux titres ?
Swan. Pas forcément au niveau de l’écriture, je ne pense pas que cela nous ai beaucoup apporté à ce niveau là.
MI. Vous allez réitérer l’expérience ?
Math. Oui, on va le refaire mais autrement, ça sera peut être pas la tournée des magasins Fnac. On en a déjà discuté entre nous et je pense que l’on va opter pour une autre solution, il y a des idées en cours, on va d’ailleurs l’annoncer bientôt. C’est certain que le fait de jouer en acoustique, c’est quelque chose de génial pour un musicien parce que ça t’apprend à jouer autrement. C’est vraiment une nouvelle pratique qui nous a plu à tous.
MI. Vous sortez votre quatrième album It Begins, avez-vous l’impression d’avoir franchi un pallié ?
Math. C’est certain que contrairement aux autres opus, on a eu tout le temps nécessaire pour pouvoir travailler sur les morceaux. Avant, on avait tous nos emplois respectifs, donc ça nous a changé totalement de se consacrer uniquement à la musique. It Begins représente un travail sur une année et on a eu tout le temps de revenir sur les chansons et de travailler avec Dany Terbèche qui est notre manager et qui nous a apporté un regard extérieur sur les titres. C’est important de pouvoir avoir un retour avant d’enregistrer les titres Ce qui fait que cette fois-ci, lorsque nous avons commencé à enregistrer It Begins, on était vraiment prêt, on savait exactement ce que l’on allait faire et enregistrer, c’est un plus énorme.
MI. La rencontre avec Dany Terbèche a été fondamentale ?
Swan. Oui, ça a changé plein de choses. Déjà on savait depuis longtemps qu’on ne pouvait pas manager le groupe, on n’avait tout simplement pas le temps. Donc il s’est chargé de toute cette partie du travail avec brio mais pas seulement il nous a beaucoup apporté par son expérience au niveau des titres que nous avons enregistré. On a jamais eu quelqu’un à nos cotés qui avait le recul nécessaire pour nous donner un avis objectif. On faisait tout nous même et c’est important d’avoir quelqu’un extérieur au groupe qui puisse te dire ça c’est ok par contre là ça va pas, il faudrait changer quelque chose.
MI. Il joue un peu le rôle de directeur artistique ?
Math. Oui, c’est ça. Mais lui il est polyvalent, il fait tout ; manager, producteur, directeur artistique. Il est un peu comme nous. Ce qui est le plus efficace c’est lorsque tu as autour de toi une équipe bien soudée qui touche un peu à tout. Plutôt que d’être géré par un label ou chacun a une fonction bien déterminé : un directeur artistique, un chef de produit, un mec qui s’occupe du design etc. Là, on contrôle tout ce que l’on fait d’une certaine manière.
Swan. Oui et puis de toute façon on n’avait pas vraiment le choix en fait. On était obligé de tout faire par nous même. Au final, être aidé c’est quelque chose d’appréciable.
MI. Vous venez d’être signé chez Colombia/Sony une major !
Swan. Oui, on a changé de maison de disque à chaque opus ! [Rires] ... Pour l’instant je ne peux pas te dire grand-chose, on commence à peine à travailler ensemble. Tout ce que j’espère c’est que cela va bien se passer !
MI. C’est un pas en avant primordial ?
Swan. Oui, pour nous c’est important de grimper la marche du dessus, c’est même primordial.
Math. Pour la distribution c’est primordial parce qu’au bout d’un moment avec d’autres labels tu atteins un niveau limite et les choses n’avancent plus. Pour tout te dire, même si pour Lethal Dose Of… nous étions signés chez SPV, c’est nous qui gérions les choses directement avec les distributeurs. Le problème c’est qu’à un moment tu ne peux plus le faire, le temps est incompressible et tu ne peux plus bosser correctement. Si nous n’avions pas signé avec une major, je pense qu’on aurait été bloqués par rapport à ce qu’on avait à proposer. Il fallait absolument passer ce cap pour atteindre un nouveau palier.
MI. L’album est produit par Jack Douglas, comment s’est passé la première rencontre ?
Swan. En fait on l’avait rencontré il y a deux ou trois ans au festival de Cannes pour lui présenter de nouvelles chansons. Il travaille sur des musiques de films et on a profité de cette opportunité pour lui donner une démo 5 titres. Il a écouté et il a tout de suite trouvé ça très bien. On en a parlé et il a été très intéressé et c’est pour ça qu’il a accepté de nous produire. Il faut bien souligner que si il avait trouvé le groupe un peu moyen ou pas à la hauteur, il ne serait pas venu le produire ici à Paris même si c’est un ami de Dany et qu’ils se connaissent bien. Ca ne fonctionne pas comme ça. Tout s’est bien passé et ensuite il est venu à Paris deux ans après notre première rencontre et tout a été parfait avec tous les membres du gang. Le courant est tout de suite bien passé mais je dois dire qu’il avait quand même des doutes par rapport aux musiciens. Comme il avait juste entendu des démos, il ne savait pas si on était capables de jouer les morceaux ou pas, il y a tellement d’artistes qui trichent. Du coup il avait prévu une semaine de répétition qui s’est trouvée réduite à deux jours ! [Rires] ...
MI. Deux jours c’est très court ?
Swan. Oui, on avait beaucoup répété avant ! [Rires] ... Il faut dire qu’on était très stressés à l’idée de travailler comme ça avec Jack Douglas en studio. C’était la première fois qu’on se retrouvait à enregistrer dans un véritable studio. Du coup quand il est arrivé, on était prêt et il a été assez surpris. Tout s’est très bien passé, on était au taquet pour commencer l’enregistrement.
MI. Comment s’est déroulé l’enregistrement par lui-même ?
Swan. Super bien, il a l’habitude, avec son expérience il nous a beaucoup apporté. Il n’y avait aucun stress c’est ce qu’on dit à chaque fois, jamais de problème tout s’est passé comme sur des roulettes. Du coup on a été beaucoup plus vite que prévu.
MI. Il vous a aidé au niveau des compositions ?
Swan. Oui, sur certains morceaux il a apporté des idées. Mais c’est toujours comme ça, une fois que tu es en studio, les titres évoluent car tout le monde à de nouvelles idées. En plus, il a aussi mixé It Bigins à Los Angeles, du coup il a apporté de nouvelles variantes par rapport à des instruments, il a ajouté pleins de choses. En studio c’est au niveau des placements qu’il nous a beaucoup aidés, dans la manière de placer les micros, d’enregistrer la batterie, de travailler sur les sons. C’est un tout et c’est justement ce genre d’éléments qu’on n’aurait pas été capable de faire vu qu’on n’avait aucune expérience dans ce domaine.
Math. Il faut bien comprendre que lui il vient des débuts du Rock, il a commencé par travailler avec des consoles analogiques ce qui fait toute la différence. A l’époque, les effets étaient vrais, ils travaillaient avec la sonorité de l’endroit où le disque était enregistré. Par exemple, en ce qui concerne la batterie, il est très attentif à la réverbération de la salle, il fait très attention au placement des micros.
MI. Vous avez travaillé dans l’esprit des Seventies/Eighties ?
Math. Ah oui, on a bossé totalement à l’ancienne c'est-à-dire qu’on a enregistré tout d’une traite. Contrairement à avant où on enregistrait petit bout par petit bout. On essayait d’être absolument parfaits sur chaque passage ce qui fait qu’au final tu as souvent une musique qui est aseptisé, c’est clair. Avec lui c’est l’inverse et même s’il y a des imperfections, il les garde parce qu’il considère que c’est aussi de la musique. C’est une expérience géniale pour un musicien.
MI. Il y a un titre « Re Revolution » qui sort du lot par sa différence, c’est lui qui vous a influencé ?
Swan. Non, je ne pense pas, il a apporté une ou deux idées sur la chanson parce qu’on lui a demandé mais le morceau n’a pas bougé par rapport à sa version originale. C’est nous qui l’avons écrite comme ça.
Math. Au centre, il y a un passage d’orchestration qu’il a enregistré lui-même à L.A. Ce qu’il faut savoir c’est que Jack Douglas travaille aussi beaucoup sur des musiques de films et c’est ce que l’on recherchait pour « Re Revolution » car c’est un titre assez narratif, on recherchait une ambiance un peu dans ce style. Et lui il nous a apporté ce truc qu’on n’aurait jamais été capable de composer nous même.
MI. C’est le genre de morceau que vous avez envie de développer dans le futur ?
Swan. J’espère car moi je l’aime beaucoup, je peux même te dire que c’est mon préféré. C’est la première fois qu’on compose un morceau de cette envergure, et je souhaite en faire d’autres par la suite. C’est une expérience qui m’intéresse beaucoup.
MI. Il vous a confié quelques anecdotes vu son passé incroyable ?
Swan. Oui, il raconte souvent des histoires ! [Rires] ...
Math. Il faudrait l’interviewer lui parce qu’il nous a raconté tellement d’anecdotes que tu aurais de quoi faire (ndi : C’est fait, MI a pu rencontrer quelques temps après Jack Douglas). Par exemple sur la façon dont il est arrivé en Angleterre de manière totalement illégale. A la base c’est un musicien qui voulait tout simplement faire du Rock. Il a sauté du bateau qui l’emmenait en Angleterre au moment où il approchait des cotes, tout simplement parce qu’il n’avait pas de papiers et il a nagé jusqu'à la rive ! [Rires] ... Il te raconte toujours des trucs complètement fous, il était venu avec un pote à lui pour créer son groupe parce qu’il était fan des BEATLES. Il voulait jouer un truc dans le même style. Comme ils n’avaient pas de papiers, la police est arrivée, les a interpellés et leur exploit a fait les gros titres de la presse britannique. Et un jour, bien des années après, il a rencontré John Lennon totalement par hasard car il était simplement technicien de studio à cette époque, il faisait des découpages de bandes. John Lennon s’était engueulé avec son producteur de l’époque Phil Spector et il voulait être tranquille après cette dispute. Du coup, il s’est réfugié dans la petite salle où travaillait Jack Douglas et c’est là qu’ils se sont rencontrés. Ils ont commencé à discuter et tout à coup John Lennon le regarde et lui dit : « Mais c’est toi le mec qui, il y a quelques années est rentré de façon illégale en Grande Bretagne pour former un groupe dans le style des BEATLES ? » [Rires] ... C’est à partir de ce moment là qu’ils sont devenus amis, le soir même John Lennon a emmené Jack Douglas au restaurant accompagné de Yoko Ono et il a décidé d’enregistrer et de terminer son album solo avec Jack aux manettes.
MI. Vous avez écrit uniquement onze titres pour It Begins ?
Swan. Non, il y en avait beaucoup plus mais on a fait une sélection. Déjà à la base on avait beaucoup de démos, je ne sais plus combien exactement. Ensuite on a sélectionné quinze morceaux et on en a gardé au final onze. Certaines chansons seront des bonus pour l’étranger.
MI. En France, l’édition limitée contient un dvd, on va trouver quoi sur ce bonus en image ?
Math. Oui, on a fait un making of de l’enregistrement. Et puis, on a rajouté des titres que l’on interprète en acoustique qui ont été filmés aussi. On n’a pas de traces concrètes de notre tournée des Fnac, on a juste des enregistrements audio. Quand on a répété avec Jack Douglas, on a rejoué les morceaux acoustiques et le tout a été capté correctement. C’est plus sympa ! [Rires] ...
MI. Vous vous sentez comment quelques jours avant la sortie de It Begins ?
Swan. Moi ça va ! [Rires] ... Je suis impatient de voir ce que cela va donner et quels vont être les réactions du public.
MI. « Blast Me Up » est votre premier Single et vous avez tourné un clip je crois ?
Swan. Oui, il sort ce soir un peu partout.
Math. C’est un clip avec des images de BLACKRAIN sur scène et aussi dans un bar. On a filmé notre dernier concert à Lille et on a fait un mixte avec des images du show au Bataclan. Il y a une autre partie qui se passe sur un Ring de Catch avec des catcheurs dans le fond de la salle. Cela se passe dans un bar parisien qui est un peu notre repère. C’est un lieu où on traîne tous les soirs.
MI. Cela fait maintenant trois ans que vous vous êtes installés à Paris, comment s’est passée votre adaptation ?
Max2. Certains se sont mieux adaptés que d’autres ! [Rires] ... On vient tous de Haute Savoie et je t’avoue que les premiers mois ont été un petit peu difficiles. Par exemple, moi je n’ai jamais pris le bus de ma vie et je ne savais pas comment on faisait [Rires] ... On m’a expliqué qu’il fallait faire signe au chauffeur pour appeler le bus. Quand tu n’as jamais pris le bus ou le métro de ta vie, c’est très bizarre.
Math. Nous on vient d’un endroit où si tu n’as pas de voiture t’es foutu, tu ne peux rien faire. Pour se déplacer d’un endroit à un autre, il faut un véhicule. Quand on allait faire la fête à Genève ou à Chamonix, on ne prenait pas le bus [Rires] ... Et puis quand tu arrives avec ta voiture à Panam, tu te rends très vite compte que ça pose un problème [Rires] ... La preuve aujourd’hui encore [Rires] ... (ndi : Les BLACKRAIN sont arrivés avec trente minutes de retard). Mais c’était une décision obligatoire. On a rencontré Dany Terbèche et aujourd’hui on habite dans le même immeuble que lui. Premièrement, ça nous permet de travailler constamment avec lui, de pouvoir se voir tous les jours, de manger ensemble. C’est super important. Deuxièmement, tout est centralisé à Paris, c’est une réalité dont il faut tenir compte. Tu as les médias, les labels, les studios, tout ce qui concerne la musique. Ca nous permet d’être disponible immédiatement. Pour les interviews par exemple, on est tout de suite libre et c’est un truc important.
Max2.
MI. Comment vous êtes vous retrouvés à participer à l’émission La France A Un Incroyable Talent ?
Math. C’est grâce à notre attaché de presse qui nous a parlé de l’idée de participer à l’émission.
MI. Il doit y avoir pleins de groupes qui rêvent de faire comme vous maintenant ?
Swan. Je pense que oui, maintenant qu’on est passé. Mais avant, je ne suis pas sûr.
Math. Nous même au départ, on était très dubitatifs, on s’est dis que la Téléréalité c’était peut être pas une bonne idée. C’est très caricatural. Juste avant la proposition, j’avais lu une interview de Bruce Dickinson (IRON MAIDEN) où il crachait littéralement sur ce genre d’émission. Mais moi, je considère que l’on a pas fait de la Téléréalité parce que, tout simplement, on a fait que jouer nos morceaux, on a pas fait grand choses d’autre. On n’a pas fait un truc dans le genre Les Anges de la Téléréalité. Tu ne nous vois pas nous engueuler, on n’a pas fait une émission où tu es filmé en permanence dans ta vie quotidienne. C’était cool mais au début on avait une appréhension, on se demandait ce qu’ils allaient montrer de nous surtout dans les interviews, on ne contrôle plus les choses à ce niveau là. Dans un entretien, il y a toujours un moment ou tu passes pour un con et si on garde que ce passage, ça peut être catastrophique. On avait peur de ça ! On en a parlé avec la production et heureusement on n’a rien eu de tel. Par contre on a fait l’émission comme tout le monde, on a passé les castings normalement. Il y avait entre 1500 et 3000 candidats au départ et on a été sélectionnés tout simplement. On leur a fait un coup que pas grand monde a du leur faire, on est arrivé avec tout notre équipement pour participer à l’audition. On est arrivé dans une sorte de salle de danse et il n’y avait que deux prises de courant et nous on est arrivé avec nos techniciens, notre table de mixage, tout le matériel. C’est évident que la production a été étonnée, ils n’avaient jamais vu ça. Et c’est ce qu’il faut faire dans ce genre de programme, il faut surprendre, c’est ce que l’on a essayé de faire et ça a marché.
MI. Au final ça a été une bonne expérience sur le plateau ?
Swan. Le tout premier prime, c’était du faux direct en fait. On avait tout enregistré avant. Du coup pour la toute première émission on savait qu’on était sélectionnés mais le public pensait qu’on allait se faire jeter vu que c’était du différé. C’était marrant. Par contre les deux dernières c’était du direct, on ne savait pas du tout ce qui pouvait arriver.
Math. Concernant le direct, il y a quelque chose que je tiens à dire : c’est quand même assez rare qu’un groupe de rock joue en live sur un plateau de télévision. Tu as une seule prise et c’est très difficile, tu ne peux pas te planter.
Swan. Maintenant, on a compris pourquoi les artistes jouent tout le temps en playback à la télévision. C’est impossible de jouer en live correctement et d’avoir un bon son. T’as pas de répétition rien, ce n’est pas comme en concert ça n’a rien à voir.
Math. Tu as deux minutes trente pour mettre en place ton matériel car ils enchaînent les numéros. C’est super compliqué d’installer tous les amplis dans un temps record. Quand tu vois l’équipe technique de l’émission plus nos techniciens qui se dépêchent pour tout brancher : les guitares, les amplis, les retours et cinq secondes avant le lancement tu n’as toujours pas de son. Et tout à coup le décompte part, tu entends cinq, quatre, trois, deux, un, zéro et c’est parti. Tu dois être très concentré sur ce fameux compte à rebours pour démarrer au bon moment et aussi pouvoir entendre le batteur qui va balancer le coup de charley. Au début, c’est un stress gigantesque et puis une fois que tu es lancé, tu fais le truc. C’est pire qu’un concert parce que tu sais que tu as cinq millions de téléspectateurs qui te regardent.
Swan. C’est vraiment un stress de dingue, une fois que tu as commencé à jouer et que tu vois que tout se passe bien alors ça va mieux. On a réussi à aller en finale et on a terminé sixième, c’est énorme. Quand on a postulé on ne savait même pas si on allait passer la première émission. Au final, tu vois on fait des interviews au siège de Sony, c’est sympa ! [Rires] ...
MI. Ca vous a beaucoup aidé ?
Swan. Oui, je pense d’ailleurs que c’est grâce à cela qu’on a pu signer chez Sony. C’est l’argument choc qui les a convaincus.
MI. It begins porte bien son nom, c’est vraiment le début d’une nouvelle aventure ?
Swan. Oui, c’est le vrai commencement, on travaille maintenant comme un vrai groupe professionnel.
MI. C’est quoi la différence par rapport à avant ?
Math. C’est énorme, ça veut dire qu’il faut s’inscrire à la SCPP pour être producteur. On a maintenant notre maison d’édition, c'est-à-dire qu’il y a derrière nous une entreprise avec des bilans, des gens qui bossent pour nous, il y a aussi des comptables, c’est ça être professionnel tout bêtement. Au niveau artistique cela ne change rien, on a toujours été à fond dans tout ce que l’on faisait. C’est vraiment toute la structure autour de nous qui a évolué. On reçoit en permanence des mails de chez Sony qui nous demandent tel truc pour des bandes, il a toujours des gens qui viennent vers nous et tu sens qu’il y tout un tas de personnes au sein de l’entreprise qui bossent pour toi et avec qui tu communiques. C’est vraiment là que se situe la différence.
MI. Vous avez prévu de tourner dans les prochains mois ?
Math. Oui, actuellement on travaille dessus. La bonne nouvelle c’est qu’on va collaborer avec Gérard Drout pour la prochaine tournée. Pour l’instant, il propose une première date à Paris (Le 22 Novembre 2013 au divan du monde). Il veut aussi nous tester malgré le fait qu’on ait déjà fait de nombreux concerts. Il faut qu’on se découvre. Ensuite on espère faire d’autres dates, c’est indispensable. Mais là avec un tourneur tout va être plus simple. Quand on a débuté on se chargeait de tout. Ensuite avec Dany c’était plan par plan. On faisait ce que l’on pouvait trouver de correct, c’était un peu la même méthode qu’a nos début. Aujourd’hui, on a une structure derrière nous qui va nous permettre de faire un maximum de concerts, c’est du travail en moins et c’est beaucoup mieux organisé.
MI. Vous envisagez une tournée européenne ?
Swan. En première partie d’un grand groupe ça serait pas mal. Maintenant, on va déjà attendre des signatures de contrat dans le reste de l’Europe.
Math. On est signé chez Sony France, ensuite il faut voir la réaction des autres labels dans toute l’Europe. Il faut convaincre les autres filiales comme Sony Angleterre, Allemagne. On travaille actuellement dessus avec Sony France. Une tournée en première partie c’est toujours difficile, du jour au lendemain ça peut être oui parce que le label veut placer tel ou tel groupe et puis au tout dernier moment tu as un refus. Ca nous est arrivé plusieurs fois, on a failli ouvrir pour des combos énormes sur toute leur tournée européenne et puis au dernier moment, on nous a dis non. De toute façon, c’est aléatoire quoi qu’il arrive.
MI. Vous avez l’impression d’être des précurseurs ?
Math. On ne veut pas dire qu’on est des précurseurs mais ce que l’on peut affirmer c’est qu’on l’a fait et que ce n’était pas uniquement pour notre gueule. On regarde aussi la télévision et lorsqu’on voit la musique qui passe, on se dit qu’est ce que c’est que cette merde [Rires] ... Et du coup on s’est dit qu’à un moment il faut y aller aussi, il faut faire le boulot. Ce qui est certain, c’est qu’en France quasiment dans chaque village il y a un gang de Metal, c’est une musique qui existe partout. Le fait d’avoir quelque part ouvert des portes est important. On espère que ça va faire bouger les choses. D’ailleurs, c’est fort possible que cela arrive très prochainement parce que les mecs des productions travaillent aussi sur d’autres émissions et on appelé Dany, notre manager, pour lui demander s’il n’avait pas d’autres combos à proposer. Cà veut dire qu’ils ont vu que ça fonctionnait bien qu’il y avait un public qui suit, ils ont pris conscience qu’il se passait quelque chose, qu’il y avait des bons musiciens chez nous qui jouaient bien. C’est autre chose qu’un chanteur qui chante sur des bandes et interprète des reprises de morceaux qui ont plus de vingt ans. Et puis, ils ont constaté que ça fonctionnait bien aussi au niveau des votes et pour eux c’est de l’argent.
MI. Tu as la sensation d’être un exemple ?
Math. On essaye ! On ne veut pas passer comme un étendard du Rock mais on essaye de faire de notre mieux pour ouvrir des portes parce que c’est ce qu’on a toujours voulu faire. Pour te dire, nous on vient de Haute Savoie et on a envie de devenir aussi énorme que KISS dans vingt ans. On souhaite remplir des stades et clamer haut et fort que ce n’est pas parce qu’on est français que ce n’est pas possible. Le problème en France c’est ça, on te dit dès que tu commences à faire de la musique qu’il n’y a pas de structure et que tu ne pourras rien faire de bien. Nous on s’est dit que dans ce cas là, on va tout faire par nous même, on va essayer de briser les murs pour y arriver. C’est un peu notre devise, jamais lâcher.
MI. Vous avez toujours eu cette volonté depuis le début ?
Math. Oui, on n’a pas changé c’est toujours pareil ! [Rires] ... On a mis toute notre énergie dans BLACKRAIN, on a bossé comme des fous. Depuis qu’on se connait on répète toutes les semaines et on n’a jamais raté une répétition. Dès qu’on avait l’opportunité de pouvoir se déplacer quelque part pour donner un concert ou bien rencontrer quelqu’un on l’a fait. On a toujours travaillé nos morceaux au maximum pour faire en sorte qu’on en soit fier, même si maintenant on a du mal à écouter nos vieux titres mais c’est toujours comme ça, c’est le petit dernier qui est le meilleur ! C’est une réaction naturelle. On a toujours essayé de faire de notre mieux on veut proposer quelque chose qui soit aussi bien que les légendes qu’on a adoré comme WASP, GUNS N’ ROSES ou MÖTLEY CRUE.
MI. Vous sentez vous comme les représentants de la scène Glam ?
Swan. Nous on dit Rock !
Math. Par le passé, on nous a mis des étiquettes mais on n’a jamais revendiqué quoi que ce soit. Nous on parlait toujours de Rock’n’roll. Mais on peut dire Hard Rock, Heavy Metal, Glam pour nous ce n’est pas très important. C’est sur, le Glam représente quelque chose pour nous, à Paris à un moment on fréquentait beaucoup ce genre de soirée, il y a une petite scène Glam et on s’y sent bien parce qu’on vient de là. Mais on a aussi été énormément en Suède et là-bas, ils disent Sleaze, donc on peut changer de terme en fonction des pays et aussi des potes qu’on fréquente, c’est pas fondamental pour nous. Nous on considère que ce qu’on fait c’est du Rock’n’roll.
Swan. A la manière de BLACKRAIN !
Math. On n’essaye pas d’être une copie de qui que ce soit, on s’inspire de tout ce qu’on adore et on veut faire la musique qu’on aurait envie d’entendre quand on fait la fête.
MI. Quel est votre meilleur souvenir pour l’année 2012 ?
Swan. Les concerts, c’était plutôt sympa mais j’oublie tout le temps sur le coup. La finale de La France A Un Incroyable Talent c’était quelque chose de magique, un truc très spécial. J’ai bien aimé aussi le show du Bataclan, jouer dans une salle comme ça avec autant de monde c’était très agréable.
Math. Ce qui est bien avec BLACKRAIN c’est qu’on a très peu de mauvais souvenirs et chaque année qui arrive est encore meilleur que la précédente. C’est super difficile de choisir un évènement marquant, vu qu’on en a plein en fait. Quand on a ouvert pour ALICE COOPER par exemple, c’était génial de pouvoir le rencontrer, de parler avec lui, c’était un peu comme dans WAYNE’S WORLD tu vois… [Rires] ...
MI. Pour qui aimeriez-vous ouvrir dans le futur ?
Swan. Ce qui serait intéressant, ca serait d’ouvrir pour un très gros groupe.
Max2. Comme MÖTLEY CRUE, GUNS N’ ROSES ou AEROSMITH ça serait pas mal ! [Rires] ...
MI. Pour terminer qu’attendez vous de IT BEGINS ?
Math. On a envie que le public vienne nous voir sur scène, qu’il retienne les refrains et qu’il chante en cœur nos chansons, c’est le but de tout musiciens. Il faut que les titres explosent littéralement pour que ce soit la fête sur scène, qu’il y ait de l’ambiance et que tout le monde chante et qu’à un moment donné on en oublie même de jouer correctement, qu’on lâche nos instruments pour chanter avec eux. C’est tout simplement ça BLACKRAIN !
MI. Merci à tous les quatre !
Réponse collégiale. Merci à toi !
Ajouté : Dimanche 07 Juillet 2013 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Blackrain Website Hits: 14904
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