SERPENTINE (uk) - Living And Dying In High Definition (2010)
Label : AOR Heaven
Sortie du Scud : 26 mars 2010
Pays : Angleterre
Genre : AOR
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 54 Mins
L’AOR et moi, comme vous le savez, c’est une grande et longue histoire d’amour. Ces mélodies enchanteresses, ces harmonies vocales divines, ces guitares puissantes mais légères, j’en suis friand, et ce, depuis de très longues années.
« Amanda » de BOSTON, « Lights », « Higher Ground » de JOURNEY, « Streets Of Pain » ou « Should Have Known Better » de Richard Marx… Je pourrais en citer des dizaines, mais ça n’aurait aucun intérêt.
Et souvent, ça me fait regretter d’être né du mauvais côté de l’Atlantique.
Car au lieu de me sevrer avec les hits français les plus pitoyables, j’aurais pu être éduqué à grands coups de REO SPEEDWAGON, BOSTON, JOURNEY, via les nombreuses stations de radio locales US.
Pas de bol.
Mais aujourd’hui, nous n’irons pas en Californie, dans l’Illinois ou le Massachusetts, mais outre Manche, du côté de Cardiff, Birmingham et Barnsley. C’est certes moins exotique, mais plus pertinent puisque les musiciens de SERPENTINE en sont originaires.
Bon, OK, on a plutôt une vision assez « cliché » de l’Angleterre… Landes, marais, pluie, flegme, humour unique, football, pluie, chauvinisme, Beatles, pluie…
Mais ce Living And Dying In High Definition risque de vous faire changer d’opinion, et surtout, de vision. Car la musique des Anglais est tout sauf froide, humide et élitiste.
Elle est au contraire ensoleillée et généreuse.
Mais à contrario de sa version américaine, l’AOR anglais serait plutôt du genre teigneux, agressif, riffu (oui, j’aime les néologismes…), et conserverait donc ses racines européennes, bien ancrées dans sa culture musicale. Et oui, le pays de Shakespeare ne s’est pas approprié le Hard-Rock (Led Zep, Deep Purple), le Heavy (BLACK SABBATH), et le Punk (SEX PISTOLS, CLASH) pour rien…
Alors ici, rien de larmoyant. De l’énergie, de l’envie, mais aussi des mélodies, des harmonies, et tout pour passer un bon après midi.
Produit par Sheena Sear (MAGNUM, STAMPEDE), Living And Dying In High Definition bénéficie d’un son clair, puissant, mettant en valeur des compositions solides, aux refrains fédérateurs et aux couplets galvanisants. Et si le clavier de Gareth David Noon est assez prédominant, les guitares de Chris Gould ne manquent toutefois pas le rendez vous, et savent se faire tranchantes.
Riffs acérés, chant ample et dynamique (qui rappelle parfois le JOURNEY dernière mouture…), rythmique solide qui n’en fait pas trop mais assure les arrières, tout est en place pour un défilé de hits potentiels, qu’on se prend à réécouter pendant quelques heures.
Et dès le premier morceau, vous êtes dans le bain.
Car « Deep Down (There's a Price for Love) » a la flamboyance des grands morceaux des années 80, à la sauce contemporaine. Sérieux up tempo au riff qui tronçonne, sublimé par le chant velouté de Tony Mills (SHY, TNT, excusez du peu…), dont le timbre rappelle parfois dans les moments les plus profonds Joe Lynn Turner, c’est une intro qui tonne pour un Heavy AOR qui détonne.
Bien sur, on pense aux anciens combos du sieur Mills, spécialement SHY, qui avait le don de mixer rugosité européenne et musicalité américaine, mais point besoin de référence avec de tels gabarits, la musique seule suffit.
Et même lorsque le quintette tombe en pamoison, on est bien loin de la sucrerie maison, mais plutôt proche d’un bouquet de saison, car la première blue song de rigueur, « Love Is Blue » reste dans des sentiers chenus, et sait amadouer sans laisser trop repu. Guitare bluesy/Heavy, clavier romantique, solo épique, ça laisse les yeux qui piquent sans trop tirer sur l’élastique.
Mais si SERPENTINE assume ses racines, il sait aussi lorgner du côté des maîtres et pondre un « Where Do We Go From Here ? » plus américain que les bottes de John Wayne. Et surtout, pondre un final explosif, avec six minutes dédiées aux héros oubliés, le temps d’un long et progressif (quel break et quel solo !!!) « Forgotten Heroes », plus beau qu’une épitaphe sous une pluie d’été…
C’est donc la confirmation que le talent et la qualité n’ont pas de frontières… Qu’il soit US, Anglais, Européen ou bien Australien, l’AOR bien pratiqué, avec ce qu’il faut d’inventivité et de qualité est donc la musique qui me sied…
Et tous les espoirs placés en SERPENTINE lors de la sortie de leur premier album, le recommandable « A Touche Of Heaven » se trouvent confirmés.
Un nom à retenir, une musique dont on doit se souvenir, et une voie royale tracée pour l’avenir.
Ajouté : Mardi 18 Décembre 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Serpentine Website Hits: 8820
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