AMENRA (be) - Colin H. Van Eeckhout (Avril-2013/VF-EV)
Parfois, certaines chansons vous font vivre une sorte d’expérience spirituelle. C’est comme un détachement, un voyage dans un monde parallèle. Et c’est ce type d’expérience que vous pouvez ressentir en écoutant ou en regardant AMENRA. A l’occasion de leur passage à Paris, j’ai eu la chance d’avoir une conversation avec Colin H. Van Eeckhout, le chanteur du groupe juste avant leur performance sur la scène du Glazart.
Line-up : Colin H. Van Eeckhout (chant), Lennart Bossu (guitare), Mathieu J. Vandekerckhove (guitare), Levy Seynaeve (basse), Bjorn J. Lebon (batterie)
Discographie : Mass I : Prayer I - VI (album – 2003), Prayer 8 : Offerande (split - 2004), Prayers 9 + 10 (EP – 2004), Gameness / Amen Ra / Gantz / Vuur (split – 2004 ), Mass II : Sermons (EP – 2005), Mass III (album – 2005), Amenra / Hitch (split – 2007), Mass IIII (album – 2008), Mass III-II + IIII (compilation – 2009), Afterlife (EP – 2009), Amenra / Black Heart Rebellion (split – 2011), Amenra / Hive Destruction (split – 2011), Amenra / Oathbreaker (split – 2011), Amenra / Hessian (split – 2011), Live (live album – 2012), Mass V (album – 2012)
Traduction : Stef.
Metal-Impact. Salut Colin ! Comment ça va aujourd’hui ? Tout se passe bien ?
Colin H. Van Eeckhout. Ouais ! Nous sommes arrivés un peu en retard parce qu’on a perdu des trucs lors de notre dernier concert, donc on a du racheter du matériel ce matin et donc on est un peu en retard. Mais tout va bien !
MI. Ce soir, c’est le premier concert de votre tournée européenne, n’est-ce pas ?
Colin. Exactement. On va commencer ici, à Paris. On a toujours eu un bon feeling ici lors de nos concerts et je pense que celui de ce soir sera bon. Du moins j’espère !
MI. Je suis assez intriguée par le nom AMENRA et sa signification !
Colin. Ca m’est venu à l’esprit quand j’avais 19 ans. Ce sont deux parties séparées. Il y a « Amen » et « Ra ». “Amen”, ça marque la fin de chaque prière dans la religion catholique et ça signifie littéralement « ainsi soit-il ». Et « Ra », c’est le diminutif d’Amon-Rê, qui est le dieu du soleil et qui symbolise la vie. Si tu mets ces deux mots ensemble, c’est comme une façon de voir la vie. Tu n’as pas le choix. La vie arrive sous différentes formes et tu ne peux pas choisir la tienne. Donc la signification d’AMENRA, c’est « voici la vie, vis la ». C’est l’idée de base du nom du groupe et c’est aussi l’idée de base de ce que l’on fait.
MI. La musique d’AMENRA est pleine d’émotions. C’est comme si dans chaque chanson, vous vous libériez de toute cette douleur, comme une renaissance. Pour moi, c’est comme une matérialisation des émotions. Peux-tu nous décrire votre son ?
Colin. Je crois que c’est la raison principale pour laquelle quelqu’un devrait faire de la musique. C’est un cadeau d’avoir ce moyen d’expression, de pouvoir traduire ce qu’on vit à l’intérieur et de lui donner la forme que l’on veut. Et c’est quelque chose de merveilleux que d’être capable de toucher d’autres personnes sur notre chemin, de les rencontrer à différents niveaux. C’est ce qu’on fait. On essaye de faire plier ces ténèbres dans la lumière. C’est ce que représente AMENRA.
MI. Avant de signer avec Neurot Recordings pour le dernier album, Mass V, avez-vous été en contact avec d’autres labels, comme un label belge par exemple ?
Colin. Oui, nous avons été en contact avec beaucoup de labels mais on a toujours eu peur de signer sur une compagnie internationale, parce que c’est plus difficile de communiquer ou de garder le contrôle de la situation. C’est pourquoi la plupart de nos sorties sont autoproduites ou signées chez des amis belges. C’est un peu la raison pour laquelle on ne se précipite pas.
MI. Mais vous n’écrivez pas un nouvel album juste parce que vous avez besoin d’un nouvel album ! Il y a quelque chose de vraiment spécial dans votre musique. Vous avez eu peur d’être limités ?
Colin. Beaucoup de labels font ça. Ils vous fixent une date limite, vous imposent un album par an ou vous censurent vos pochettes. Ils voient vos albums comme un produit et pas comme une œuvre d’art. Avec Neurot, quand il est temps d’enregistrer, on rentre immédiatement en studio, parce que ces gens nous respectent vraiment.
MI. C’était justement l’une de mes principales questions. Savoir si vous vous sentiez plus libres après avoir signé avec eux. Je veux dire, pour moi, Neurot est un label assez unique. Les groupes qui sont signés sur Neurot sont très spéciaux et ça n’a pas l’air d’être un label qui limite ses groupes !
Colin. Oui, ils nous ont demandé « voulez-vous faire le prochain album avec nous ? ». Et on a dit oui. Mais ils n’ont jamais insisté pour savoir quand on allait le faire, quelle durée il allait avoir, s’ils pouvaient en écouter un bout ou si on avait déjà de nouvelles chansons, bla bla bla… Ils nous ont juste dit « faites votre truc et quand vous avez fini, vous nous le filez ». Ils ont cru en nous comme personne d’autre auparavant tu sais. Ils croient simplement en nous et peu importe ce qu’on prépare, si c’est bon pour eux, ce sera plus que bon pour nous. Ils nous supportent beaucoup et nous ouvrent beaucoup de portes. C’est vraiment beau de faire partie de cette famille. Ce sont comme des grands frères qui nous aident.
MI. C’est super pour vous d’avoir un feeling positif vis-à-vis de ça ! Est-ce que vous êtes en contacts avec les mecs de NEUROSIS comme Scott Kelly ?
Colin. Souvent, oui. Ils sont en tournée, il me semble le mois prochain, et on va faire quelques concerts avec eux mais pas toute la tournée parce qu’on est limités en temps, qu’on a des gosses et d’autres trucs à faire. On fera la fête avec eux sur différentes dates en Allemagne. Mais oui, on est souvent en contact avec eux.
MI. Tu peux nous en dire plus à propos de la Church Of Râ ?
Colin. On a commencé avec notre groupe, AMENRA, puis on a commencé à faire d’autres choses à côté, comme de l’art visuel. On fait tout nous-mêmes, comme les artworks ou les photos. On a créé notre propre univers. Plusieurs de nos amis proches nous ont aidés, on a commencé à monter des side-projects et c’est devenu plus qu’AMENRA. On a choisi d’appeler ça Church Of Râ parce qu’on a tous différentes manières de bosser. Certains font du design graphique, d’autres de la peinture, d’autres sont danseurs, d’autres font de l’art visuel, mais on a tous la même vision des choses. Cette obscurité, ce côté sombre, chacun sait le mettre en lumière d’une façon différente. En fin de compte, c’est positif et c’est une façon optimiste de voir les choses. On existe depuis 13 ans maintenant et tout au long de notre carrière, on a rencontré des gens qui voyaient le monde de la même façon qu’on le voit, qui marchaient sur le même sol. Peu importe la manière dont ils ont commencé. Maintenant, on est très occupés avec le théâtre et la danse. Mais c’est pas grave, parce que ça grandit et grandit encore et c’est ça, la Church Of Râ. C’est une façon de former une chaîne humaine qui s’entraide mutuellement. On garde l’esprit ouvert pour chaque opportunité. Si elle n’est pas bonne pour nous, peut-être qu’elle le sera pour quelqu’un d’autre.
MI. Que peux-tu nous dire à propos de la création de votre musique. C’est basé sur la chair de poule non ? Je pense que c’est comme ça que vous choisissez les chansons pour vos albums. Vos compositions sont fortes, pleines de feeling. Comment ça se passe ? C’est difficile de créer ces chansons sans perdre de vue l’essence ou l’objectif principal d’AMENRA ?
Colin. Tu sais, ça dépend de la façon dont tu abordes la musique. Certains groupes pensent davantage à ce que les gens attendent d’eux. On fait l’opposé. On écrit pour nous-mêmes et si c’est assez bon pour nous, ça le sera aussi pour les autres, peu importe leur opinion sur le sujet. Bien sûr, tu fais attention et tu veux qu’ils aiment ta musique mais ça ne peut pas être universel. Ça devient de plus en plus dur d’écrire. Par exemple, Mass V était l’album le plus dur à composer pour nous parce qu’il nous a pris beaucoup de temps. On a essayé beaucoup de choses, on a jeté beaucoup de choses, on a écrit beaucoup de matériel aussi mais rien n’était suffisamment bon ou spécial à nos yeux. Quand on a achevé le processus d’écriture, on était très incertains. On sait que ça vient uniquement de nous, mais on ne sera jamais capables de dire qu’on a écrit un bon album. Et à l’heure où je te parle, nous sommes déjà en train de planifier l’écriture de notre prochain disque, parce que qu’on veut explorer notre personnalité encore plus en profondeur, pour pouvoir la transposer au mieux dans notre musique.
MI. Est-ce que tu peux nous en dire plus à propos du nouvel album ?
Colin. Mass VI sera probablement un album acoustique mais ce n’est pas encore sûr. Ca dépend de ce qu’on ressent ou de ce dont on aura le plus besoin mais normalement, le plan c’est de faire un album acoustique. Actuellement, nous avons déjà quelques nouvelles parties et du matériel sur lequel nous travaillons. Nous sommes en train d’enregistrer un album plus Ambient, on a fait quelques vocaux la semaine dernière. Ce sera très différent.
MI. Est-ce que cet album acoustique sera comme une nouvelle version de vos dernières chansons ou ce seront exclusivement des nouveaux titres ?
Colin. Non, ce seront de nouveaux titres. Je chanterai de façon plus normale et nous aurons plusieurs tonalités de guitares. On va essayer de faire quelque chose qui soit différent.
MI. Vous avez de nombreux side-projects, à l’image de Mathieu avec SYNDROME ou de ton projet solo. Vous arrivez à garder le rythme ?
Colin. Ouais ! Dès qu’on a le temps, on essaie de se concentrer sur ces projets. C’est devenu plus difficile à cause de nos situations familiales tu sais. On a plus beaucoup de temps à accorder à nos propres projets solos ou à nous-mêmes. Le principal a toujours été AMENRA mais dès qu’on finit un album avec le groupe, tout le monde utilise son temps pour peaufiner ou créer des albums avec ses autres groupes. C’est une constante et nous devons continuer de faire tourner ça parce qu’on y apprend beaucoup de choses. C’est sympa de jouer avec des gens différents et d’avoir d’autres perspectives musicales.
MI. AMENRA est définitivement un groupe live ! A propos de vos performances sur scène, comment vous vous sentez sur scène ? Est-ce que vous ressentez exactement ce que vous voulez ressentir, à savoir ce détachement du monde, quand vous êtes sur les planches ?
Colin. On essaye mais ça ne marche pas toujours. On ne choisit pas l’endroit où ça se produit et celui où ça ne se produit pas. On attend toujours ce feeling, parfois il vient, parfois non. Ça dépend des situations. La meilleure façon de ressentir cette émotion, c’est de se laisser aller, de faire les choses de façon automatique et de se laisser emporter par la musique, sans penser que tu n’as pas assez de place pour jouer ou ce genre de trucs. C’est encore différent pour le public. Il arrive que des gens viennent nous voir pour nous dire que le concert était très bon, mais nous, on sentait bien que ce n’était pas le cas. Par exemple, si l’endroit est trop froid ou si l’air conditionné est en marche, on sait très bien que ça peut tout foutre en l’air. C’est normal tu sais. Après chaque concert, on se demande entre nous ; « tu l’as senti ? ». Parfois, on ne le ressent pas mais certains de nos amis dans le public nous disent que ce show là était particulièrement bon. On essaye de provoquer ce feeling, d’avoir la chair de poule sur scène et que chacun vive ça dans sa propre bulle. Ce sont les meilleurs moments mais tu ne peux pas prévoir à quel endroit ça va se produire ou quelle scène est plus adaptée.
MI. Merci beaucoup et meilleurs vœux pour AMENRA !
Colin. Merci à toi !
==================== ENGLISH VERSION ====================
Metal-Impact. Hi Colin ! How are you doing today ? Everything is fine?
Colin H. Van Eeckhout.
MI. Yeah ! We got here a little bit later cause we lost something in our last concert, so we had to buy some new stuff this morning so we got a little late but everything is going fine so far!
Colin. This is your first concert in your European tour, is that right?
MI. Exactly. We gonna start in Paris. We always had good vibes here at the show and I think today is gonna be a good one, at least we hope so!
Colin. Exactly. We gonna start in Paris. We always had good vibes here at the show and I think today is gonna be a good one, at least we hope so!
MI. I'm really curious about the name AMENRA and the meaning of that!
Colin. I came up with that when I was 19 years old. It's just 2 separate part. I mean “Amen” and “Ra”. “Amen” is like the end of every prayer in catholic belief and literary. It means : “so be it and this is how it is”. And “Ra” is a short version of Amun who is the god of the sun and it symbolize as the life. And if you put this two words together it's like a way to looking at life. You do not have a choice. Life comes in every forms and you do not choose how life would be for you. So the meaning of AMENRA is “that's the life so live it”. That was the basic idea of the band’s name and that's pretty much the basic idea of what we do as well.
MI. AMENRA's music is absolutely full of emotions. It's like in every songs you throw up and get over all that pain! Like a reborn! For me it's kind of materialization of the emotions! Can you describe us more your sound?
Colin. I think that's the main reason someone should make music. It's a gift to have that medium called music to translate what ever lives inside of you and try to give it a form you know. And it's a beautiful thing to be able to touch other humans along the way and you meet each other on different levels. It's pretty much what we do. We try to bend this darkness into the light like what the name AMENRA represent.
MI. Before getting sign for the last album Mass V with Neurot Recordings, did you guys are in contact with other labels like a belgian label?
Colin. Yeah, we had contact with a lot of labels but we've always feared to be with an intentional label because it's difficult to communicate or to control the whole thing. That's because most of the releases we did it ourselves or Belgium friends of ours did. So that was a little bit the reason for us to not jump very high as soon as we could.
MI. Yeah, you guys don't write album just because you need a new album! There is something really special happening on your music and it cant work like that! You were afraid to being in limits?
Colin. Most label do that. They give you dead lines like you have to have a record of you every year or you re limited about artwork… And they view your record more as a product than a work of art. Until we came across people from Neurot record so that we kinda felt, that's OK, now it's time to actually do it because they really respect us!
MI. That was one of my important question, if you feel “free” after you got sign with them. I mean, for me, Neurot is a really kind of different label, bands who got signed with Neurot are actually really special and it feels like this is not kind of label who put bands in different limits!
Colin. Yeah, they asked us, “do you guys want to do the next album with us ?”. And we said yes. But they never asked when are you going to do it or how many minutes is it, can we hear it, do you have new songs, or bla bla bla. They just told us, do your thing and when it's finish, give it to us. They really trusted us in a way that we never haven't trusted before, you know. They just believed in us and whatever they are going to do, if it's OK for them, that would be more than OK for us. They supported us a lot and opened a lot of doors for us. It's a really nice family to be a part of. It's like our bigger brothers helping us.
MI. That is so nice that you guys have this positive feeling with that! Are you guys in contact with guys from NEUROSIS like Scott Kelly?
Colin. Mostly yeah. They are on tour I think next month and we gonna do some shows with them but not every show cause we are very limited in time so we can not be on the road all of the time and we have kids and stuff. So we will hook up with them on several shows in Germany and stuff. But yeah, we have a lot of contact with them.
MI. Could you explain more about Church Of Râ?
Colin. We started with our band AMENRA, and then we started to do a lot more on the side like art vise. We pretty much did everything ourselves like artwork and pictures. We created our own world physically and after a while we had a lot of friends around us who helped us out and we had a lot of side projects and it became more that AMENRA. So we started to call the thing we do Church Of Râ because we all have different ways of working, some are graphic design, some are painters, some are dancers, some are visual artists, but we all have the same view of things. It all had that somber, the darkness, but all have kind of a way that we could pull it into the light. It has a positive end and it's a hopeful way of seeing things. We've been existed for 13 years now and along the way you kinda meet people who seeing in the same way, who walk the same ground and it doesn't really matter what medium and art they start from. Now we are a lot of busier with kind of theater and busy with kind of dance... Anyway, it becoming bigger and bigger and that's pretty much the Church Of Râ. It's a way to forming a huge chain of people who try to help each other out. And we keep our eyes open for opportunity and if it's not a good thing for us maybe it's for someone else and we push each other for that.
MI. How about the creation of your albums or your music? It's based on goosebumps, is that right? I mean I think this is the way that you guys choose your songs for your album! Your songs are absolutely strong and full of feeling… How it happen? And is that hard to create these songs without loosing the basic meaning of what AMENRA represent and without loosing your main focus?
Colin. It depends how you look at music you know. Some bands think more what people want from us or expect from us. But we do kinda like the opposite thing. We just write for ourselves and if it's good enough for us then it should be good enough for the others whatever their opinion would be about it. Of course you care and you want them that they like it as well but that can not be a primal drive. But it's becoming a lot harder and harder to write. Like Mass V was the hardest one for us to write that's because it takes so long. Because we throw a lot of way, we wrote a lot but nothing seems to be good enough or special enough in our eyes. Even then, when we ended up with an album, we were always super uncertain about it. We know that this is something from us but we will never be able to say that we have written a really good album. And right now we are already looking for to write the new album cause we way more inside of us to put on our music.
MI. Can you tell us more about the new album?
Colin. Probably it's gonna be an acoustic album. We are not really sure for Mass VI, it depends of what we feel or what we need most but normally the plan would be an album acoustic. Now we already have some new parts and some new stuff we are working on. Right now we are just recording a more ambient album. We did some vocals last week. This is something different.
MI. The acoustic album gonna be like some new version of your last songs or it's gonna be some new songs?
Colin. No, it's gonna be some new songs. I use my vocals in a normal singing way and we gonna do different ways of tuning the guitars and we're kinda trying different stuff out.
MI. You guys have a lot of side projects, like Mathew's project called SYNDROME, or your own solo project. You guys gonna keep going with this side projects?
Colin. Yeah! Whenever we have time we try to constantly do these stuff you know. It starting to be more difficult cause of our family situation you know and we don't have a lot of time anymore to spend a lot of time on ourselves or on our own music projects. The main thing was always AMENRA but as soon as we finish an album with AMENRA, everybody is always like using the time right after that and create albums with their side projects. It's a constant thing and we have to keep turning it and it's nice cause we learn a lot from these side projects. It's nice to play with different people also and then we have some perspective on music.
MI. AMENRA is definitely a live band! About your live performances, how you guys feel on stage? I mean do you feel exactly what yo want to feel, this detachment from this world, when you are on stage?
Colin. We try to but it doesn't work always. We don't choose where it will be happening and where not. We always go for it and sometimes it works and sometimes it doesn't. It depends on all the situations. The best way to achieve it is that everything goes automatically and you could lose yourself in music and you don't have to mind about something like you don't have space enough to play or whatever. And it's different for audience than for us. It happened that people come to us and tell us that our concert was very good but we kinda feel that it was not, for example even if the place is too cold and the air condition is on, that could fuck everything for us ! Its not normal you know. We always after show come together and ask to each other : "did you feel it ?". Sometimes we weren't feel but friends of ours in audience tell us : “that was such a good one , wasn't ?”. We try to have that feeling when you have goosebumps on stage and that ends up everybody in their own bubble on stage, those are the best ones but you can not say where you gonna have it or what stage is better for that.
MI. Thank you so much and best wishes for AMENRA!
Colin. Thank you!
Ajouté : Samedi 06 Juillet 2013 Intervieweur : Nelly Lien en relation: Amenra Website Hits: 14715
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