Quand je vous dis : maison isolée au bord d’un lac, un soir d’été, une multitude de jeunes légèrement dénudés, bières à la main, des rires, des cris … vous voyez quoi ? Bon à part une des X scènes cultes d’un American Pie number 34 ? Et bien non vous ne voyez rien d’autre et c’est bien normal et c’est d’ailleurs ce que vous allez voir au commencement de Kvelertak, ça va même vous sauter aux yeux. Si vous tendez bien l’oreille on peut même entendre « à l’attaque !!! » au début du morceau qui ouvre les festivités à moins que ça ne soit « j’ai la gnake !! » bref ça fleure bon le concentré d’adrénaline. Bon ça sera la seule parentalité qu’on leur affublera avec les teenagers obsédés du film à succès, mais il était inéluctable d’avouer que ça fait très « happy hour ».

Voilà, qu’on se le dise, on ne va avoir ni l’occasion ni même le temps de s’assoupir avec ce que les Norvégiens nous envoie. Un mélange rudement original de Black, de Thrash, de Punk et de Core, rien que ça.
La bande va se munir de sérieux atouts pour entamer sa carrière car ils vont signer avec le label Indie Recordings et de surcroît faire appel à Kurt Ballou (CONVERGE) pour produire leur premier album éponyme. De plus pour le visuel ils vont miser sur une valeur sûre (à mon sens) et forcement attirer le regard avec un artwork qui ne sera pas sans rappeler les albums de BARONNESS puisque signé par son guitariste et dessinateur, le talentueux John Baizley. Avec des influences burlesques à la KYLESA - avec lesquels ils participeront d’ailleurs à une tournée européenne – ainsi qu’une énergie débordante, les messieurs se débattent vaillamment dans un registre optimiste et entrainant.
Meilleurs qu’un coup de pied au cul, ils ont eux aussi le don de vous rebooster car contrairement à leur confrère précédemment cité ; exit les nappes atmosphériques psychédéliques car ici on rentre dans le vif du sujet et on file direct à la source sans pirouette par des chemins de traverse. Y’en a là-dedans pour mêler si bien le Black’n’Roll au Stoner, le Thrash/Heavy au Punk. Le sextuor n’est rien d’autre qu’un Bob le bricoleur, roi de la démerde, bidouilleur en tous genres, se démarquant avec évidence par son propre style que peut peuvent se vanter d’avoir tenté.

Alors oui ça peut faire peur comme ça, tant de chose brassée dans un seul et même album, gare à l’écœurement. Soyez sans crainte, vous allez très vite savourer l’authenticité d’un combo qu’il va falloir suivre de près et vous n’allez pas en revenir indemne.