AND HELL FOLLOWED WITH (usa) - Proprioception (2010)
Label : Earache Records
Sortie du Scud : 29 juin 2010
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 43 Mins
Six ans de bons et loyaux services, deux albums et puis s’en va. L’histoire retiendra d’AND HELL FOLLOWED WITH son passage éclair au cœur de la scène extrême américaine. De là à dire que cette défection engage un manque à gagner pour le Deathcore, il n’y a qu’un pas qui ne peut être franchi trop facilement. Deux ans après un Domain plus que mitigé en 2008, ces garçons se sont repris avec Proprioception. Nous n’aurons jamais l’occasion de savoir si ce redressement spontané était annonciateur d’une carrière en or massif, un split ayant abrégé prématurément le conte de fées. AND HELL FOLLOWED WITH, ce n’était certainement pas le rêve américain. Pas la dernière des merdes non plus. Juste un équilibre un peu précaire entre ce qui se fait de mieux dans le Deathcore et ce qui se fait de pire. En somme, un concentré de talent mal exploité. Heureusement, on ne peut regretter ce qu’on n’a jamais eu. Et effectivement, des engagements stables, on en n’a jamais eu.
Proprioception, c’est le Deathcore d’hier combiné au Deathcore de demain. A la fois rétrograde et novateur, un peu distrait et un peu appliqué, mariage honnête de figue et de raisin. Ses points forts sont assez nombreux, à commencer par le caractère très scénarisé de cette sortie. Douze morceaux, une intro, une outro et entre les deux, une histoire et des ambiances. Ça n’a rien d’inédit, mais ça change du Deathcore vomi à la chaine et écrit dans une usine. AND HELL FOLLOWED WITH s’est appliqué pour conférer à son deuxième album une dimension un peu plus épique, moins égocentrique que le premier. A l’instar d’I DECLARE WAR qui a vu la Sainte-Vierge entre ses deux premières sorties, nos Michiganais ont eu la bonne idée de corriger le tir. Les riffs plats et génériques de Domain ont laissé place à des homologues bien plus crépitants et inventifs qui frôlent la syncope et effleurent des notions Djent malvenues (« One Of The Swarm », définitivement une bonne compo). Et même si ça patine, ça ne se casse jamais la gueule. Ryan Caudill est sûr de son coup derrière le micro, alternant avec panache screams et growls. C’est pas encore Alex Koehler mais on s’en contentera. Derrière tout ça, des idées un peu noires, un peu apocalyptiques pointent le bout du tarin (« A Welcome Displeasure » qui fait très CHELSEA GRIN). Pas suffisant hélas pour que le cœur de Proprioception ne s’enfonce pas dans un bourbier de linéarité, parsemé épisodiquement de fulgurances, comme ce « In Vastness, I Transfigure » suffocant. Globalement, on passe physiquement un mauvais moment et musicalement un bon. C’est à double tranchant. AND HELL FOLLOWED WITH force parfois sa musicalité avec des passages aérés qui ne lui ressemblent par (« Those Now Sleep Forever »). Ça part surement d’une délicate attention, mais ce n’est pas intègre. J’aurais préféré qu’ils jouent le jeu jusqu’au bout, oubliant au passage leurs fanfreluches mélodiques à deux balles. Du temps de Domain, ces mecs étaient des bourrins tueurs d’harmonie. Maintenant, ce sont des techniciens tueurs de feeling. On notera tout de même que cette évolution est meilleure, car simplement moins… létale.
Quant au fait de savoir si oui ou non, AND HELL FOLLOWED WITH aurait pu percer, à part quelques boutons bourgeonnants sur la tronche d’ados en fleur, je ne pense pas. C’est l’archétype du Deathcore bateau, rehaussé d’un brin de technicité. Mais étrangement, il flotte un air de sérénité après l’écoute de cet album. Comme si ces Américains avaient su toucher en nous un petit quelque chose qui fait qu’on ne saura confondre Proprioception avec une sortie vraiment transparente. Je maintiens, y’avait un truc…
Ajouté : Lundi 19 Novembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: And Hell Followed With Website Hits: 10402
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