TERRORDROME (gr) - The Day Of Sacrilege (2012)
Label : Grindethic Records
Sortie du Scud : 27 juin 2012
Pays : Grèce
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 33 Mins
Je mentirais si je disais que Vehement Convulsion n’était pas une des claques, sinon la claque de l’année 2008 en matière de Brutal Death. Déjà à cette époque, j’évoquais dans ma chronique les difficultés d’un pays comme la Grèce à se stabiliser. C’était le bon vieux temps. Les rues d’Athènes étaient à feu et à sang. Force est de constater que rien n’a changé. TERRORDROME est toujours en vie, toujours en activité. Et plutôt que d’exprimer leur colère physiquement sur des vitrines, ils préfèrent continuer leur petit bonhomme de chemin. Quatre années séparent leurs deux premiers (et uniques) opus. Entre temps, point de commérages sur la « crise », point de prises de parole fédératrices mais un EP (Seeds Of Fear, Begotten) et un split en compagnie d’OATH TO VANQUISH. Il faut d’ailleurs relever que les deux seuls morceaux présents sur leur EP ouvrent de façon drastique The Day Of Sacrilege. Il va y avoir du sang, qu’on se le tienne pour dit.
Et un sang évolutif. J’ai fait l’effort de me repasser Vehement Convulsion avant d’attaquer cet album et le moins que je puisse dire, c’est que TERRORDROME, d’une façon très subtile, nous fait comprendre son désir d’évolution. De manière générale, le Death Metal a subi, lui aussi, une évolution majeure ces derniers temps avec par exemple la prolifération de mouvements Djent au sein même de formations qu’on croyait incapables de changer. Les Grecs n’échappent pas à cette triste règle, puisque leur Death tantôt brutal, tantôt technique s’est ouvert à des structures plus mathématiques, plus aléatoires. Entre deux blasts furieux, il nous arrivera de tomber nez-à-nez avec des teintes de guitares en sweeping qui font très modernes (« Conceit Is The Disease »). Vous l’avouerez, pour un groupe qui respectait strictement les lois du Death old-school, ça relance le débat. D’un point de vue personnel, je trouve ce genre d’expérimentations dommageables et contradictoires. Il y avait un feeling sur Vehement Convulsion qu’on ne retrouve plus ici. On ne peut pas reprocher à TERRORDROME ce besoin de fraicheur, car ce sont des artistes et qu’ils ont ce gêne dans le sang. Par contre, on peut leur reprocher d’avoir emprunté ce virage de façon beaucoup trop instinctive. C’est vrai, cet album déboussole. Mais pire que ça, il n’est pas spécialement bon. Certes, on a plaisir à retrouver à la guitare Sakis Chatzitakis, qui n’a rien perdu de sa virtuosité ou encore Peter Ouzounis, dont les vocaux porcins sont toujours aussi jouissifs. Dommage que le groove manque à l’appel et que l’hyper-homogénéité structurelle (pas rythmique) de The Day Of Sacrilege en fasse un disque plutôt quelconque. La seule composition vraiment convaincante se situe en bout de course. « Antediluvian Malediction » est peut-être le seul morceau sur lequel on n’entend pas Peter éructer, mais son commencement qui a d’étranges reliefs de Black N’ Roll à la SATYRICON et sa finition épique remontent le moral après ces retrouvailles pour le moins décevantes.
Et si TERRORDROME subissait lui-aussi de plein fouet les répercussions récessives de son pays ? A l’image de ce club de foot grec tellement fauché qu’il se fait sponsoriser par une maison close locale, nos amis ont fait sur The Day Of Sacrilege de surprenantes concessions pour sortir la tête de l’eau. Je vais leur apprendre un truc qu’ils ignoraient peut-être, mais le Death Metal compact, fourmillant et remuant de Vehement Convulsion planait au-dessus de cet océan de médiocrité. Putain, c’est vraiment la crise…
Ajouté : Mercredi 14 Novembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Terrordrome Website Hits: 8770
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