Bref.
Si ma plume vous sied, et que vous être coutumier de mes critiques, vous savez que généralement, quand personne n’en veut, c’est pour moi. Mais ça serait trop facile, et ça manquerait d’abnégation et d’humilité. Parfois, je m’y colle de moi-même.
Pourquoi ?
Parce que j’aime ça. Les incompris, les teigneux, les veloutés, les sucrés, les oubliés, les parias, les honnis. C’est mon lot, c’est ma solitude, mais aussi mon partage.
J’ai tendance à les prendre en affection. Les vilains qui jouent une musique que peu de gens veulent écouter. J’ai découvert NEUROSIS alors que personne n’en voulait, NAPALM dès Scum, adopté DIABLO SWING ORCHESTRA à la naissance, vénéré Paul Chain, admiré M.BUNGLE, et la liste est loin d’être exhaustive…

Je ne tire aucun mérite de tout ça, car il n’y a pas matière. Juste de la satisfaction. Un plaisir personnel. Parce que la chasse à la perle rare, au commis débouté de ses droits civiques, c’est une traque, mais aussi un échange. Je fouille, je soulève les cailloux, je remue la vase, mais au final, mon corps se désincarne et je me retrouve dans un univers parallèle.
Alors, comment ça marche me direz vous ?
Des sensations, des impressions… Une pochette, un nom, un logo, une réputation, des on dits, n’importe quoi, un titre sur un myspace, un Blog parcouru…
Mais attention, comme toute chasse, ça ne marche pas à chaque fois. Et parfois, quand ça plante, ça plante.
Un exemple ?
OPEN TOMB.
Nom nickel, pochette ad hoc, style hermétique mais pas déplaisant. Allez, je me lance. On chope la démo auto intitulée, on écoute et on… Déchante.
Ok, c’est sur, le Sludge, j’aime, mais sans plus. Idem pour le Doom. Pour moi, ce sont des styles condamnés dès le départ, la faute à des structures trop restrictives. Et à des musiciens sans doute trop puristes.
Mais là, désolé les gars, vous auriez pu faire un effort.
Pourtant, ça partait bien. Une ambiance glauque, des riffs étirés au-delà du raisonnable, un opening track de quinze minutes, je me réjouissais d’avance.
Las…
C’est bien de vouloir créer une ambiance, encore faut il la maintenir, l’agrémenter, la décorer, la tordre… Ou alors, il faut que celle-ci, dès le départ soit unique, pour supporter la durée. Et la, sorry, mais la même chose durant un quart d’heure alors que cinq minutes auraient suffi….

J’aurais pu comprendre et m’en délecter même, si le reste de cette démo n’avait été bâtie sur le même moule. Et c’est là que vous n’avez pas pigé le truc les gars.
Si ABRUPTUM, c’est si bon sur une heure, c’est qu’ils ont l’honnêteté de ne pas diviser un morceau conçu comme une unité.
Mais quel intérêt de proposer quatre titres à l’identique ?
Même riff, même tempo, mêmes cassures… Le chat qui se mord la queue dans toute sa splendeur. Un labyrinthe sans sortie, avec un seul chemin, sans arbre, et même pas de cimetière de campagne au bout. Pas de bol.

On peut aimer un style, c’est un fait. Mais se contenter de répéter en moins bien ce que d’autres ont dit en mieux des années auparavant, je ne comprends pas. La répétitivité ne me gêne pas, du moment qu’elle est inventive, ou conceptuelle à la base. Ici, tout n’est que fumée pour dissimuler le vide. Et derrière le vide, la tombe.

Messieurs, il est clair que si vous continuez sur cette voie là, inutile de creuser la votre. Comme votre nom l’indique, elle est déjà ouverte.