COILGUNS / NEVER VOID (ch/de) - Split (2012)
Label : Dead Dead Dead Music
Sortie du Scud : 26 septembre 2012
Pays : Suisse / Allemagne
Genre : Noise Post Hardcore
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 29 Mins
Allume la radio, et surtout, ne dis rien…
Une station généraliste, un brin vintage, je vous laisse planter le décor. Revival 80’s à fond, le fluo sort même des hauts parleurs.
« C’est lundi, pa, pa, dans mon lit… »
Jesse Garon. Merde, j’ai toujours adoré cette chanson. Surtout pour sa fausse rime « J’vais pointer, près d’chez moué »… Y’a du Rotten là dedans, c’est quasiment nihiliste… Un visionnaire ce type, car il savait déjà à l’époque que j’aurais du mal aujourd’hui. Non à sortir de mon lit, mais à m’extirper du canapé. Bien vu Jesse… Reviens s’il te plaît, et chante moi le mardi, rue de Rivoli…
Mais je n’ai pas de poste radio… Et je ne peux donc pas vivre cette scène qui pourtant m’aurait réjouit au plus haut point.
Non, nous sommes bien lundi, c’est un fait, mais le silence règne ici, et il n’y a personne pour allumer la radio qui n’existe pas d’ailleurs… Alors, je me lève, je ne te bouscule plus, et je me décide… Enfin, après quelques tergiversations.
Qu’écouter ? De quoi parler ?
Un mail, un parmi tant d’autre. Qui me propose un Split CD entre les suisses de COILGUNS et les allemands de NEVER VOID. COILGUNS ? Oui, Ok alors, je prends. Les Suisses m’avaient pas mal bousculé récemment avec leur 12’’, Stadia Rods… J’avais beaucoup aimé leur précédent split avec KURZ, qui proposait un démarquage intelligent et ludique sur une musique ô combien agressive.
Justement, les split semblent inspirer nos Suisses. Si Stadia Rods semblait relativement posé par rapport à leurs efforts précédents, ils ont lâché la bride sur les sillons de ce vinyle pour exploser en tant qu’entité viable et dangeureuse, cahotique et protéiforme. Leurs deux titres studio sont d’une violence rare, véritable implosion de haine qui vous endommage irrémédiablement les oreilles. Un de sept minutes, le second de moins de deux, et tout est dit…Ils se rapprochent assez d’un COMITY dans leur démarche, privilégiant les climats houleux et les structures brisées, le tout joué avec une rare cohérence. C’est violent indéniablement, mais c’est de la violence blanche, froide, presque clinique. Un déferlement serais je tenté de dire. On en ressort assez bousculé.
Mais il fallait que les Suisses se mettent à la hauteur de leurs voisins Allemands, NEVER VOID, qui ne s’embarrassent pas de principe. La concision dans l’agression, telle semble être leur devise, puisque leurs deux morceaux n’atteignent même pas les trois minutes, tout en proposant un maximum d’idées. C’est résolument Core, dans une veine très sombre et rapide, et ça laisse rarement le temps de souffler. Le tempo est la plupart du temps rapide et bâti sur un modèle Crust ayant déjà fait ses preuves.
On trouve pas mal de similitudes entre ce split et celui qu’avaient sorti EXTREME NOISE TERROR et KICKBACK à la fin des années 80…Même rapprochements qui finalement éloignent, deux conceptions de la violence pertinentes, pour une union finalement pas si contre nature que ça…
Mais comme les groupes les plus originaux et les plus virulents sont aussi les plus enclins au paradoxe, COILGUNS et NEVER VOID ont choisi en sus de couper ce qui est déjà une somme partagée en deux, puisque la deuxième partie du split propose deux titres en live pour chaque groupe.
Et là, je ne réponds plus de rien.
Les Suisses sur cette partie en concert libèrent avec rage leurs influences typiquement DILLINGER, est c’est une boucherie…Les deux morceaux, « Mastoid » et « Parkensine » (Qu’on retrouve sur leur 12’’ en solo), débordent d’une énergie que DEP n’aurait pas reniée sur son premier LP, Calculating Infinity.
Les NEVER VOID quant à eux, restent fidèles à la première partie du CD, tout en mettant l’emphase sur toutes leurs caractéristiques. C’est plus violent, plus rapide, et encore plus concis. Ils se permettent tout de même une extension intéressante, puisque le long « Null And Void » tire autant sur le Hard Core cru que sur le Post ardu. Bonjour l’ambiance, on se croirait revenu à l’époque glorieuse du CBGB’s, en pleine vague Punk/Hardcore. Ca tâche, et c’est un euphémisme. Mais ils s’autorisent tout de même un break apaisé, d’où une basse tranquille émerge. On se croirait même en plein interlude BAD BRAINS.
Finalement, j’ai assez bien fait de me lever aujourd’hui… Même si c’est lundi, et même si mon pote Jesse depuis longtemps est parti. Tu vois Jesse, c’est facile les rimes. C’est comme la planche à voile, il suffit de s’y mettre. Le problème, c’est que toi, tu n’as jamais sorti de Split. Même avec Billy.
Ajouté : Mardi 23 Octobre 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Coilguns Website Hits: 12336
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