ISSA (no) - Can't Stop (2012)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 2 novembre 2012
Pays : Norvège
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 57 Mins
Female Fronted Rock ?
Oui, en effet, c’est une chose tout à fait normale. Les femmes ne sont pas ces petits êtres fragiles que les musiciens mâles se plaisent à décrire… Elles ont même la plupart du temps une force intérieure qui leur permet de supporter bien plus de choses que leurs homologues masculins. Mais cessons là ce genre de développement stérile, propice aux débordements de lieux communs.
Prenez Doro par exemple. Elle mène sa barque depuis le début des années 80, animée d’une passion indéfectible qui me laisse pantois… Le Hard Rock, ça conserve, et pas que les vieux camés.
Mais aujourd’hui, nous n’irons pas vers l’Allemagne. Non, nous irons dans des contrées bien plus froides, là où le jour décline vite, à contrario de la neige, qui persiste. La Norvège, ses forêts, ses jeunes femmes blondes au teint pale…
Et justement, ISSA nous vient de la bas. Et n’est pas à un paradoxe géographico-musical près, puisque sa musique évoque plus volontiers un métissage entre la chaleur Californienne et le soleil Européen. La puissance des guitares, les mélodies de clavier, et ce chant si haut perché, caractéristique, toujours en alerte pour mettre en valeur des morceaux simples, mais efficaces.
Ce troisième album de la belle norvégienne est en fait constitué de réinterprétations de classiques de l’AOR, le tout à sa sauce et avec une production moderne. Allier le tranchant Heavy du vieux continent à la science harmonique des frères d’outre Atlantique était plutôt une bonne idée à la base…On retrouve donc sur ce Can’t Stop des morceaux de Tower City (“Surrender”), de Mark Free (“State of Love”), “Just a Wish” et “These Eyes” de 21 GUNS et encore bien d’autres…
Mais tout bon concept ne se concrétise pas de la meilleure des façons, encore faut il l’appréhender avec finesse et précision.
Tout d’abord, il convient de préciser qu’ISSA a une voix très particulière. On l’a comparée à Céline Dion, Avril Lavigne ou Amy Lee, et je dois admettre que c’est plutôt grotesque… Elle n’a ni la précision de la première, ni le timbre sensuel de la dernière, tout au plus, le grain juvénile de la seconde. Encore raté les gars ! Non, ses variations vocales sont souvent assez hautes, parfois difficiles à supporter, et de plus, malgré son indéniable talent, il faudrait encore travailler la modulation parce que l’ennui guète vite…
Au niveau des approximations qui gâchent un peu le plaisir, citons aussi la production… Certes, celle-ci est brillante et moderne, mais elle uniformise les morceaux d’une manière rédhibitoire. La cohérence, certes, mais il fallait aussi laisser aux morceaux d’origine leur patine… Si le but de l’ensemble était de rendre hommage à des artistes ou bien à des chansons bien précises, leur ôter leur spécificité ne les met pas vraiment en valeur. Du coup, on a le sentiment d’écouter un album de créations originales, qui n’est plus vraiment original au bout du compte…
Alors, certes, le backing band fait ce qu’il peut, et ISSA essaie de donner corps à son interprétation, mais ce mélange prétendument novateur de puissance Rock et de délicatesse commerciale ne prend pas vraiment. On a plus le sentiment d’écouter un groupe de Hard mélodique du début des 90’s qu’une formule inédite. On ne retient aucun morceau en particulier, et c’est dommage… Car il y avait du potentiel…
Je pense qu’il serait de bon ton de changer un peu de standards de production chère ISSA, car si certains artistes savent en profiter pour mettre en avant leur talent inné, ce processus a plutôt tendance à révéler vos lacunes, alors qu’à la base, vous semblez être une interprète tout à fait capable.
Mais je suis désolé de vous dire que malgré son titre, votre album Can’t Stop donne plutôt envie d’appuyer justement sur la touche stop. La prochaine fois peut être ?
Ajouté : Mardi 23 Octobre 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Issa Website Hits: 10192
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