SAINTE OMBRE (FRA) - Contes Et Châtiments (2009)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 24 décembre 2009
Pays : France
Genre : Heavy Metal symphonique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 48 Mins
SAINTE OMBRE ou si le kitch m’était conté. Formé en 2007 du côté de notre belle Vendée, ce quatuor est un fier représentant du Heavy Metal à la française. On détectera même très vite un brin de chauvinisme dans leur œuvre, qui fait un écho improbable à la mode désormais obsolète du « consommer français ». Ce premier et unique album, poétiquement nommé Contes Et Châtiments a beau être traité dans nos colonnes avec beaucoup de retard, puisque sorti le jour du réveillon 2009, ce ne sont surement pas ces deux années de décalage qui changeront quoique ce soit au regard qu’on peut porter sur une musique ouvertement vieillotte et poussiéreuse. Qu’on soit clair, SAINTE OMBRE barbotte dans un style aux fondations inébranlables et cette sortie ne risque pas de vous faire changer d’avis sur le Heavy Metal tricolore, déjà très bien fourni en VRP. Mais, puisqu’il y a un mais, en étant honnête deux secondes avec soi-même, on reconnaitra également bien volontiers que leur conception de la musique apporte un tout petit caillou à l’édifice.
Derrière ses mauvais airs de BLOWBACK, un autre groupe de Heavy Metal français à chanteuse, SAINTE OMBRE est d’une véritable luminosité. En premier lieu, le groupe a engagé au micro une vocaliste dont le chant ne s’inscrit pas du tout dans un registre Metal classique. Loin d’être forcé, loin d’être hargneux mais très lyrique et vibrant, il donne au Heavy Metal du groupe une fraicheur insoupçonnée. Avec la très musicale « Mr. Le Comte » qui ouvre avec brio ce Contes Et Châtiments, on a presque l’impression d’être projeté dans une comédie musicale un peu Hard Rock aux décors gothiques. Céline ne donne pas du tout l’impression de surjouer, comme c’est le cas généralement et, de fait, procure à ce premier morceau une belle lisibilité. Les premières minutes du disque sont fluides, prenantes. SAINTE OMBRE a visiblement fait le choix de commencer par le tube absolu de son répertoire, car on ne retrouvera plus jamais de tels arrangements symphoniques sur le reste de leurs compos. Extrêmement orchestral dès son commencement, Contes Et Châtiments prend un virage inespéré à la vue d’une pochette bouffée par les mites et d’un concept franco-français qui, à l’heure où tout le monde chante en anglais, apparaît injustement comme quelque chose de ringard et/ou rétrograde. Les Vendéens essaient, parfois péniblement, de redonner ses lettres de noblesse à l’authentique Heavy Metal français. Quoiqu’il arrive, on peut désormais parler d’eux comme de véritables musiciens, tant la recherche de l’accord parfait et de la mélodie est une constante dans ce disque. C’est assurément ce qui est le plus agréable. L’association orgue-violons sur la mid-tempo « Abigail » ou les solos inspirés de David rendent très rapidement Contes Et Châtiments accessible à quiconque apprécie à la fois Metal et musique classique. Les Français s’extirpent avec brio du piège qu’ils se sont eux-mêmes tendu en évitant les redondances cycliques et le sympho-pouêt-pouêt à deux balles. Eloigné de toute forme de cliché, SAINTE OMBRE propose à son public un premier opus onirique, malicieusement écrit, avec son lot d’atmosphères, tantôt moyenâgeuses, tantôt orientalisées, tantôt religieuses. On a bien évidemment conscience que cette galette n’a pas l’impact nécessaire pour qu’on puisse parler de révélation, ni même une production qui lui permettrait de prendre son envol. Mais armée d’une chanteuse qui, grâce à sa simplicité vocale, apporte un vrai plus à ce Heavy Metal et de musiciens qui sortent les riffs et patterns justes au bon moment (comme sur la très cohérente « Destination Finale »), la formation peut espérer creuser confortablement son trou, sans qu’on vienne la déranger.
Je ne suis vraiment pas fan de Heavy Metal symphonique mais parfois, il arrive de faire des rencontres dont on se souvient pendant longtemps. C’est le cas pour SAINTE OMBRE qui, par le biais de ce premier opus brossé et épique, parviendra à séduire une frange de métalleux plutôt large, si ce n’est pas déjà fait. En toute honnêteté, si Contes Et Châtiments est loin d’être l’album de la décennie, on galèrera à lui faire de vrais reproches, tant il semble être sincère et naturel. A ce titre, on parlera plutôt d’un conte que d’un châtiment.
Ajouté : Jeudi 18 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Sainte Ombre Website Hits: 7828
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