THE GREAT OLD ONES (FRA) - Al Azif (2012)
Label : Les Acteurs De L'Ombre Productions
Sortie du Scud : 27 avril 2012
Pays : France
Genre : Post Black Metal
Type : Démo Album
Playtime : 6 Titres - 53 Mins
Avec un tel patronyme et un tel titre d’album (Al Azif étant l’autre nom du Necronomicon), le décor est dressé : les Bordelais versent dans la lovecraftie aigüe. Une maladie développée à des stades plus ou moins avancées chez nombre de métalleux. Pour autant, l’univers sonore créé par THE GREAT OLD ONES diffère de l’univers mental et visuel que je m’étais construit à la lecture des textes de Lovecraft : dans ce monde de l’indicible, et son lot de terreur, Al Azif, malgré ses accélérations Black, se révèle planant par moments, à défaut d’être angoissant, étouffant et finit par évoquer plutôt ici et là un PORCUPINE TREE ou un ANATHEMA (« Al Azif ») qu’un THE WOLVES IN THE THRONE ROOM, même si en termes de tessiture musicale, TGOO est très proche de TWITTR, Post Black oblige.
On navigue, souvent au sein d'un même titre, entre sonorités aériennes, maritimes et chtoniennes. On ne peut enlever à TGOO, pour un premier album, de fourmiller d'idées, au détriment peut-être d'une attention portée à l'identité propre de chacune des compos : on aimerait ainsi que les idées et sonorités qui germent ici ou là (les murmures sur « Jonas », les guitares et le chant torturé de l'intro de « The Truth ») soient exploitées jusqu'au bout mais durée des morceaux oblige – jugez plutôt : 6 titres pour 53 minute –, le groupe repart vite dans les méandres d'une musique riche en ruptures de rythmes, et un album concept qui gagne en cohérence là où chaque titre perd en personnalité. Avec ses longs passages Prog, on en vient parfois également à se demander, au risque d’être un peu dur, si c'est bien les chaussures que se regardent les musiciens (traduction littérale du Shoegaze, variante du Post Black auquel se rattache le combo qui nous intéresse) ou bien le nombril. Cela en devient répétitif, à défaut d’être labyrinthique et si TGOO se cherche peut-être, il ne donne pas forcément envie à l’auditeur de se perdre dans cet univers gris, en demi-teinte.
Le Metal est éternel, sans être immuable : il ne cesse d'évoluer, d'innover, de mélanger les styles. A cet égard, le Shoegaze tendance Black, à l’image de ce Al Azif, mérite d'être découvert, encouragé, car ce courant musical appartient indéniablement à la Famille et les boutons, de par leur jeune âge, n'ont probablement pas encore donné leurs plus belles fleurs, du Mal cela va de soi. Tout ensuite reste une question d’appréciation subjective et ce nouveau style, parce qu’il bouscule les lignes de partage, doit encore faire ses preuves pour ne pas être qu’un effet de mode.
Pour finir, à l'heure où s'achève cette 200ème chronique pour le compte de Metal Impact, je tenais à rendre un hommage à la personne sans qui mes plus anciens souvenirs musicaux et cinématographiques ne seraient pas respectivement Atom Heart Mother, de PINK FLOYD, et Les Chasses du Comte Zaroff, de Schoedsack et Pichel (sans oublier ce fantôme, vêtu d'un drap blanc, qui jouait du piano dans un obscur film noir et blanc). Merci Le Patriarche. Merci papa.
Ajouté : Mercredi 22 Août 2012 Chroniqueur : Le Comte de la Crypte Score : Lien en relation: The Great Old Ones Website Hits: 8438
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