DUST-THEORITY (FRA) - Wolves (2012)
Label : M & O Music
Sortie du Scud : 13 avril 2012
Pays : France
Genre : Heavy / Metalcore
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 48 Mins
J’aurais aimé que ce disque soit aussi magnétique que sa pochette. Vraiment. Parce qu’on a du mal à détourner son regard de celui du loup, mi-authentique, mi-biomécanique qui orne la couverture du premier album de DUST-THEORITY. J’aurais aimé avoir autant de mal à me détacher de ce Metal moderne et pétillant, énergiquement distribué par les Franciliens. Mais la réalité n’est pas aussi simple. En définitive, il n’y aura pas de miracle. Et Kevin Costner restera probablement le seul à avoir percé les secrets du canidé le plus mystique au monde. On ne reprochera pas à ces garçons leurs ambitions, ni même leurs bonnes intentions. Le plus dérangeant sur cet album, c’est finalement l’incroyable élasticité de leur Metal et le peu d’indications offertes quant au chemin à emprunter pour l’analyser à sa juste valeur. Pourtant, DUST-THEORITY n’est pas un bleu dans le milieu. Son nom revenait même avec insistance quand il s’agissait de pronostiquer sur le groupe qui prendrait la relève tricolore de GOJIRA.
Mais dans l’état actuel des choses, en plus d’être tortueux, le chemin est surtout très long. Ce Wolves est une chamaillerie de cour de récréation qui vise à établir la hiérarchie entre différentes valeurs sûres du Metalcore. TRIVIUM meilleur que KILLSWITCH ENGAGE lui-même meilleur que SONIC SYNDICATE qui écrase AS I LAY DYING qui balade BULLET FOR MY VALENTINE. Voilà l’arrivée du quinté dans le désordre. On retrouve en DUST-THEORITY toutes ces références un peu boutonneuses, assimilées dans un emballage de rigidité et de fraicheur digne d’une boîte de Pringles. Indéniablement, cette œuvre manque de réflexion et de maturité. C’est un constat qui saute à la gorge parce que les compositions semblent dépendantes d’une recherche constante de dynamisme et de spontanéité qui débouche souvent sur des contre-performances. Tout n’est pas négatif, loin de là. L’accueil est excellent, avec un « Mother Earth » groovy au possible et qui présente des musiciens très à l’aise avec leurs instruments. Il faut aussi savoir que DUST-THEORITY évolue sous forme de quatuor, avec un chanteur fixe, ce qui signifie une seule guitare. Et à partir de là, on écoute d’une autre oreille l’explosivité remarquable et la production impeccable de ce disque. Malheureusement, on reste obnubilés par cette accumulation de références américaines qui nous tombent dessus par rafales, que ce soit l’écrasante « In My World » ou la balade popisante « Rare Sensation » qui fait très SONIC SYNDICATE période actuelle dans l’esprit. Et quand on réécoute We Rule The Night, on se rend compte à quel point la comparaison peut faire mal. Assez bizarrement, alors que ce choix aurait pu faire partie des points noirs du CD, l’utilisation d’un chant clair en couverture des vocaux Metalcore de Mike Frach n’est pas du tout déplaisante. Juxtaposé au bon endroit et agrémenté de sonorités futuristes, comme sur ma petite favorite, « Existence », on débouche sur de réels moments de plaisir qui parviendraient presque à masquer le côté très bancal et aléatoire de Wolves.
Les temps forts passés, il nous revient hélas en pleine face, comme un boomerang. Pour un premier essai, DUST-THEORITY fait preuve de beaucoup d’application mais manque cruellement d’imagination. Si on pouvait la palper, la musique du groupe serait malléable, plastifiée, lisse et enfermée dans une petite boite étiquetée Metalcore moderne, un peu comme de la pâte à prout. Wolves est un album absolument frustrant, car on connaît ces garçons et qu’on éprouve forcément de la déception après une expérience aussi irrégulière. Et si les mots présents dans ce papier paraissent durs, c’est parce que j’ai toujours beaucoup d’espoir en eux, et secrètement, j’aimerais qu’ils me fassent mentir au prochain coup.
Ajouté : Lundi 13 Août 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Dust-Theority Website Hits: 7720
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