BETH HART (usa) - Beth Hart (Sept-2012)
Beth Hart est une artiste à part entière, un ovni venu tout droit des Etats-Unis qui, depuis plus d’un an, s’impose sur la scène Rock en France. Dotée d’une voix exceptionnelle et d’un charisme impressionnant, c’est une véritable écorchée vive qui n’est pas sans rappeler une certaine Janis Joplin. Elle présente tous les symptômes de la légende, une tessiture puissante très chargée émotionnellement qui vous envoûte totalement pour ne plus vous laisser de répit. Beth Hart est un phénomène à elle seule qu’il faut absolument voir sur scène car c’est là qu’elle prend toute sa dimension en déployant une énergie et une sensualité extraordinaire qui vous scotche définitivement les neurones au plafond. Mais le parallèle avec Janis Joplin ou Amy Winehouse ne s’arrête pas uniquement au talent. La belle en a aussi tous les travers: la drogue et l’alcool l’ont accompagnée pendant de nombreuses années mettant en péril sa carrière et sa vie et c’est la rencontre avec Scott Guetzkow, son mari devenu son manager qui la sauvera des abysses de la perdition. Elle a d’ailleurs rendu hommage à son cher et tendre sur de nombreux titres de son dernier opus Bang Bang Boom Boom. En France, tout a débuté avec une collaboration avec Joe Bonamassa, guitariste Blues plus que génial qui officie aussi au sein de BLACK COUNTRY COMMUNION et qui donna naissance à un album de grande classe Don’t Explain où l’on ne trouve que des reprises de grand standard blues et soul (Ray Charles,Billie Holiday,Etta James, Aretha Franklin et bien d’autres) qui trouva son public immédiatement. S’en suivirent de nombreuses dates en France avec Joe ou en Solo qui passent par le New Morning, la Cigale et un Taratata qui restera gravé dans toutes les mémoires. Si on découvre la belle en 2011 en France, Beth ne vient pas de nulle part et a déjà derrière elle une longue histoire accompagnée de pépites qui ont traversé le temps et ont assis petit à petit sa légende. Car si le temps ne semble avoir aucune prise sur elle, il suffit de voir la pochette de son nouvel opus Bang Bang Boom Boom. Notre bombe américaine a débuté sa carrière en 1993 avec une première galette Beth Hart And The ocean Of Soul qui lui permis d’obtenir un certain succès aux USA. Trois ans après, notre Miss revient avec son groupe The Beth Hart Band et sort Immortal, un album Hard Rock très catchy qui la propulsa très vite sur les scènes européenne en ouverture de SCORPIONS. C’est d’ailleurs cette année là que Beth donna son premier show en France dans un Bercy bourré à craquer. Quoi de mieux pour une première visite dans la capitale? S’en suivirent plusieurs opus qui, s'ils rencontrèrent dans son pays d’origine un certain succès, sont restés très confidentiels en Europe et réservés pratiquement exclusivement à un public d’initié. Cela ne l’empêche pas de venir enregistrer en Hollande un live mythique qui lui redonnera la foi pour continuer à écrire. L’accueil des fans sur cette tournée étant extraordinaire. A partir de là et grâce à une thérapie de tout instant, Beth commence un retour sur le devant de la scène européenne qui va finir par payer. C’est avec un plaisir non dissimulé que votre serviteur met le turbo direction les coulisses de l’Olympia où la superbe Beth a élue domicile afin d’assurer la promotion de son dernier méfait: Bang Bang Boom Boom. Une rencontre placée sous le signe de l’énergie, du dynamisme et de la spontanéité! Beth est une femme accueillante, ouverte et sympathique. Rien chez elle n’est calculé bien au contraire, elle ne vous cache rien n’hésitant pas à vous divulguer ses blessures et ses doutes qui semblent la hanter en permanence et qui sont à l’origine de nombreux morceaux. C’est un bonheur pour tout journaliste de partager un moment avec elle. Interview vérité avec une chanteuse authentique, naturelle et imprévisible! Magnéto Beth!
Line-up : Beth Hart (chant/Piano), Randy Flowers (Guitare), Arlan Schierbaum (Orgue), Michael Rhodes (Basse), Anton Fig (Batterie)
Discographie : Beth Hart And The Ocean Of Souls (1993) ,Immortal(1996), Screamin’ For My Supper (1999), Leave The Light On (2003), Live At Paradiso (2005), 37 Days (2007), My California (2010), Don’t Explain (2011), Bang Bang Boom Boom (2012)
Metal-Impact. Bienvenue à Paris Beth !
Beth Hart. Oh merci beaucoup !
MI. La dernière fois que je t’ai rencontrée c’était dans un café parisien à coté de Bercy, juste avant ton concert en première partie de SCORPIONS !
Beth. Non !!! (Elle crie).C’est pas possible, tu plaisantes ? Oh mon Dieu ! J’étais si jeune. Je m’en souviens très bien. Les SCORPIONS sont des types extraordinaires, c’était il y a si longtemps, c’est incroyable. J’ai gardé de très bons souvenirs de cette tournée, on a joué avec eux pendant deux mois complets et je pense que notre dernier show s’est déroulé en Grèce. C’était la première fois que je venais à Paris et j’en ai profité pour me promener dans les rues de la capitale. En marchant dans une avenue, je suis passée devant une boutique d’antiquité et j’ai acheté une statue, elle représentait une femme qui préparait le bain de son bébé, elle avait les cheveux attachés, elle ressemblait à un ange et je l’ai achetée. Je l’ai toujours avec moi, elle est dans ma chambre, elle ne me quitte pas. A chaque fois que je la voie, je pense à Paris.
MI. Tu vas jouer le 28 mars 2013 à l’Olympia. Que représente cette salle mythique pour toi ?
Beth. Elle me fait immédiatement penser à Edith Piaf ! C’est ma chanteuse favorite et ce depuis toujours, je sais qu’elle a chanté de nombreuses fois dans ce lieu magique, on m’a dis que les BEATLES aussi ont joué à l’Olympia. Il y a tant d’artistes que j’adore qui ont joué ici, c’est très spécial pour moi ce concert. J’ai toujours voulu jouer en France et à Paris comme tout le monde et maintenant mon rêve se réalise. On a pu faire des concerts dans la capitale et jouer dans des salles de plus en plus grandes. Je me sens toujours bien ici, j’ai été très bien accueilli par la France, j’ai vraiment l’impression qu’il se passe quelque chose ici pour moi.
MI. Tu as aussi participé à TARATATA ?
Beth. Oui, c’était fabuleux. Ce que j’ai adoré dans cette émission de télévision c’est que le producteur m’a dit que je n’avais pas à raccourcir mes chansons, il voulait que je les joue de la même manière que lorsque je suis en concert. Il m’a dit: « Tu interprètes tes morceaux comme ils ont été écrits, ici on veut du vrai live sans restriction ». Je me souviens m’être dis : « Oh mon Dieu, c’est incroyable, ça devrait être partout comme ça ». J’adore la liberté qu’on te laisse dans Taratata, c’est tellement rare.
MI. Que représente Paris et la France pour toi ?
Beth. Je pense que pour moi c’est avant tout la liberté artistique et la culture qui règnent dans cette ville, j’apprécie tout cela. Tu vois quand tu te promènes tous ces siècles d’histoire qui t’entourent. Et puis il y a l’architecture des bâtiments qui est unique au monde. J’apprécie aussi la nourriture et la manière dont les gens t’accueillent. Ici l’art est très important et il touche tous les domaines. C’est un honneur d’être appréciée par les français, j’adore votre pays.
MI. Dans Bang Bang Boom Boom, tu parles d’amour pour la première fois. Quel a été le déclic ?
Beth. Oui, tu sais je vieilli ! [Rires] ... Je crois surtout que j’ai beaucoup plus confiance en moi et que je commence à m’apprécier un peu plus en tant que femme et artiste. Mais sur Don’t Explain, il y avait aussi beaucoup de chansons qui traitaient des relations homme/femme et des problèmes qui existent entre tous les êtres humains. C’est essentiellement la souffrance qui m’a amenée à faire de la musique et qui fait que je suis devenue chanteuse. Le Jazz et le Blues parlent de moments difficiles que peuvent vivre les gens, c’est ce qui me plait. Tous ces styles évoquent les difficultés des relations humaines qui peuvent parfois conduire à des événements dramatiques. Je me suis naturellement retournée vers ça et cela m’a surprise. Tout ce que j’écris en ce moment est basé sur les rapports humains, c’est très excitant pour moi. C’est frais, c’est nouveau car c’est basé sur l’amour. C’est comme si je recommençais tout à zéro, mes paroles et ma musique vont dans une nouvelle direction et j’y prends beaucoup de plaisir.
MI. La religion semble avoir un rôle important dans ta vie ?
Beth. Oh oui, cela me donne beaucoup de force dans tout ce que j’entreprends. J’ai une personnalité très instable et extrême, on pourrait dire que je suis bipolaire. Je peux aller très haut mais aussi descendre très bas. La foi me donne une certaine confiance en moi, ce problème m’a fais vivre des moments très difficiles. J’ai énormément souffert, et maintenant je suis attirée par tout ce qui est spirituel, entretenir une relation de cette sorte avec Dieu m’apporte beaucoup. Cela m’a aidé de différentes manières que ce soit au niveau de ma santé, de mes relations amoureuses mais elle m’a aussi permis de réaliser mes rêves. Grâce à la foi, j’ai pu garder l’espoir et ne pas m’effondrer. Elle tient un rôle fondamental dans ma vie.
MI. Crois-tu que chaque être humain a une destinée ?
Beth. Je ne sais pas, parfois j’y crois et d’autres fois non. Parfois cela a beaucoup de sens pour moi et je crois fortement en mon destin et cela m’apaise. Mais quand je suis au plus bas, que tout s’effondre, je me rends responsable de tout. Je pense alors que j’ai raté ma vie, que je suis perdue et je me sens totalement au fond du précipice et là je ne crois plus a la destinée. Lorsque je me sens bien et que j’y crois, cela me permet de me sécuriser et d’être plus en paix avec moi-même.
MI. Depuis quelques années, tu sembles aller beaucoup mieux (ndi : la drogue et l’alcool étaient son quotidien auparavant) ?
Beth. Oui, je suis suivie en thérapie depuis cinq ans maintenant et je prends des médicaments quotidiennement. On m’a prescrit un traitement qui me convient et cela m’aide énormément, que ce soit au niveau de mon travail et des relations avec les autres. Je me sens beaucoup mieux et j’ai beaucoup moins de bas. Mais j’ai toujours les mêmes sentiments qui me hantent, parfois je suis triste parfois je suis très heureuse. Ça n’a pas changé fondamentalement, souvent je pense faire des choses bien et à d’autres moments je suis totalement perdue, c’est ma vie elle est comme ça et je dois faire avec.
MI. Tu choisis de retravailler avec Kevin Shirley (IRON MAIDEN, RUSH) !
Beth. Oui, je me souviens très bien avoir dis à mon manager d’une manière très agressive que je voulais absolument travailler avec Kevin car pour moi, c’est le producteur idéal.
MI. C’est facile de travailler avec lui ?
Beth. Oui, il est très rapide et en même temps très gentil. Il a le sens de la communication et c’est un très grand professionnel, il est vraiment parfait pour moi. J’aime enregistrer d’une façon très rapide parce que j’ai l’impression que c’est plus vivant. J’ai tellement de plaisir sur scène que j’essaye de retranscrire cette énergie, de capturer cette essence en studio. Je pense que c’est nettement plus naturel d’enregistrer en live et de ne pas trop calculer les choses. Parfois, bien sur, il faut beaucoup travailler, cela dépend du type de morceaux que tu souhaites enregistrer. Mais pour Bang Bang Boom Boom, c’est le coté rapide et live qui a été mis en avant. Par contre, j’ai beaucoup travaillé au niveau de l’écriture des morceaux, je me suis aussi énormément investie au niveau des textes. Mais ça m’a fait du bien d’enregistrer rapidement. Tout s’est fait très naturellement car les titres étaient prêts quand nous sommes rentrés en studio.
MI. Est-ce que cet album a été plus difficile à écrire que les autres ?
Beth. Oui et non. Oui, c’était plus difficile parce que je m’étais fixée comme objectif d’écrire d’une manière différente de ce que je faisais auparavant, que ce soit au niveau des textes ou de la musique. C’est une expérience que je n’avais jamais tentée par le passé. Non, parce que j’ai été énormément inspirée après avoir fait cet opus avec Joe Bonamassa. Grâce à Dont Explain tout est devenu plus facile.
MI. Joe est devenu un ami ?
Beth. Oui, il est même très important à mes yeux. D’ailleurs, nous devons retravailler ensemble très prochainement, je pense que nous allons entrer en studio en janvier 2013 pour donner une suite à Don’t Explain.
MI. J’ai vu que tu as joué avec DEEP PURPLE et même enregistré un morceau avec eux sur l’album Bananas ?
Beth. Oui, j’ai ouvert pour eux sur un show; c’était à Los Angeles, c’était il y a de très nombreuses années et j’en garde un souvenir impérissable, c’est un groupe extraordinaire. Ils ont une énergie fantastique, c’est un grand groupe de Rock’n’Roll. On a sympathisé et ils m’ont demandé de poser des voix sur un des morceaux de Bananas, ça reste un très bon souvenir.
MI. Comment s’est passée ta rencontre avec Ian Gillan ?
Beth. Incroyable, c’est un type qui a une classe exceptionnelle en plus d’être un grand chanteur. J’ai beaucoup d’admiration pour lui.
MI. Et avec SLASH c’était aussi fort ?
Beth. Oui, c’était génial ! J’étais très intimidée de le rencontrer et de travailler avec lui. Mais il est si doux et si gentil qu’il a su me mettre à l’aise tout de suite. C’est un très grand artiste. Il a rendu notre rencontre merveilleuse. Je crois que je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui soit aussi adorable que SLASH. Il est très talentueux et, chose magnifique, malgré tout le succès qu’il a eu, c’est quelqu’un de très attentionné envers les autres et aussi très généreux. C’est très cool de rencontrer des gens comme lui, cela fait du bien. J’ai remarqué que souvent tous les artistes qui avaient eu un certains succès sont très sympathiques. Je ne sais pas à quoi c’est du, peut être au fait qu’ils se sentent tranquilles et apaisés, qu’ils n’ont plus rien à prouver parce qu’ils ont tout eu. Je ne sais pas mais c’est très agréable et rassurant.
MI. Tu as appelé ce nouvel opus Bang Bang Boom Boom, c’est en référence à ton cœur qui bat ?
Beth. Whao, c’est une très bonne remarque, oui c’est ça mon cœur fait Bang Bang Boom Boom. Je n’ai jamais entendu cette expression !!! Dans toutes les interviews que j’ai faites, personne ne m’a jamais dis ça. [Rires] ... J’adore, c’est une belle expression. Tu sais je suis toujours nerveuse quand il s’agit de parler du titre et de la pochette de mon nouvel album. Je suis très féminine sur la pochette, c’est une belle photo que j’adore mais je sais qu’elle peut être mal interprétée. Les gens peuvent penser que c’est une attitude très sexuelle et dans ce cas ma réponse est toujours la même : non. Je n’ai jamais pensé à cela, je ne suis pas sure mais pour moi c’est un opus qui traite d’amour et qui vient du cœur. Whao, je repense à ce que tu m’a dis tout à l’heure, je te jure, j’adore cette expression que tu viens de me donner, c’est dingue, je n’avais jamais pensé à cela.
MI. Merci… Tu as aussi participé à une comédie musicale sur la vie de Janis Joplin ?
Beth. Oui, c’était une expérience fantastique qui m’a permis de rencontrer sa famille et apprendre beaucoup sur elle. J’ai pu découvrir quel être humain exceptionnel. Elle était en dehors de tout son talent. Nous connaissons tous l’artiste fantastique et très spéciale qu’elle était mais qui connaît réellement sa vie ? C’était une femme très forte, bourrée d’énergie et qui a beaucoup souffert tout au long de sa courte vie. Tous les événements dramatiques qu’elle a vécu l’on fragilisée. Elle était bien plus qu’une star, ça a été un très grand honneur de jouer son rôle dans cette comédie musicale. C’était une femme très triste, chaque soir quand elle chantait elle mourrait un peu sur scène. Elle buvait beaucoup et était sous l’emprise de la drogue, elle souffrait énormément, ce n’était pas facile pour elle. C’est ses addictions qui l’ont tuée, c’est très triste comme destin.
MI. Tu as vécu ce genre de problème, tu penses être une survivante ?
Beth. Oui totalement, c’est un miracle que je sois encore vivante. Maintenant ça va mais je suis allée très loin dans les excès en tout genre et je pense qu’à un moment je n’étais pas très loin de la fin. J’étais arrivée à un stade ou je me foutais de tout, de la vie, de la mort. J’avais des envies de suicide car j’étais trop effrayée par ce qui m’arrivait. Je voulais mourir. Si je ne l’ai pas fait c’est uniquement parce que j’en avais pas le courage, cela me faisait peur. J’avais envie que tout cet enfer s’arrête et je ne voyais pas comment m’en sortir. Je tiens ça de ma famille, le grand père de ma mère et la mère de mon père se sont tous les deux suicidés, heureusement il restait un peu d’espoir au fond de moi. Et puis j’ai rencontré mon mari qui m’a sauvé la vie. C’est une personne merveilleuse qui m’aime vraiment. En voyant qu’un homme pouvait m’aimer autant, j’ai commencé à penser que je n’étais peut être pas si mauvaise que cela. Je me suis dis : « Si quelqu’un peut m’aimer aussi fort alors je suis peut être une bonne personne et je dois me battre et faire en sorte que cela aille mieux ».
MI. Bang Boom Boom est-il avant tout un message d’amour envers ton mari ?
Beth. Oui définitivement, une certaine partie a été écrite en pensant à lui. « Better Man » parle de lui par exemple. Par contre « Bang Bang Boom Boom » raconte l’histoire d’un couple complètement paumé. C’est inspiré par le film Natural Born Killers (Tueurs Nés en français). « With You Everyday », c’est à propos de ma vie avec Scott Guetzkow, et de tous les efforts que je fais au quotidien pour qu’il m’apprécie encore plus. Il est devenu mon mari, c’est une personne extraordinaire qui me soutient énormément et j’essaye d’être aussi bien que lui. « There In Your Heart » parle de mes rapports avec Dieu et de tout ce qu’il m’apporte jour après jour. Il te parle qui que tu sois, où que tu ailles, que tu sois bon ou mauvais, il est là prêt de toi et dans ton cœur, en chacun de nous c’est à toi de le recevoir. Cela m’aide, nous ne savons pas où nous allons et qui nous sommes et j’ai besoin de lui à chaque instant.
MI. Tu devais faire un solo de piano sur un des titres de Bang Bang Boom Boom ?
Beth. Oui, mais finalement il n’est pas sur l’album, le titre devait s’appeler Living In The City. Le problème c’est que je n’étais pas satisfaite de la production, je voulais que cela soit au top pour donner toutes ses chances au morceau. Il devait être simple, une voix, un piano et aussi de l’accordéon. Mais ça ne s’est pas passé comme je l’entendais, j’espère qu’il sera sur le prochain cd.
MI. Tu es très impressionnante sur scène, d’où te vient toute cette énergie ?
Beth. Parce que j’adore la scène, je suis totalement épanouie quand je joue. Le public c’est un peu ma famille, parfois ils me connaissent, parfois non mais cela n’a pas d’importance. Et puis j’aime mon groupe qui me soutient et m’apporte beaucoup. C’est une expérience unique chaque soir, avoir la chance d’être soutenue par un public qui chante toutes tes chansons, c’est une sensation exceptionnelle que tu ne peux ressentir qu’en concert.
MI. Tu adores Edith Piaf ?
Beth. Oui, pour moi c’est une des plus grandes chanteuses de tous les temps.
MI. Penses-tu que son esprit est toujours présent dans la salle de l’Olympia ?
Beth. Tu sais, ce que j’espère c’est que lorsque je joue dans une salle comme celle-ci chargée d’histoire, l’esprit, le karma et l’amour de toutes ces légendes disparues, s’imprègnent en moi. Quand j’ai appris qu’Edith Piaf a chanté de très nombreuses fois ici, je me suis dis qu’il y avait peut être des fantômes ici. La première chose à laquelle j’ai pensé c’est de trouver un piano et de jouer en espérant qu’un de ses esprits vienne m’imprégner et arrive à toucher mon cœur. Elle avait tant d’amour à donner que ce soit pour la musique, la vie, son public. Elle a aussi beaucoup souffert et rencontré de nombreux problèmes, c’était quelqu’un de remarquable car malgré tout cela, elle a toujours eu la force de chanter.
MI. Quand je te vois sur scène, j’ai l’impression que tu es totalement possédée par ta musique. Que tu la vis totalement !
Beth. Oh merci beaucoup. Je crois qu’il faut être totalement imprégné par ta musique quand tu interprètes un morceau que tu as déjà joué de nombreuses fois, qui a été écrit il y a très longtemps ou même une reprise. Tu dois vivre intensément l’histoire que tu racontes et ce chaque soir.
MI. Comment sais-tu qu’un titre est bon et est digne de figurer sur un album ?
Beth. Le choix des titres ne dépend pas du tout de l’auteur, peu importe de savoir si c’est moi qui l’ai écrit ou un autre et cela ne dépend pas non plus du fait que je pense que le titre est fantastique. Pour moi c’est au moment de l’enregistrement que tout se joue. Il faut que j’arrive à faire passer l’émotion que je ressens, il faut que le titre soit vrai et le but c’est de capter ça quand tu es en studio. Et si nous arrivons le producteur et moi à faire passer cette magie dans la chanson, ce minuscule morceau d’âme, alors le titre figurera sur le cd. Mais si nous n’y arrivons pas alors pourquoi le mettre sur le disque. J’ai fais l’erreur parfois de mettre des morceaux qui n’étaient pas pénétrés par cette force de l’émotion et je le regrette. Mais maintenant dans ma vie, j’essaye d’être sure de capter cette petite étincelle et quand je pense y être parvenue alors je me sens bien car je sais que le titre sera bon.
MI. Quel souvenir gardes-tu de tes deux concerts parisiens ?
Beth. J’ai adoré le show du New Morning. Pour celui de la Cigale, j’étais très nerveuse. Le concert était très bon mais j’étais vraiment trop nerveuse et je n’ai pas pu m’exprimer comme je l’aurais souhaité. Mais je pense que pour l’Olympia ça ira beaucoup mieux.
MI. Qu’est ce qu’un bon concert pour toi ?
Beth. Je pense que c’est lorsque le public est totalement derrière toi, qu’il adhère à ton univers en chantant, en dansant, certains même pleurent lorsque le titre que nous jouons est triste. J’aime quand les sensations sont très fortes des deux cotés et qu’il y a un échange fort entre le public et moi. Là, je suis vraiment heureuse et épanouie. Ici ça va être encore quelque chose de différent, je pense que je vais me sentir totalement libérée et je vais pouvoir donner toute ma puissance pour ce show.
MI. Tu penses qu’un artiste se doit d’avoir le trac ?
Beth. Ça dépend de quel type de peur tu parles. Si tu as un trac qui te paralyse et que tu ne te sens pas en sécurité sur scène alors cela risque de donner un show qui ne sera pas très bon. Par contre si tu as la pression parce que tu veux donner le meilleur de toi-même et faire un bon concert pour ceux qui sont venu te voir et essayer de faire passer une émotion qui vient du cœur alors c’est très bien d’avoir le trac. Il faut que ce soit positif et que cela te permette de te dépasser, c’est primordial.
MI. Merci beaucoup Beth cela a été un vrai plaisir.
Beth. Merci à toi, j’ai beaucoup aimé cette interview.
Ajouté : Jeudi 07 Mars 2013 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Beth Harh Website Hits: 17245
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