Second album pour les frenchies d’EOLE, et une foule d’influences disparates, allant de DREAM THEATER à Peter GARBRIEL, en passant par SKUNK ANANSIE et les FOO FIGHTERS.
Si d’habitude les bios ont légèrement tendance à exagérer et à accoler des noms connus à un ensemble histoire de faire monter la sauce, je dois reconnaître que dans le cas de Femelles, le choix se justifie assez bien.
La musique du quartette est…spéciale, c’est le moins que l’on puisse dire.
Pas spéciale dans le sens expérimentale bien sur, mais personnelle, travaillée, aux ambiances multiples et aux couleurs tantôt sombres, tantôt chatoyantes.
Tentons une description que j’espère fidèle. Imaginez les riffs du DREAM THEATER époque Awake, la rythmique élastique de FAITH NO MORE, des arrangements subtils, le tout nuancé par la voix malléable d’Aurélia, mi acidulée, mi envoûtante, et je pense que vous approcherez de la vérité étalée sur ce second album.

Techniquement, rien à redire. Le quatuor est très capable, que ce soit dans les passages les plus rauques, ou les envolées plus légères. On retrouve des touches très Pop fondues à merveille dans des structures tout à fait Metal, et le mélange est des plus agréables.
Si bien sur le nom de SKUNK ANANSIE semble un choix évident, on peut aussi citer le SENSER de Kersten, et même parfois WASTEFALL, spécialement sur le très bon « Lost », un des meilleurs morceaux du LP. Le choix du français est confortable, et nous offre des textes souvent pertinents, propices à des refrains/slogans percutants (« Femelles », « Animal », « Orpheline »), et même lorsqu’il passe à l’anglais, c’est souvent pour le meilleur (« Lost », « Ready To Explode », deux des chansons les plus alambiquées du CD).
Mais la force du combo, c’est de passer du coq à l’âne sans que cela paraisse une seule seconde incongru.
Ainsi, vous naviguerez du très Pop « Orpheline », et son intro très joueuse, où la voix d’Aurélia prend des accents à la Vanessa PARADIS, au bien Heavy « Ca », dont le riff très Tom Morello est plombé par une rythmique très lourde, en passant par le délicat « Le Mal Est Fait », généreux écrin protégeant la voix fragile d’Aurélia.
N’oublions pas de rendre hommage bien sur à l’esprit aventureux des pièces les plus épiques, « Immobile » et ses presque huit minutes alternant les arrangements du progressif et les riffs mi Fusion mi Thrash, et « Lost », que bien des groupes anglo-saxons pourraient leur envier.

Evidemment, Femelles n’est pas exempt de défauts. D’une part, sa durée laisse parfois un sentiment de redite, lorsque le groupe cède à la facilité des riffs évidents. Et j’inciterais aussi Amélia à plus moduler sa voix pour coller un peu plus aux climats « à part » de l’album. En utilisant plus de douceur sur certains passages, elle gagnerait en expression, d’autant plus que sa voix dans ces moments là est vraiment charmante.
Mais ne boudons pas notre plaisir tant ce second effort est plein de promesses, dont certaines déjà tenues. L’épreuve de la route saura je n’en doute pas offrir à EOLE l’expérience dont ils ont besoin pour revenir avec un troisième album encore plus fort.
Il n’en reste pas moins que leur musique mérite votre attention, ne serait ce que pour son côté novateur et décalé.