UNFRAGMENT (FRA) - Vices And Verses (2006)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : janvier 2006
Pays : France
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 44 Mins
Si vous avez bonne mémoire et que vous n’êtes pas du genre à vous arrêter uniquement sur la musique, le nom d’UNFRAGMENT devrait vous parler. Au moins un peu. Bien sûr, difficile d’être précis sur des flashbacks qui remontent à 2006, d’autant que les français n’ont pas réinventé l’eau chaude avec leur deuxième album, Vices And Verses. Mais la presse était unanime. Preuve s’il en est qu’un jour, quelque part, ils ont laissé une trace de leur passage. Depuis, plus grand-chose. Un retour s’est opéré en ce début d’année 2012. Je ne peux pas dire que j’en suis réjoui, car pour être franc, je m’en fous. Royalement. Mais, puisqu’il y a un mais, cette affirmation n’a plus une valeur aléthique depuis que leur second album est passé à la moulinette. Je dirais même plus. Au-delà de l’intérêt musical, c’est toujours intéressant de percevoir une évolution entre deux disques, surtout quand ils sont distants de six ans ! Abordons dès lors l’analyse anachronique de ce Vices And Verses.
Pour débuter, je dirais que cet enregistrement n’a pas mal vieilli. Ce Death Metal, nuancé de Thrash, est toujours d’actualité et certains le font aujourd’hui moins bien qu’il y a quelques années. Il ne faut pas beaucoup de temps pour comprendre pourquoi UNFRAGMENT squattait à l’époque le haut du panier. Une incroyable précision et une sérénité déstabilisante se dégagent de cet opus, qui mélange avec pas mal d’habilité l’anglais et le français dans les textes. Comme une marmite de sauce qui mijote doucement au coin du feu, on satisfait sa curiosité en passant rapidement une narine, juste le temps de s’imprégner de différentes senteurs très agréables. Un soupçon d’IMMOLATION, une larme d’UNLEASHED, une volée de DISMEMBER, le tout noyé dans un cocon de technicité rassurant (TRAUMA like) et une production pas trop dégueulasse, voilà ce qu’on détecte le plus rapidement. La boite à rythme, programmée par Fabien qui s’occupe aussi de la (seule et unique) guitare à le chic de ne pas sonner trop synthétique. Suffisamment en tout cas pour qu’on puisse relever certaines partitions, comme celle de « Sentenced To Death » qui dans sa conception très travaillée, presque orchestrée, se rapproche foutrement de… la musique classique ! Pas simple de mettre des mots sur un tel feeling, mais c’est vraiment ce qui m’a marqué chez eux. Ce sens de la composition, presque inné. UNFRAGMENT est loin de chercher à faire du Death bête et méchant. Au contraire, même si on ne pourra pas éviter certains passages très Brutal Death, qui s’accoquinent avec un riffing parfois Thrash, les mecs n’écartent pas l’aspect mélodique ou musical, comme le font certains artistes de façon assez intégriste et stupidement exagérée. Très hétérogène bien qu’un peu lisse par endroits, Vices And Verses affiche une cohérence surprenante, car il faut bien reconnaître qu’on n’est plus désormais nourris qu’avec des opus qui disent tout puis son contraire. Pas de chichis, pas de compromis. Malgré un son un peu sec qui nous ferait regretter l’épisode de grand froid récent, on a dans les mains un disque qui respire la rage et foudroie l’auditeur.
Et puisqu’à l’époque, cet enregistrement n’avait pas de grosses prétentions, on ne peut que se satisfaire de savoir que presque personne ne s’en souvient aujourd’hui. En tout état de cause, UNFRAGMENT a livré jadis une prestation qui lui ressemble, sans chercher à faire dans la facilité ou les négociations. Culte pour personne, sauf peut être ceux qui accordent de l’importance au facteur générosité. Dans quel cas oui, il fait parfois bon se projeter dans son propre passé.
Ajouté : Mardi 13 Mars 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Unfragment Website Hits: 8614
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