LACERATION (uk) – Tortured Inauguration (2012)
Label : UKEM Records
Sortie du Scud : février 2012
Pays : Ecosse
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 24 Mins
Avant de commencer, il serait de bon ton de mettre un contexte dans cette review. J’écris ces quelques lignes à une semaine de la St-Valentin. Les cœurs fleurissent actuellement un peu partout et un parfum de poésie parcourt une ambiance extérieure sibérienne. Idéalement, le Tortured Inauguration de LACERATION n’est pas le plus romantique des cadeaux à faire à sa dulcinée. Et pour cause, diffuser un « Gorging On Putrid Orifices » en ce soir béni des éconduits serait un acte d’une belle indélicatesse. La moelle de ce projet écossais s’appelle Hamish Maguire et n’a, a fortiori, aucun lien de parenté avec l’homme-araignée (comprenne qui pourra). Et aussi improbable que ça puisse paraître, ce tout jeune britannique a qui je donne à peine la majorité, est seul maître à bord d’un vaisseau fantôme qui compte beaucoup d’admirateurs outre-manche. La sortie récente de ce premier album (plutôt une compilation en réalité) l’aidera, j’en suis sûr, à asseoir encore un peu plus sa crédibilité.
Parce qu’il faut bien être clair. Si ce joli pourceau a choisi le Brutal Death à l’ancienne comme style de prédilection, il est évident que c’est tout sauf un hasard. Visiblement, ce gamin en a bien bouffé dans sa jeunesse, au point d’en avoir accumulé quelques kilos superflus. Cet album, je vous le disais, est donc l’intégrale de ses travaux. Les trois premiers titres sont issus de son CD Promo de 2011, deux autres de son premier EP paru en 2010 et les trois derniers, d’un live enregistré au Death Metal Tea Party de Glasgow en janvier 2012. Stylistiquement, aucune différence entre ces trois périodes. Le tout est même sacrément homogène et étouffant. On se rappellera bien entendu des commencements de GORGASM ou de DEVOURMENT, surtout dans cette approche très basique et scolaire d’un riffing bourdonnant. Les tempos n’ont rien d’extraordinaire. Je pensais ça, jusqu’à l’arrivée de « Human Tikka Massala » et de son intro écrasante en down-tempo qui donnerait des complexes au dernier extrait du nouveau CANNIBAL CORPSE, « Scourge Of Iron ». Ces trois premières propositions sont d’excellente facture et surprenantes d’authenticité. La donne change légèrement à partir de « Force Fed Fecal Matter » mais rien de bien choquant, tout simplement parce que cette compo n’a pas la même origine que les précédentes. La production est un peu plus rustre, renfermée et le chant d’Hamish ressemble plus à une chasse d’eau qu’à de convaincants gargarismes. L’utilisation d’une boîte à rythme, bien que justifiée quand on choisit d’être un one-man band, n’aide pas vraiment à l’épanouissement de ce Death violent qui mériterait davantage de moyens humains pour vraiment exploser. Néanmoins, LACERATION fait preuve d’une grande application sur cet opus qui, à la fois sous ses coutures les plus catchys et derrière ses faux-airs de porcherie mal organisée, mettra quelques personnes sur le cul. Petit bémol concernant la présence de trois morceaux recordés en live, dont la qualité sonore dégueulasse nous coupe l’envie d’aller emmancher quelques truies. L’intérêt purement artistique de ce choix contestable est inexistant.
Ce qui est chouette, en revanche, c’est que le plaisir non-feint d’avoir passé ces quelques minutes avec Hamish ne s’est pas volatilisé. Je tire mon chapeau à ce garçon pour la qualité manifeste de son travail, qui dans l’émotion, dans la sincérité, dans l’exécution, dans la forme autant que dans le fond, mérite une attention toute particulière. La seule recommandation qu’on puisse lui adresser, c’est de s’entourer très vite de musiciens aguerris, car ce projet pourrait bien faire très mal à l’avenir !
Ajouté : Mercredi 22 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Laceration Website Hits: 8826
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