MORTUUS CAELUM (gr) - Ad Libertatem Per Mortem (2012)
Label : War Productions
Sortie du Scud : 2 janvier 2012
Pays : Grèce
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 49 Mins
MORTUUS CAELUM est un groupe de Black Metal grec fondé à Athènes en 2004. Il se compose de Gareth au chant et à la guitare, de Geegor à la batterie et d’un bassiste de session en la personne de Drakhon. Cinq ans après Ventus Infesto, ils reviennent avec Ad Libertatem Per Mortem, leur troisième full-lenght sorti sous l’écurie portugaise War Productions. Vous l’aurez compris, si cette introduction est chiante comme la mort, c’est parce que je me retrouve en présence d’un groupe qui ne m’inspire pas du tout. Déjà que j’ai du mal à trouver de la fluidité dans mes mots pour parler de Black Metal, si en plus on me colle un obscur groupe grec dans les pattes, j’ai bien peur d’avoir davantage d’inspiration pour railler leur situation financière dramatique que pour offrir une analyse dithyrambique de leur musique. Pourtant, si sur le papier, MORTUUS CAELUM n’avait rien de sexy à la base, l’écoute attentive de cet album a su raviver la flamme littéraire qui veillait en moi. Aussi incroyable que ça puisse paraître.
Parce qu’Ad Libertatem Per Mortem est de ces disques qui transpirent de sincérité, d’envie, d’amour profond et passionnel pour le Black Metal. Pas besoin d’être le Pudlowski du style pour ressentir les émotions loyales que véhiculent ces hellènes. Pas besoin d’être un épicurien, un expert, un concupiscent pour ressentir ce frisson glacé venu d’un pays pourtant si chaud. Dans un hommage parfois maladroit, parfois hésitant, parfois pompeux au Black Metal traditionnel scandinave, MORTUUS CAELUM avoue une grande faiblesse. Celle d’être encore sous l’influence identitaire totale des DARKTHRONE, BURZUM et autres MAYHEM. Mais ces quelques révérences pédantesques sont au final fort à propos lorsqu’il s’agit de faire leur petit effet. Car plus qu’un vague culte civilisé, ce Black Metal est de très bonne facture. On ne manquera pas de souligner le côté old-school de la bête qui visiblement, manque de moyens niveau production, sans vraiment savoir si c’est un choix délibéré pour paraître plus intègre ou si c’est une conséquence de la gestion économique délétère de George Papandréou. Il n’empêche que sur le plan de l’authenticité, MORTUUS CAELUM n’a rien à envier à personne. Son Metal d’un noir très profond est le reflet d’une société décadente. Il emprunte parfois à la brutalité de MARDUK dans l’approche belliqueuse de la batterie-kalachnikov ou à ENTHRONED pour le côté manifestement kitsch et catchy des premiers albums. Impossible également de ne pas souligner un riffing très harmonieux, souvent mélodique qui aboutit à des créations originales telles que « Preachers Of The Lie » dont la facette presque Rock N’ Roll sur certains plans (« Preachers Of The Lie ») en raviront plus d’un. Jamais avares en interludes reposants (« The Crimson King » notamment), les grecs font vraiment très belle impression, respectant à la lettre le crédo propre au Black Metal presque « religieux », un comble !
Et ce n’est pas un converti qui vous parle. C’est même plutôt un sceptique. Mais même avec la plus mauvaise volonté du monde, on ne pourra pas reprocher à cet opus d’être mal foutu ou de ne transmettre aucun feeling. C’est justement le feeling qui est la meilleure arme de nos amis. On pourra toujours débattre de l’intelligence des riffs, parfois répétitifs, des patterns de batterie trop ci ou trop ça ou même encore du chant assez imperceptible, mais reconnaissons que tous ces éléments combinés et liés entre eux par une passion presque palpable acheminent l’auditeur vers un effort très honnête. Ainsi, l’agence Metal-Impact a l’honneur de remonter la note de la Grèce en AA+ !
Ajouté : Mardi 21 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Mortuus Caelum Website Hits: 9596
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