SUSHI RAIN (it) - Breathless (2011)
Label : Madamadorè / Andromeda
Sortie du Scud : 2011
Pays : Italie
Genre : Funk Rock / Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 45 Mins
Ça par exemple ! C’est bien la première fois que je ne trouve aucun argumentaire assez solide pour défendre le mauvais goût. SUSHI RAIN, avec la pochette de son premier album, Breathless, fait dans le néant artistique. Et Dieu sait que d’habitude, la toge de l’avocat du diable me sied plutôt bien. Faut-il pour autant y voir un présage, un signe, une forme de divination ? Pas si sûr. Car nos toscans ont quand même une bonne excuse pour justifier ce travail peu esthétique : ils font du Funk Metal ! Et ça, c’est pas donné à tout le monde. Je dois dire que j’ai été d’abord dubitatif, puis extrêmement sceptique. Alors pour me convaincre de l’une ou l’autre impression, j’ai fait la meilleure chose qui soit : écouter attentivement cet album. A moins d’avoir un cœur de pierre ou d’avoir perdu son chien, impossible de ressortir de ces trois-quarts d’heure de musique sans avoir la banane. Car SUSHI RAIN, du haut de ses 9 compositions, effectue un mélange stylistique complètement frapadingue qu’on n’entend que tous les 36 du mois.
Tout démarre avec « Shake Your Body To The Disco Hell » et ses “chika-taka-boom-boom” déjà très avant-coureurs. Lardé de rythmes psychédéliques, de vocaux libertins qui naviguent entre des chœurs Afro-Soul, des refrains popisants et des couplets en totale roue libre, cette ouverture prouve déjà que les SUSHI RAIN ne sont pas tout seul dans leurs têtes. Tout s’enchaîne assez vite dans un état d’esprit bon enfant. Les références et influences qui font de cette musique un Rock / Metal acide et bâtard sont tellement nombreuses… On retrouve le côté alternatif des RED HOT CHILI PEPPERS, la rigidité d’EXTREME et de LIVING COLOUR, les facéties de QUEEN, de JAMIROQUAI et des BEE GEES et dans le chant parfois très lyrique de Matteo Carrai (« Big Mistake »), quelques grands noms du Heavy ou du Power, TAROT en tête de liste. Rafraichissant comme la bande-originale d’une comédie déjantée à l’américaine, oui, ce Breathless l’est, assurément ! Problème, il s’essouffle aussi très rapidement. On retombe automatiquement sur les mêmes tempos incandescents, les mêmes frappes de batterie qui mêlent frénétiquement Fusion et World Music dans des patterns déstructurés sur lesquels IWRESTLEDABEARONCE ne cracherait pas. Bien qu’oxygénées, les guitares de Francesco sont épuisantes. Elles forcent l’auditeur à les suivre en permanence alors même que les notes s’empilent parfois à une vitesse éclair dans des solis hypnotisants. D’un Funk un peu musclé, on se dirige tout droit vers une musique au final extrêmement cérébrale et qui gâche la légèreté et la spontanéité de la découverte. Néanmoins, bravo à ces petits gars qui n’ont peur de rien et surtout pas de l’autodérision. Ici, à Metal-Impact, on a tout particulièrement apprécié l’usage des saxos sur « Happy For Another Night » qui font vraiment bien taper du pied et qui rappellent les Big Bands de la grande époque. Le petit plus de cet opus, incontestablement !
Breathless se termine donc un peu en queue de poisson, preuve en est que SUSHI RAIN a choisi d’évoluer dans un style très difficile à manier. Un peu court sur pattes en dépit d’une énergie communicative et de trois ou quatre très bons morceaux, ce premier essai ne pourra être considéré comme plus qu’un simple stage d’initiation haut en couleurs à l’univers très singulier et hautement complexe du Funk Metal.
Ajouté : Jeudi 02 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Sushi Rain Website Hits: 9698
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