ONE WAY MIRROR (FRA) - David Potvin, Frank Potvin et Guillaume Bideau (Avril-2012)
ONE WAY MIRROR est un nouvel Ovni qui déboule tel un météorite sur la scène Metal française. Bien qu’ayant quelques années au compteur nos Frenchy n’ont que deux albums à leur actif : Destination Device sorti en 2008 et Destructive By Nature leur tout nouvel opus. OWM c’est avant tout une histoire de potes qui se connaissent depuis un bon bout de temps et qui ont décidé de faire de la musique ensemble plutôt que descendre des hectolitres de bière à chacune de leur rencontres. Une bonne idée au demeurant pour tout amateur de Rock Metal mélodique! Il faut dire que le gang n’est pas constitué de jeunots pré-pubère en quête de gloire et de Rock’n’Roll Party mais plutôt de musiciens expérimentés ayant déjà un sérieux background derrière eux. Nos bad boys ont fait leurs armes dans de nombreux combos. Nés à l’initiative des frères Potvin et de Guillaume Bideau, nos frangins ont fait leurs premières armes en 1998 avec LYZANXIA et ont déjà commis quatre méfait des plus efficaces : Eden (2001), Mindcrimes (2003), Unsu (2006) et Locust (2010). Quant à Guillaume Bideau, personnage emblématique et controversé, le bougre a fait ses premières armes dans le combo de Death Metal SCARVE avec qui il a gravé trois galettes : Translucence (2000), Luminiferous (2002) et Irradiant (2004). Il a rejoint ensuite les rangs de MNEMIC, un groupe suédois officiant dans un Metal moderne, avec qui il a enregistré trois pépites : Passenger (2007), Sons Of The Systems (2010) et Mnemesis (2012). Cette nouvelle aventure lui a d’ailleurs permis de partir sillonner toute l’Europe. Il aura même le privilège d’ouvrir pour METALLICA aux Etats-Unis. De quoi en faire rêver plus d’un. Une forme d’apothéose pour tout musicien qui se respecte ! Notre ami est d’ailleurs totalement polyvalent et hyperactif puisqu’il officie aussi comme producteur (il coproduit le dernier ONE WAY MIRROR entre autres) et même photographe à ses heures perdues de quoi donner le tournis ! Avec un cursus pareil, rien ne pouvait entraver leur route bien au contraire. Tout semble avoir été très vite pour nos amis de ONE WAY MIRROR, une signature avec le prestigieux label Metal Blade et un album enregistré dans la foulée qui met le feu aux poudres dans l’hexagone et même bien au-delà ! S’en suit une tournée européenne avec SOILWORK qui permet tous les plus grands espoirs et on se prend à rêver d’une conquête mondiale ! Pourtant, très rapidement, le silence radio s’installe ou presque jusqu’en 2012. Heureusement rien ne semble arrêter les ONE WAY MIRROR qui après quelques souci avec leur label d’origine qui choisi de ne pas poursuivre l’aventure, décide de produire eux même leur nouvel opus Destructive By Nature. Tout un programme qui ne pouvait qu’intriguer au plus au point l’équipe de MI ! Il n’en fallait pas plus pour que nous saisissions l’opportunité de rencontrer le gang de visite à Paris et presque au grand complet pour en savoir un peu plus sur les plans futurs de nos lascars et l’avenir du gang !
Line-up : Guillaume Bideau (chant), David Potvin (guitare), Frank Potvin (guitare), Vincent Perdicaro (basse), Clément Rouxel (batterie)
Discographie : Destination Device (Albul - 2008), Destructive By Nature (Album - 2012)
Metal-Impact. Bienvenue à Paris !
Frank Potvin. Bonjour, merci bienvenue à toi...
MI. Salut peux-tu faire une présentation des musiciens ?
Frank. Oui bien sur, moi je suis Frank le guitariste du groupe américain ONE WAY MIRROR ! [Rires]
David Potvin. Moi David, l’autre guitariste du gang !
MI. Peux-tu me dire comment est né ONE WAY MIRROR ?
Frank. En fait l’idée vient de Guillaume Bideau avec qui on est potes depuis super longtemps et qui nous a appelé un jour en nous disant : « J’aimerais bien qu’on fasse de la musique ensemble quand on se voit plutôt que de picoler et faire les fous ». Donc, il est venu 12 jours à Angers chez nous et on a composé 12 titres. A la base, c’était pour rire et pour voir éventuellement ce que ca pouvait donner. Ensuite on a envoyé les démos à deux trois labels et Metal Blade nous a répondu positivement, on a fait un album pour eux et on est partis en tournée.
MI. C’est assez incroyable, ça s’est fait aussi facilement que ça ?
Frank. Oui, en fait on est arrivés pile dans la période où ils cherchaient ce style de groupe musicalement parlant et vu que la scène française commençait à être vraiment bonne, ils ont voulu tenter un truc avec la France. Cette année là, ils ont d’ailleurs signé aussi END et DARKNESS DYNAMITE et ils ont voulu pousser l’expérience à fond. On est partis en tournée un peu partout en Europe avec SOILWORK, on a fait près de 40 dates.
MI. Ca c’est passé comment cette tournée ?
Frank. Pour nous ça allait, le problème c’était surtout pour le batteur parce que c’était aussi le batteur de SOILWORK, Dirk Verbeuren. Du coup, il faisait deux concerts tous les soirs. Ce n’est pas de sa faute, il a une maladie, il est végétarien ! [Rires] … Il ne boit pas, il ne fume pas, il ne prend pas de drogue, il a une très bonne hygiène de vie. Donc, pour lui, faire trois heures de concert tous les soirs, ça a été possible. Ca a été dur les deux premiers soirs et dès qu’il à chopé le rythme, ça allait. C’est lui qui nous a calés sur la tournée en fait. Un jour, il nous à appelé et il nous a demandé si on était d’accord pour ouvrir pour SOILWORK, et il a ajouté qu’il assurerait les deux shows. Et voilà c’était parti. On s’est retrouvé dans le tour bus et ça a été deux mois de folie totale. On à rigolé comme des fous, on a joué dans des super salles, c’était vraiment mortel.
MI. C’est assez rare d’avoir une telle opportunité pour un groupe français ?
David. C’est de moins en moins rare, heureusement. Il y a quand même pas mal de groupes français qui partent en tournée. Là il y a GOROD qui est parti en tournée européenne, il y a GOJIRA, DAGOBA tout ces grands noms qui jouent beaucoup. Cela montre que la scène Hexagonale est vraiment très bonne.
MI. Quel a été votre premier groupe ?
David. On a commencé tous les deux avec LYZANXIA en 1998 et on s’est démené pour faire un maximum de concerts et pour sortir des albums plutôt que des démos. On a essayé d’être le plus professionnel possible.
MI. Quelle est ta vision de l’évolution de la scène française depuis 1998 ?
David. Enorme, c’est impressionnant. Je me souviens d’avoir sorti la première démo de LYZANXIA à l’époque du Brutal Tour avec LOUDBALST, MASSACRA et d’autres. C’était énorme comme tournée il y avait aussi TREPONEM PAL qui assurait vraiment bien.
Frank. C’était vraiment l’événement au niveau Metal.
David. En France, on avait quasiment pas de groupe Metal à l’époque. Il y avait SUPURATION qui est devenu SUP puis est redevenu SUPURATION, LOUDBLAST, NO RETURN, MASSACRA. Il y avait énormément de groupes et au fur a mesure des années la scène française est devenue aussi forte que la scène allemande. On a autant de groupes qui sont professionnels et qui tournent à fond et qui font de bons albums. Il n’y a pas de souci, on n’a pas de complexe par rapport aux groupes étrangers.
Frank. Ca dépasse même les allemands en termes de qualité.
David. Oui c’est beaucoup plus diversifié en France au niveau des styles.
MI. Comment expliques-tu le fait que souvent les groupes étrangers sont mis en avant dans notre beau pays ?
David. Parce que les français trouvent ça exotique de s’intéresser aux groupes étrangers. C’est pareil pour les groupes français aux Etats-Unis, les américains sont tout de suite attirés. Maintenant, la différence de qualité est vraiment infime ou même inexistante, je crois que maintenant c’est valable dans les deux sens.
MI. La signature avec Metal Blade a dû beaucoup vous apporter ?
David. Oui, si on a pu sortir cet album là nous même c’est parce que ils ont déjà fait une énorme promotion pour le premier. Ça nous a permis de nous créer un petit nom et surtout ca nous a donné de la crédibilité.
MI. Ensuite, ils vous ont lâché, que s’est-il passé ?
David. C’est très simple, les américains ne veulent plus signer de groupe français. Les allemands ont essayé de nous prendre sous licence mais apparemment, il fallait l’accord de la maison mère aux Etats-Unis. Ça devenait vraiment compliqué de rester avec eux. Sans compter que leur planning 2012 était complet et nous on avait déjà un an de retard par rapport à la date ou on devait leur livrer l’album. Du coup on a préféré se servir de leur boulot et de sortir nous même la galette qui est disponible de la même façon qu’avec Metal Blade en tout cas en France. En plus la promo est beaucoup plus efficace cette fois-ci que ce qu’ils avaient fait pour nous dans l’hexagone pour le premier opus. Ca nous permet d’être indépendants et surtout de tout contrôler de A à Z.
Frank. D’ailleurs, ils continuent de nous soutenir et refond des mises en avant de Destination Devise. De plus le Big Boss allemand est super content que l’on sorte Destructive By Nature par nous même plutôt que d’aller voir ailleurs. Il avait peur qu’on signe chez un autre label, mais je crois que c’est aussi une histoire de fierté. Il est resté en contact avec nous et nous demande des news régulièrement pour savoir où on en est. Tout va bien.
David. Ce n’est d’ailleurs pas impossible qu’on fasse le troisième album chez eux. On a des super relations avec eux, on s’est quitté en très bons termes. C’est vraiment parce que les américains trouvaient que les groupes français ne vendaient pas aux USA et la réaction à été immédiate, ils ont décidé de ne plus en signer tout simplement. C’est la méthode américaine, c’est rapide et efficace.
MI. L’objectif était de vous imposer aux Etats-Unis ?
David. Oui bien sur ! C’est ce qu’ils ont essayé de faire mais après, le problème, c’est qu’aux USA, le marché est très difficile même pour les groupes américains. Alors un groupe français qui sort son tout premier album ce n’est pas évident.
MI. Il s’est écoulé pratiquement trois ans entre vos deux galettes...
David. Oui, tout simplement parce qu’on joue tous dans d’autres groupes à coté. Guillaume joue dans MNEMIC, il a sorti entre temps un nouvel opus avec eux. Nous on à fait un disque avec LYZANXIA et on a assuré la promo. Du coup, on a été obligé de faire une pause en ce qui concerne ONE WAY MIRROR. Après, le temps de se retrouver et de recomposer ensemble, on perd vite un an. C’est les aléas de la vie, mais quoi qu’il arrive on n’est pas restés là à rien faire.
MI. Comment s’est passé l’écriture de Destructive By Nature ?
David. Comme pour le premier album à quelques détails près, c'est-à-dire que lorsqu’on se voit et qu’on se retrouve tous ensemble pour composer, on fait 1 titre par journée car c’est une règle qu’on s’impose !
MI. Tu as une potion magique ? C’est toi Astérix ?! [Rires]
David. [Rires] !!! On picole pas mal de bières belges et on évite la bière de Seine et Marne [Rires] … Je crois qu’il n’y a pas de brasserie [Rires] … Notre logique est simple : quand on commence un titre, on se dit qu’il doit être terminé dans la journée, s’il n’est pas fini c’est que le morceau ne sera pas assez efficace quoiqu’il arrive !!! On veut vraiment rester spontanés et efficaces !!! Un titre par jour pour nous c’est parfait.
Frank. Ce n’est pas non plus 24H/24H sans s’arrêter ! On peut commencer un titre à 4 heures de l’après midi et s’arrêter à minuit. Et le lendemain matin on retravaille dessus et on termine le morceau dans la journée ! Mais ca va très vite de toute façon !
MI. Vous êtes des vrais Stakhanovistes ?
David. [Rires] Oui, ça tu peux le dire. Pour le premier album, on a fait 12 titres en douze jours. Pour Destructive By Nature on a changé un petit peu la méthode à cause de problèmes de planning et aussi parce qu’on avait envie que les morceaux soient plus diversifiés. Du coup on a espacé les sessions de composition et d’enregistrement, on en a fait trois ou quatre.
MI. C’est Guillaume qui a produit Destructive By Nature ?
David. Non, il a rien fait ! [Rires] En fait on a enregistré dans mon studio avec le matos de Guillaume. On a fait presque le même travail que pour Destination Device sauf que cette fois-ci on a fait le mixage nous-mêmes. Pour le premier on avait fait faire le mix et le mastering par Tue Madsen (SICK OF IT ALL, DARK TRANQUILLITY, MNEMIC) à l’Antfarm Studio. Comme ça il n’y avait pas…
MI. A ce moment précis, Guillaume Bideau arrive guilleret et s’installe à notre table !!!
Frank. Et donc je disais que Guillaume est vraiment un très bon chanteur, sans lui on n’aurait jamais rien fait ! [Rires]
Guillaume Bideau. [Rires] non en fait j’ai produit l’album avec David !
MI. C’est toi qui es à l’origine de ONE WAY MIRROR ?
Guillaume. Ça s’est fait simplement. Au début, j’ai commencé par passer quelques coups de téléphone, en fait j’ai appelé mes meilleurs potes. Quand tu montes un groupe c’est toujours comme ça, mais musicalement tu ne sais jamais ce qui va arriver. C’est comme quand tu vois une super belle meuf dans la rue. Si ça se trouve c’est une connasse et tu n’en sais rien. Nous on a une façon de travailler qui s’est avérée super efficace dès le début. On a trouvé notre rythme sans difficulté, on a de la chance. Ca s’est super bien passé ! Quand tu écoutes notre premier opus, tu constates qu’on a trouvé des gimmicks qui nous sont propres. Et tout ça est venu spontanément dans le feu de l’action. C’est un processus hyper naturel, très créatif et rapide. Je crois qu’on a beaucoup de chance par rapport à ça.
MI. Tu abordes quel thème dans tes textes ?
Guillaume. En général, mes textes sont très subjectifs, je n’aime pas trop que les gens sachent ce que je pense, ça m’emmerde en fait. Les paroles, ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse vraiment. Chacun doit pouvoir trouver midi à sa porte au travers de ce que j’écris. Par contre, il y a une petite conscience écolo qui est sous jacente, ne pas tuer les baleines…….. Voilà un thème qui m’intéresse et qui me touche parce que l’on devient de plus en plus gaspilleur et on est en train de léguer une poubelle à nos enfants et nos petits enfants. Les gens ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, ils n’en ont rien à foutre de demain. Chacun vit pour aujourd’hui et ne pense pas à l’avenir. J’ai un regard critique sur la société actuelle. Mais il y aussi des paroles qui sont optimistes et qui contrebalancent un peu les morceaux pessimistes. J’ai une petite conscience qui s’éveille de temps en temps ! [Rires]
MI. La pochette est un peu étrange, c’est toi qui a pris la photo ?
Guillaume. Non, c’est notre plasticien, en fait c’est du plomb dans l’eau !
David. C’est du Metal incandescent qui a été jeté dans de la flotte. C’est Alain Tréhart qui est un plasticien de la Rochelle qui a fait la pochette. Il a travaillé le Metal lui-même et pris les photos dans son studio. On a une méthode de travail avec lui qui est hyper cool, on lui envoie le son et après il a carte blanche, il fait ce qu’il veut en s’inspirant de la musique. Il nous a proposé cette idée et ça nous a plus, c’est une forme de sculpture.
MI. Mais quel est le rapport avec le groupe ???
David. C’est sa vision personnelle de l’album, le mieux ça serait de lui demander comment il en est arrivé à cette idée mais ça prendrait à peu près une semaine d’interview ! [Rires]
MI. Est-ce qu’il y a une fraternité au niveau de la scène Metal française ?
David. Il y a beaucoup de gens qui sont frères et sœurs ! [Rires]
Guillaume. Tout passe par les studios où il y a beaucoup de musiciens qui transitent. Il y a un vivier de groupes qui est assez conséquent. Angers est une ville culturelle assez prononcée, il y a des salles comme le Chabada qui supportent les artistes et qui sont très bien. C’est une ville où il y a pas mal d’activités musicales. Parfois aussi, je marche dans la rue et je fais caca par terre [Rires] … Non, je sais je m’énerve tout seul [Rires]
MI. Cela t’a appris quelque chose ?
Guillaume. Ca ne m’a rien apporté quasiment, sauf des contacts. C’est un carrefour de rencontres en fait où j’ai connu Dirk, le premier batteur de ONE WAY MIRROR. C’est comme ça que de fil en aiguille j’ai rencontré pas mal de musiciens.
MI. Vous vous êtes rencontrés comment au tout début ?
Frank. Sur un site de rencontres du genre Meetic [Rires] … Non, en fait on enregistrait le premier album de LYXANTIA et on a eu une extinction de voix et on devait faire des voix super hautes pour le single. Le batteur de l’époque Gilles, connaissait Guillaume et il lui a demandé de venir nous aider. Et là, ça a été magique. Un peu comme Coup de Foudre à Notting Hill sauf qu’on était dans la banlieue de Lyon !!! [Rires]
Guillaume. Je ne les connaissais pas personnellement mais je savais qu’ils avaient une forte personnalité donc au final, ou tu les aime bien ou tu les déteste, il n’y pas d’autre alternative. Moi je les aime mais je ne leur dirai jamais ! [Rires] … Quand ils déboulent, ils sont un peu imposant, prétentieux [Rires] … Quand je marche dans la rue, les gens qui me voit passer pense « oh il se la pette », je marche c’est tout ce n’est pas de ma faute si je suis comme ça ! Quand je suis arrivé au studio la première fois, on a commencé à parler de Mike Patton et on s’est découvert une passion commune pour lui et aussi des petites tendances scatos [Rires] … Et là ça a été le délire. Ca a collé tout de suite, enfin au bout d’un quart d’heure ! [Rires]
MI. C’est quoi le futur proche de ONE WAY MIRROR ?
Frank. Là on a encore pas mal d’interviews à faire et ce soir c’est l’apéro !!! [Rires] … Dans une semaine on joue avec GOJIRA à Nantes, c’est proche de chez nous donc c’est super cool. Dans le même temps, on va tourner le clip de « Will It Always Be The Same » avec Matthieu Bichelberger qui a déjà réalisé notre premier clip. C’est le gagnant d’un concours qu’on a lancé sur notre site au mois de février.
MI. C’est important pour vous de sortir des clips vidéo ?
David. Oui, très important. Ça donne une image au groupe et puis c’est aussi un autre moyen d’expression et ça permet de travailler avec des gens différents. Là, on va plus ou moins coproduire la prochaine vidéo, ça nous permet de rencontrer des personnes qui nous comprennent et qui mettent en valeur notre musique et ça c’est super cool.
MI. Quelle présentation tu ferais de l’album ?
David. 12 Euros, ce n’est pas cher !!! [Rires] … Non, je voulais dire c’est l’album de la maturité et de la consécration … [Rires]
MI. Quels sont les différences entre les deux galettes ?
David. Celui là est beaucoup plus varié.
Frank. Il est plus extrémiste à tous les niveaux que ce soit dans le soft mélodique ou pour les morceaux violents. Il fait le grand écart comparé au premier.
Guillaume. Mais la démarche reste la même, c'est-à-dire une musique accessible. Je pourrai faire découvrir le Metal à ma mère avec ONE WAY MIRROR, mais elle n’aime toujours pas !!! [Rires] … C’est fait pour mettre le pied à l’étrier à ceux qui ont envie de découvrir cette musique. C’est facile d’accès, ce sont des titres pour faire la fête, c’est pour les potes, c’est pour nous, c’est une musique égoïste. On compose ce que l’on a envie d’écouter ! On fait ce qu’on aime. Avec les autres groupes c’est différent, ce n’est pas le même rapport.
MI. MNEMIC sort un album très bientôt, vous pensez qu’une tournée avec ONE WAY MIRROR est envisageable ?
Guillaume. Non ce n’est pas possible, sur un festival ou sur deux jours à la rigueur ! Sinon vocalement, c’est trop difficile !
MI. Tu as dû vivre de très grands moments avec MNEMIC ?
Guillaume. Oui, j’ai tourné avec METALLICA, j’ai aussi été en Chine.
MI. C’était comment la Chine ?
Guillaume. Moi, avant de connaitre je n’aurai jamais payé pour y aller. Maintenant que j’y suis allé gratuitement, je suis prêt à payer pour y retourner. C’est un public très différent, ils ne connaissent pas trop le Metal, ils sont très statiques et dès qu’il y en a un qui bouge tout le monde le suit. C’est un peu comme les français, personne ne fait rien et dès qu’il y a un connard qui se gare comme un con, tout le monde fait pareil !!! [Rires] … Les chinois c’est ça. Tout reste à faire, il y a un potentiel énorme mais qui n’est pas encore très viable. Il y a énormément de marché noir. Ce n’est pas dans ce pays que tu va te faire le plus de pognon mais tu va te marrer comme un chien.
MI. Vous êtes tous professionnels, c’est assez rare en France ?
David. De moins en moins rare, mais c’est vrai qu’on est pas beaucoup dans le Metal. On appelle ça « Intermittent du spectacle » c’est le terme légal. En fait on fait un peu de tout, musicien et producteur ca nous permet de nous en sortir financièrement.
MI. Comment devient t’on producteur ?
Guillaume. Ca nait de l’envie d’obtenir le meilleur. C’est parti d’une soustraction pour moi ! J’ai travaillé avec un producteur et le résultat ne m’a pas plut. Je me suis dis mais pourquoi est ce que je le ferais pas moi-même. Après j’ai acheté du matos et j’ai commencé à travailler et finalement ça m’a réussi. Et c’est beaucoup mieux quand tu le fais toi-même. Par contre c’est très fatiguant la production. Quand tu travailles pour toi c’est sympa mais quand c’est pour un autre gang, c’est nettement moins évident. J’ai des problèmes de concentration alors rester enfermé un mois avec les mêmes types, j’ai tendance à péter les plombs. Je ne suis pas une machine. Il y a des producteurs comme Tue Madsen qui font ça tout au long de l’année, je ne sais pas comment ils font pour tenir, sans partir en tournée, sans se bourrer la gueule !!! [Rires] … C’est un mystère pour moi. Je ne peux pas faire ça en continue. Il faut que je bouge, que je m’amuse un petit peu sinon je deviens fou. David il en peut plus, il est encore plus fou que moi.
David. Oui, moi je produis une dizaine de groupes par an. Je fais beaucoup de production, souvent je travaille avec des musiciens un mois entier, c’est très dur de rester concentré, c’est fatiguant mentalement et physiquement. T’es tout le temps assis !!! [Rires] … Mais c’est très intéressant, c’est pour ça que je continue. J’aime découvrir de nouvelles tendances, tous ces nouveaux venus écoutent plein de musique que je ne connais absolument pas, ça me permet d’entendre de nouveau trucs et c’est parfait. Ca me force à garder l’esprit ouvert et à ne pas m’enfermer dans un style. C’est un travail passionnant.
MI. Est-ce que ça t’apporte quelque chose au niveau de l’écriture ?
Guillaume. En général, quand un gang arrive avec des morceaux monstrueux, je leur dis que c’est de la merde et je les dépose sous mon nom !!! [Rires] … Ca nous influence au niveau de la façon de bosser, pas sur le style. En fait ça te rend plus créatif, j’arrive à trouver de nouvelles techniques avec certains musiciens et là je me dis qu’on pourrait l’utiliser pour nous aussi. C’est dans ce sens là que je suis influencé. Mais pas musicalement.
MI. Est-ce que les tournées avec des pointures vous ont appris quelque chose ?
David. Oui, au niveau logistique tu apprends énormément. Au niveau scénique, tu peux leur piquer des gimmicks qu’ils font en concert, Guillaume pourrait t’en parler mieux que moi. Quand tu es sur scène et que tu ne sais pas quoi dire et que tu vois certains groupes qui n’arrêtent pas de déblatérer sur tout et n’importe quoi, tu te dis au final que tu n’as qu’à faire comme eux, le public il t’écoute il s’en fout ou pas. Tu auras au moins pas forcément l’air d’un con. La dernière fois Guillaume a fait un speech sur sa gonzesse et la pêche aux moules [Rires] …
Guillaume. Moi, je n’aime pas les groupes qui parlent trop, ça me fait chier. Ca dépend de mon humeur, j’adore FAITH NO MORE et sur scène les mecs ne parlent jamais. A part Mike Patton il raconte que des conneries. Quand ils sont passés au Café de la Danse, il avait inventé une histoire en relation avec le match de foot France/Italie, c’est rigolo. Les gens sont là pour écouter tes conneries. Parfois je ferme ma gueule, d’autres fois j’ai envie de sortir n’importe quoi, je suis volubile, ça dépend de l’ambiance. C’est une communion quand tu as le public qui est à fond derrière toi, tu donnes de l’énergie à ton tour. Tu balances tes cheveux, tu bouges comme un chien ! Et quand il y a un retour, tu en redonnes encore plus et ainsi de suite.
David. Quand on a joué il y a pas longtemps au Chabada, c’est une salle qui nous parraine, on a vraiment de la chance pour ça, c’était génial. Il faut une bonne ambiance c’est indispensable. Et puis aussi quand on est super content de se retrouver, quand on a vraiment envie grave de monter sur scène, qu’on en peut plus d’attendre, là on s’éclate totalement.
MI. Vous répétez beaucoup avant une tournée ?
David. Comme on est parrainés par le Chabada, on a la possibilité de répéter chez eux dans une espèce de salle résidence qui est très grande, avec des retours, une très bonne sonorisation. On est comme en concert, c’est l’idéal. On peut répéter pendant plusieurs semaines. Donc forcément quand tu as la chance de travailler dans ces conditions là, tu progresses énormément, on a vraiment de la chance. C’est super cool !
MI. Pour terminer qu’avez-vous envie que les gens ressentent à l’écoute de cet album ?
David. Juste qu’ils s’amusent ! C’est un album à écouter tranquillement et qui est fait pour ne pas se prendre la tête. C’est de la musique pour se détendre. C’est un disque qui est fait pour se déprendre la tête ! [Rires] … C’est de l’Entertainment comme on dit aux USA. C’est sans prétention, juste pour le fun !
MI. Merci à tous les trois pour l’interview.
David. Merci à toi et a bientôt !
Guillaume. Merci
Frank. Merci beaucoup à plus
Ajouté : Vendredi 29 Juin 2012 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: One Way Mirror Website Hits: 16282
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