IWRESTLEDABEARONCE (usa) - Ruining It For Everybody (2011)
Label : Century Media Records
Sortie du Scud : 26 juillet 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 32 Mins
Il y’a deux ans, j’avais assumé tant bien que mal mon adhérence pour It’s All Happening, le premier album des timbrés américains d’IWRESTLEDABEARONCE. J’avais passé les trois semaines qui avaient suivi la rédaction de mon billet à sniffer des crèmes anti-hémorroïdaires et à m’introduire de la mortadelle dans tous les orifices (sauf dans la bouche, évidement), tant l’écoute de cet album avait fait des ravages sur mes prérogatives intellectuelles. A l’arrivée de Ruining It For Everybody et de sa pochette appétissante pour le cuisinier émérite que je suis, j’ai finalement accepté de retenter l’expérience, quitte à avoir pendant quelques jours à nouveau, plus d’estomac pour la pierre que pour le pain. IWRESTLEDABEARONCE est une force de la nature, quelque chose qui dépasse l’entendement et les frontières du raisonnement humain. Fous au premier regard, ces musiciens ont la présence d’esprit de simuler avec brio des absences d’esprit. Bien plus malins qu’ils n’en ont l’air, abordant souvent des thèmes lourds dans un contexte léger, le quintet surfe avec aisance sur la vague du Mathcore en y ajoutant des notes plus personnelles de N’importequoicore.
Dès « Next Visible Delicious », IWRESTLEDABEARONCE nous emmène de force sur son carrousel endiablé, armés de battes et vêtus de tutus, pour dégommer une piñata qui contient plus de tripes que de friandises. L’ambiance est électrique, guitares en roue libre et une Krysta Cameron qui alterne chant de tête, hurlements et des « douda-doudi-douda » sur fond de musique d’ascenseur. Très vite, les américains nous mettent au parfum et le résultat est plutôt génial. Plus dur et plus sombre que son prédécesseur, Ruining It For Everybody n’en demeure pas moins hautement psychotique. It’s All Happening nous faisait bien marrer avec ses accordéons, ses saxos, ses samples tous plus déglingués les uns que les autres. Là c’est une autre affaire. Les bouffonneries restent raisonnables, on s’en tiendra a quelques descentes de piano, soit euphoriques, soit macabres, a des motifs futuristes électrisés façon ARSONISTS GET ALL THE GIRLS et a des parties très atmosphériques comme savent les faire WAR FROM A HARLOTS MOUTH. La griffe du combo se retrouve dans les vocaux de Krysta, une vraie pile électrique qui, je tiens à le souligner, fait preuve d’une grande sensualité et justesse sur ses parties claires (« You Know That Ain't Them Dogs’ Real Voices » ou la géniale « Karate Nipples »). IWRESTLEDABEARONCE fait également dans la balade, à sa manière avec une « This Head Music Makes My Eyes Rain » qui vous scotche les intestins au mur. Jamais le Mathcore n’aura eu pareil hommage, tant les schémas de guitares, les patterns de batterie suivent des raisonnements algébriques. Difficile pour autant de tomber en amour pour une composition en particulier, car ce groupe est loin de faire du easy-listening et n’est pas vraiment une machine à tubes. Par contre, il vous sera extrêmement facile de vous extasier devant le potentiel technique des musiciens, leur capacité flagrante à s’évader des carcans, à briser leurs propres élans, à passer du coq à l’âne en une poignée de secondes ou tout simplement, à défier les lois de la musicalité.
A cette question digne des annales de bac philo ; « peut-on faire n’importe quoi et le faire bien ? », nous avons avec IWRESTLEDABEARONCE un élément de réponse tout à fait intéressant. Une formation absolument singulière qui s’épanouit dans un melting-pot musical intense et qui démontre de manière mathématique, à l’image de son Mathcore, que ce n’est pas en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui, bien au contraire. A bon entendeur.
Ajouté : Mercredi 14 Septembre 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Iwrestledabearonce Website Hits: 8816
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