CHELSEA GRIN (usa) - My Damnation (2011)
Label : Artery Recordings
Sortie du Scud : 19 juillet 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 35 Mins
Une année, jour pour jour, s’est écoulée entre la sortie officielle de Desolation Of Eden, premier opus des américains de CHELSEA GRIN et la fin de la session d’enregistrement de My Damnation, son successeur, aux Planet Z Studios. Si cette coïncidence temporelle relève plus de la symbolique qu’autre chose, à l’écoute de ces deux différentes productions, on ne peut s’empêcher de constater que les mentalités évoluent parfois très vite. Les petits merdeux insolents et provocateurs qu’on avait connu en 2010 se sont métamorphosés et, il faut bien le reconnaître, se sont rangés. Ce second album revêt un costume taillé sur mesure avec épaulettes qui ne laisse guère plus de place à l’arrogance et à la naïveté. CHELSEA GRIN a eu son premier poil et ça s’entend. Et même si le résultat est très satisfaisant, c’est avec du chagrin au cœur que j’ai constaté que jamais plus, ces petits cons ne me proposeraient un CD à l’insouciance jubilatoire tel Desolation Of Eden.
My Damnation s’éloigne considérablement des dispositions entendues sur son grand-frère. Niveau production tout d’abord. Il y a quelque chose de définitivement plus professionnel et plus carré, loin de la production groovy et Rock & Roll du dernier. Avec l’ami Chris « Zeuss » aux manettes, on a affaire à un maestro des productions exagérément soignées comme un blockbuster hollywoodien, c'est-à-dire sans âme. Entre HATEBREED, EMMURE et SHADOWS FALL, son œuvre reflète un mode de travail digne d’une usine à gaz. Egalement, et c’est le plus triste, le Deathcore magnifiquement catchy s’est éclipsé au profit d’un Deathcore ouvertement teinté de Black, plus massif et moins rigolo. Les riffs, parfois épiques et mélodiques (comme sur « Last Breath » ou « Everlasting Sleep ») empruntent ouvertement à des groupes comme ABIGAIL WILLIAMS, BLEED FROM WITHIN voire WINDS OF PLAGUE, le côté sympho en moins. Les breakdowns ne sont plus aussi présents. Ils se font discrets, comme pour mieux les apprécier lors de leurs apparitions. Ce qui reste de Desolation Of Eden ? A vrai dire, plus grand-chose. Tout a évolué et j’en perds un peu mes repères. Même la source directe de mon addiction à CHELSEA GRIN, le vocaliste Alex Koehler, a changé. Si ses screams ressemblaient d’un peu trop près à ceux de Mitch (SUICIDE SILENCE) par le passé, on ne pourra pas le lui reprocher sur cet album, car le garçon a encore approfondi son chant, de manière à simplement devenir inhumain sur certaine parties. A ce titre, l’écoute d’« Oblivion » fait froid dans le dos. On jurerait d’entendre la version Deathcore du chant de Nattramn (SILENCER). Par contre, je ne pourrais pas vous dire si j’ai aimé ou pas, tant ça se bouscule dans ma tête. L’innovation fait plaisir à entendre mais sa mise en application en devient beaucoup trop extrême. Pas de commentaire sur ses growls, toujours sensationnels. La présence de Nate Johnson (FIT FOR AN AUTOPSY) au micro sur « Calling In Silence » est remarquable mais c’est bien évidement la participation de Phil Bozeman (WHITECHAPEL) sur « All Hail The Fallen King » qui met tout le monde d’accord. La composition n’est pas extraordinaire en elle-même mais elle est sauvée par le duo Koehler / Bozeman qui joue la carte de la complicité. Globalement, les morceaux ne sont pas mémorables mais CHELSEA GRIN a la présence d’esprit d’assumer ses nouvelles positions et de ne pas soudainement jouer les « bolosses » pour le prestige du geste. Quitte à faire les choses différemment, autant les faires bien et justement, les ricains s’en tirent avec les honneurs pour ce premier album dans la cour des grands. Même s’il s’approche un peu trop d’un Deathcore générique, violent et bon marché à la CARNIFEX ou WHITECHAPEL, My Damnation respecte à la lettre le cahier des charges. Dommage que ce soit pour mieux rentrer dans le moule.
En conclusion, je pense que ceux qui n’ont pas aimé Desolation Of Eden auront de quoi offrir une seconde chance à CHELSEA GRIN avec ce disque beaucoup moins prétentieux et plus mature. A contrario, certains dont je fais partie se montreront un peu chafouins d’avoir perdu en breakdowns, mais pourront très vite jouir d’avoir un nouveau nom référence en la matière. On se donne rendez-vous dans un an, jour pour jour, afin de connaître la suite…
Ajouté : Mercredi 07 Septembre 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Chelsea Grin Website Hits: 11328
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